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Aviation : Du plomb français dans les ailes d’Air Sénégal SA


Rédigé le 29 Mars 2018 à 22:37 | 0 commentaire(s) modifié le 30 Mars 2018 - 18:09


Le décollage de la compagnie, tel un mirage dans le désert, ne cesse de s’éloigner à mesure que les dates fixées approchent. En attendant, l’équipage français aux commandes s’en donne à cœur joie, sur fond de chasse aux cadres sénégalais…


En visite au Rwanda, la semaine dernière, le président de la République a dit sa volonté́ de « doter de moyens conséquents la nouvelle compagnie aérienne sénégalaise afin de l’aider à percer le marché́ africain». Comme si ladite compagnie n’avait pas Déjà̀ suffisamment englouti l’argent du contribuable sénégalais ! Sans avoir démarré́ ses activités, c’est-à-dire ses vols commerciaux. De bonnes sources, 30 milliards, sur les 40 milliards du capital, auraient déjà̀ été́ dépenses. Et Air Sénégal SA n’a toujours pas pris son envol. Pour bien moins que ça, des compagnies sont devenues conquérantes dans le ciel africain ! 

Le gouvernement a déjà̀ commandé deux ATR qui vont desservir la sous-région. Deux appareils payés rubis sur l’ongle et livrés au Sénégal pour les besoins d’une parade post-inauguration de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) avant de retourner à Toulouse, en France. L’un d’eux est revenu fin janvier et est stationné à l’aéroport Léopold Sédar Senghor tandis que le second joue les filles de l’air en ce sens qu’on est sans nouvelles de lui depuis qu’il est retourné dans l’hexagone. L’Etat a aussi décaissé́ 30 millions d’euros environ pour l’acquisition de deux Airbus 330 qui ne seront livrés qu’en 2019. 

Selon le plan de vol de la compagnie, l’exploitation commerciale aurait dû commencer dès le 07 décembre dernier, c’est-à-dire lors de l’inauguration du nouvel aéroport de Diass. Ce jour-là̀, entouré de ses homologues du continent, le président Macky Sall aurait dû frimer en exhibant et un aéroport flambant neuf et une nouvelle compagnie aérienne dotée d’avions tout frais sortis d’usine. Hélas, non seulement Air Sénégal SA n’a pas décollé ce jour-là mais, ironie du sort et clin d’œil de l’Histoire, le premier aéronef à avoir atterri sur le tarmac de « Blaise Diagne » c’est un avion de la compagnie air Ivoire — le pays des éléphants, éternel rival du Sénégal ! — dont le commandant de bord était un Sénégalais heureusement. L’honneur était sauf ! 

Dans les calculs du gouvernement, l’exploitation commerciale d’Air Sénégal SA aurait d’ailleurs dû commencer un mois avant l’inauguration du nouvel aéroport, en novembre. Quatre mois plus tard, les appareils sont toujours cloués au sol comme s’ils avaient pris du plomb dans l’aile. Comme l’Albatros de Baudelaire, gêné par ses ailes géantes au point de ne plus pouvoir voler… Pour cause, beaucoup de retard a été pris dans le travail préparatoire à l’opérationnalisation de la compagnie. Ce n’est pas que les autorités n’avaient pas anticipé, pourtant ! En effet, la compagnie avait été créée en avril 2016 et sa conception avait été précédée — ou accompagnée — par l’élaboration d’un business plan stratégique conçu par le cabinet américain Seabury. Une étude qui avait coûté deux milliards de francs environ et qui a été jetée aux orties par l’équipage français désormais aux commandes du pavillon « national ». National ? 
Un pavillon dont les appareils devraient plutôt arborer sur leur fuselage une cocarde tricolore française tellement les « Toubabs » y font la pluie, le beau temps et la neige. Arrivée en remplacement de la première équipe, dirigée par un ancien d’Air Afrique rétrogradé́ président du conseil d’administration, la fine équipe qui dirige actuellement la compagnie a fait table rase du passé. En tout cas de l’existant. Une fine équipe composée du trio Philippe Bohn, Jérôme Maillet et Sophie Ipeng. Alors que l’ancien management était déjà assez avancé dans le processus d’obtention du Pea (Permis d’exploitation aérienne) pour avoir travaillé en parfaite intelligence avec l’ANACIM (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie), l’actuelle « team » a cru devoir recommencer tout le processus. Une manière de dire que les Nègres qui se trouvaient là auparavant ne connaissent rien !  





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