Afrique : les messages de la Cnuced pour tirer profit du commerce des services


Rédigé le 9 Décembre 2015 à 15:56 | 0 commentaire(s) modifié le 10 Décembre 2015 21:21

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

Ecofinance.sn (Dakar) – De l’analyse exposée dans le rapport 2015 sur le développement économique en Afrique de la Cnuced, il se dégage six messages fondamentaux.


Le premier message évoque la possibilité pour le secteur des services de devenir un important moteur de croissance économique soutenue et de transformation structurelle en Afrique.

Mais cette possibilité est soumise à condition. C’est celle d’harmoniser les politiques pour renforcer les complémentarités entre ce secteur et les autres secteurs de l’économie, en particulier le secteur manufacturier. 

«Plusieurs catégories de services devraient avoir des retombées positives sur d’autres secteurs de l’économie ‘par exemple technologie de l’information et de communication, services financiers, mais aussi distribution et logistique», indique le rapport.

«Les pays africains doivent redoubler d’efforts pour créer des synergies entre ces services et les entreprises, c’est-à-dire donner la priorité aux services intéressant une chaîne de valeur d’importance stratégique au niveau national», poursuit-il.

Le rapport cite en exemple le cas du Botswana qui a accru les bénéfices tirés de son industrie du diamant depuis qu’il a encouragé des relations en aval avec des activités de taille et de polissage. De même, l’industrie pétrolière nigériane a créé de solides relations en amont avec des services d’exploration, d’exécution de projet et de construction.

«Condition préalable, les gouvernements doivent faire preuve d’initiative et prendre des mesures spécifiques pour soutenir les entreprises du secteur des services et créer des partenariats public-privé», ajoute –t-il.

Le 2ième message est tiré des insuffisances et du coût élevé des services fournis. En effet, le rapport note la persistance de divers problèmes de réglementation et de politique générale, qui expliquent ces inégalités et empêchent l’Afrique de tirer pleinement parti de son potentiel en matière de services.

«Pour une meilleure exploitation de ce potentiel, les réglementations et les politiques concernant les services d’infrastructure doivent mieux cibler les actuels dysfonctionnements du marché, s’agissant notamment de l’accès, de la qualité, du coût et de la concurrence», indique le rapport.

Le 3ième message est une invite aux pays africains à renforcer les liens entre capital humain et services à haute valeur ajoutée. «Cela passe par une intervention plus vigoureuse de l’Etat pour développer la formation technique et subventionner l’enseignement supérieur», souligne le rapport.

«Sans ce soutien de l’Etat, il sera difficile pour la plupart des pays africains d’exploiter les possibilités offertes par un ‘’commerce à forte intensité de connaissances’’ et de s’intégrer en tant que fournisseurs de services dans les chaînes mondiales et régionales de production de biens et services à plus forte valeur ajoutée», ajoute t-il.

Le 4ième message concerne les aspects réglementaires et les possibilités de libéraliser le commerce des services. Le 5ième met l’accent sur la contribution potentielle des services à l’intensification des efforts et des processus d’intégration régionale en cours.

Enfin, le rapport souligne la nécessité de prendre des mesures spécifiques pour faire entrer dans l’économie formelle les fournisseurs de services du secteur informel et accroître leur productivité.

Sous titré ‘’Libérer le potentiel du commerce des services  en Afrique pour la croissance et le développement’’, le rapport 2015 de la Conférence des nations-unies sur le commerce et le développement (Cnuced) fait état d’une récente étude. Laquelle indique que le secteur informel représente de 50 à 80 pour cent du produit intérieur brut (Pib) en Afrique.  
 


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