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8 mars 2022 : jour de fête sur fond de désespoir des femmes sénégalaises transformatrices de poisson


Rédigé le 8 Mars 2022 à 09:43 | 0 commentaire(s) modifié le 9 Mars 2022 - 12:04


(Equonet-Dakar) - Les usines de fabrique de farine et d’huile de poisson sont en concurrence directe avec la consommation locale et privent les femmes transformatrices de poisson, de leur travail et de leur principale source de revenu.


 

Ce 8 mars, le monde célèbre encore une fois la femme dans un contexte marqué par les impacts négatifs considérables de la pandémie COVID-19. L’économie mondiale est atteinte et le secteur de la pêche en Afrique de l’ouest n'est pas épargné. 

La situation est encore plus complexe au Sénégal avec la présence d’usines de fabrique de farine et d’huile de poisson qui sont en concurrence directe avec la consommation locale et privent les femmes transformatrices de poisson, de leur travail et de leur principale source de revenu. 

Même si l’activité de ces femmes est cruciale pour la sécurité alimentaire et la stabilité socioéconomique du Sénégal, du point de vue légal elles sont vulnérables car leur métier n'est pas légalement reconnu par les autorités administratives et elles courent depuis des années derrière la reconnaissance juridique de leur métier  de transformatrices de poissons .
‘’En ce jour spécial, nous demandons à l'Etat la reconnaissance juridique du statut des femmes transformatrices de poisson et la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson.’’ déclare Diaba DIOP, présidente du Réseau des Femmes de la Pêche Artisanale du Sénégal (REFEPAS).  

Par ailleurs, les chiffres révélés par le dernier rapport de la FAO montrent encore une fois la gravité des ravages de ces industries de farine et d’huile de poisson sur l’activité de la pêche au Sénégal.

D’après le document publié en janvier 2022, les usines de farine de poisson installées au Sénégal comptaient 129 travailleurs permanents et 264 travailleurs temporaires en 2018, généralement recrutés parmi la population locale. Ces industries présentent ainsi un faible poids socio-économique alors qu’elles représentent une menace majeure pour les moyens de subsistance de 600 mille travailleurs du secteur de la pêche artisanale.

‘’Il est temps que les gouvernements d’Afrique de l’Ouest mettent un terme à l’implantation des usines de farine de poisson et prennent des dispositions pour interdire l’utilisation du poisson entier, destiné à la consommation humaine, aux usines de fabrique de farine et d’huile de poisson déjà installées’’ réclame Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne océans à Greenpeace Afrique.

La matière première utilisée dans ces usines consiste en de grandes quantités de petits poissons pélagiques pêchés puis transformés en farine ou huile de poisson pour nourrir des animaux dans les pays développés au détriment de la consommation locale.

"L'Etat du Sénégal gagnerait à suivre l'exemple de la Mauritanie qui a commencé à restreindre l'utilisation de certaines espèces de poisson propre à la consommation humaine dans la production de farine de poisson. Le Sénégal devrait limiter ces usines à l'utilisation de la production locale de déchets et de rebuts de poissons.’’ soutient Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne océans à Greenpeace Afrique.

Greenpeace attire l'attention des autorités sénégalaises qu'il y va de la survie socio-économique de centaines de milliers d'acteurs de la pêche en attente d'actes forts de leur État.

Auteur : Greenpeace Afrique

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