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Affaire Adama Gaye et consorts… ou l’avènement de la scatocratie


Rédigé le 30 Août 2019 à 09:37 | 0 commentaire(s) modifié le 31 Août 2019 - 15:15


(Equonet-Dakar) - Adama GAYE, journaliste émérite et analyste politique talentueux a maille à partir avec la Justice pour des tweets insultants qui lui sont imputés.


En prolégomènes, il serait bon de rappeler à moi même, à chacun d’entre nous et à tout le monde qu’on peut ne pas aimer un Président de la République mais on se doit de le respecter. Parce que le Président de la République est une Institution, la première du pays et à ce titre, on lui doit Respect et considération. C’est pourquoi, les attaques ad hominem, l’irrespect voire même les insultes dont il fait l’objet souvent, sont à condamner avec la dernière énergie et ne cadrent pas du tout avec notre culture. L’autre aspect non moins répugnant dans cette affaire de tweet, c’est qu’elle fait allusion à des supposées liaisons ancillaires du Président. C’est NAUSEEUX.
 
Pourtant Feu le Président français, François Mitterrand avait su garder longtemps , très longtemps le secret de sa fille biologique Mazarine, fruit d’une de ses innombrables escapades amoureuses. Cela était connu de plusieurs de ses compagnons et même de certains de ses adversaires politiques. Pourtant aucun n’en a jamais fait seulement allusion même au plus fort de leurs adversités politiques. C’est cela LA GRANDEUR.. Savoir et se TAIRE. C’est ce qui manque le plus au Sénégal où on n’attend que de savoir un soupçon de secret voire une simple confidentialité vous concernant pour s’empresser à la première occasion, de vous le balancer en pleine figure avec force extrapolations pour vous détruire. C’est terrible. Si chacun se mettait à dire ce qu’il sait de chacun, où irons-nous dans ce pays?
Pour cette affaire de tweet infâme, Il appartiendra à la Justice de trancher le nœud gordien et de châtier avec vigueur le ou les auteurs du forfait afin que nul n’en ignore.
 
Cela dit, si les propos prêtés à Adama GAYE dans ses tweets d’une si extrême violence, sont avérés, alors il faudra déplorer dans notre beau pays , l’avènement de la « scatocratie » ou plus prosaïquement le « pouvoir des excréments ».
 
En effet, si des esprits aussi brillants comme Monsieur GAYE qu’il nous est arrivé d’admirer la pertinence des idées et la vaste culture sociale et politique, en arrive à de telles extrêmes dans leur langage, au nom de la démocratie et de la liberté d’expression, c’est qu’on aura atteint le fond pour ce qu’il est convenu d’appeler la déchéance humaine.
Pourtant, tout le monde a vu venir cette déferlante scabreuse de la société sénégalaise dans  le langage et la tenue par l’usage de plus en plus banalisé de l’insulte dans les propos.
Il n’y a guère, nos oreilles chastes s’offusquaient des propos aigres-doux entendus parfois dans les discours et déclamations. Aujourd’hui, on se gargarise d’avoir rabattu le caquet à son ou ses adversaires en leur servant à gogo des propos outranciers à l’extrême.
Sur ce chapitre, le monde politique détient la palme. De nos jours et même depuis quelque temps, Il devient presqu’impossible d’entendre un politicien s’exprimer sans truffer son langage, d’insanités et autres joyeusetés à l’endroit de ses adversaires ou détracteurs. .
Le langage cru, irrespectueux et violent est devenu le seul argumentaire développé par nombre de nos hommes politiques. Certains d’entre eux qui ne se soucient pas de ceux qui les écoutent, sont devenus de véritables icônes des insanités et autres insultes dans leurs philippiques envers et contre tout le monde. Pour masquer en fait leur carence criarde et leur inculture atavique, ils n’ont aucune once de respect pour qui ce soit et ils usent et abusent des gros mots qui les font craindre de leurs adversaires peu enclins à s’entendre insultés à tout bout de champ juste pour des peccadilles. L’insulte, les gros mots étaient l’apanage d’une certaine classe sociale au point qu’on qualifiait les jurons de « langage de charretier ». Mais avec la démocratie et la liberté d’expression très mal comprise par ailleurs,  l’insulte et la grossièreté sont devenues un lieu commun dans ce pays. On insulte tout le monde, sur tout et pour rien, juste pour salir, pour avilir, pour démolir.
Ces comportements agressifs et ces attitudes grossières de certains hommes publics font partie des causes qui ont incité nombre de sénégalais comme moi, à se détourner de la politique pour ne pas se voir insultés à longueur de temps et à tout bout de champ par des individus qui, en dehors du champ politique, n’oseraient jamais vous regarder entre deux yeux à fortiori, penser à vous insulter de face.
Ils sont connus de tous, ces grands insulteurs de la République et on les trouve dans tous les domaines de la vie sociale. Ils sont dans la politique pour la plus grande cohorte mais on les trouve aussi chez les journalistes, chez les avocats et même chez les marabouts –ah oui , il y’en a des marabouts insulteurs si si-
Bref,  ils sont partout et ils déteignent chez les autres par mimétisme, par réaction et par accoutumance. Pauvres de NOUS. Incapables de se parler sans insulter, sans gros mots. Au point que  la verdeur de langage est devenue une «arme de dissuasion massive»  et surtout un instrument de promotion sociale. Ah oui ! De grands insulteurs doivent leur position sociale à leur outrecuidance et à leurs excès dans le langage. Ils sont là et tout le monde les connait. A partir du moment où l’insulte facile à la bouche permet bien souvent d’accéder à certaines positions sociales, faut-il s’étonner de « voir fleurir mille » insulteurs dans notre pays ? On a eu Penda Ba et ses insanités sur les woloffs on n’a rien dit. On a eu AmyColé et ses gros mots, on n’a rien dit .On a eu Assane DIOUF et ses fucks américains, on n’a rien dit . on  a eu Cissé LO et son « domarame » sur Sonko, on n’a rien dit. Et tant d’autres… .
Maintenant on a Adama Gaye et ses tweets allégués et on commence seulement à vraiment s’indigner et à s’émouvoir…Trop tard ou enfin ? L’avenir nous édifiera.
Pour l’heure, il est dommage de constater que dans notre pays « la scatocratie » a fini de s’installer en lieu et place de la démocratie qui suppose le respect de soi et des autres. Dans les grands pays démocrates on n’entend jamais de telles insanités comme celles proférées si facilement dans notre pays entre adversaires politiques.
 
Tout le contraire de ce qu’on vit chez nous. Triste… 
La coprolalie et la scatophilie sont les marques de la décadence d’une société.
La politesse, le respect mutuel sont les seules attitudes humainement Humaines qui n’existent pas chez les animaux où ne prime que la loi du plus fort.
Plaise à DIEU que nous revenions vite à nos fondamentaux que sont le yarr (l’éducation)  le yarou ( la politesse) et le yegg ( le respect) pour espérer voir notre pays EMERGER.. AMINE.
 
 
DIEU NOUS GARDE ET GARDE LE SENEGAL .
 
Dakar le  29/08/2019
 
Guimba  KONATE
DAKAR
guimba.konate@gmail.com
Guimba Konaté




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