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Bceao : résumé du rapport sur la politique monétaire dans l’Union monétaire ouest africaine


Rédigé le 30 Juin 2020 à 19:46 commentaire(s) modifié le 2 Juillet 2020 - 14:02


(Equonet-Dakar) – La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) a publié aujourd’hui le rapport sur la politique monétaire dans l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) du mois de juin 2020. Lire en résumé les 17 grandes lignes du rapport.


1. Le premier trimestre 2020 a été marqué par la propagation rapide de la maladie liée au coronavirus (Covid-19) à l'échelle mondiale et la multiplication des initiatives prises notamment par les Etats pour surmonter cette crise. Les mesures de restriction de mobilité (fermetures des frontières, confinement) mises en oeuvre pour freiner la propagation du coronavirus ont induit un fort recul de la production et une chute de la demande mondiale ainsi qu’une montée des incertitudes entourant les perspectives macroéconomiques.

2. Face aux répercussions néfastes de cette crise sanitaire mondiale, les Etats ont adopté des mesures de soutien aux économies nationales. Les banques centrales, à travers le monde, ont pris des mesures décisives visant à limiter l’ampleur des effets négatifs de la pandémie de la Covid-19 sur l’activité économique et à préserver la stabilité financière.

3. Sur les marchés internationaux des matières premières, les cours ont, dans l'ensemble, connu un recul marqué durant le trimestre sous revue, en lien avec la baisse de la demande et la hausse des incertitudes résultant de la crise sanitaire mondiale.

4. Les taux d'inflation ont diminué durant le trimestre aussi bien dans les économies avancées que dans les principaux pays émergents.

5. Sur le marché des changes, l'euro a connu des évolutions contrastées vis-à-vis des principales devises durant le premier trimestre 2020. La devise européenne s'est dépréciée par rapport au franc suisse (-2,7%), au dollar des États-Unis (-0,4%) et au yen japonais (-0,2%). En revanche, elle s'est appréciée vis-à-vis de la livre sterling (+0,2%).

6. Les Perspectives de l'Économie Mondiale (PEM), publiées en avril 2020 par le FMI, indiquent que l’économie mondiale connaîtrait une forte récession en 2020, avec une baisse de la production de 3,0%, après la hausse de 2,9% en 2019. Un rebond de la croissance est attendu en 2021 à un rythme de 5,8%, soutenu par les politiques de stimulation de la demande mises en oeuvre par les Gouvernements et les banques centrales.

7. Au niveau de l'UEMOA, l'activité économique a été affectée durant le trimestre par la propagation de la Covid-19 dans les pays de l’Union et les mesures de restrictions anti-pandémie introduites par les Etats, qui ont induit l’affaiblissement de la demande intérieure, ainsi que par le ralentissement de l’économie mondiale. La progression du PIB de l’Union a ainsi connu une décélération marquée avec un taux d'accroissement de 3,3%, en glissement annuel, après 6,5% au trimestre précédent.

8. Face à la crise sanitaire de la Covid-19, les Autorités de l’UEMOA ont adopté un ensemble d’actions visant à freiner la diffusion de la maladie et limiter ses effets négatifs sur l’économie. Dans ce cadre, les Etats membres de l’Union, à travers les instruments de politique budgétaire, ont adopté des mesures d’urgence afin de limiter la propagation de la pandémie, d’assister les ménages et les entreprises et stimuler la demande. Pour sa part, la BCEAO a pris une série de mesures afin de fournir davantage de liquidités aux banques, de soutenir les entreprises et les ménages qui font face à des pertes de revenus et d’encourager la poursuite de la distribution des crédits.

9. Le taux d'inflation dans l'UEMOA, en glissement annuel, est ressorti à 1,2% au premier trimestre 2020, après -0,6% un trimestre plus tôt. Le rebond du niveau général des prix est essentiellement imputable au renchérissement des produits alimentaires, en lien avec la faiblesse de l'offre sur les marchés, combiné à la hausse des prix des combustibles solides. Le taux d’inflation sous-jacente est ressorti à 1,0%, en glissement annuel, après 0,1% un trimestre plus tôt.

10. La situation des finances publiques des Etats membres de l'Union, au cours des trois premiers mois de l'année 2020, a été marquée par la baisse du recouvrement des recettes, en liaison avec la baisse de l’activité imputable à la pandémie et aux allègements fiscaux mis en oeuvre pour contrer son impact. Une réduction des dépenses a cependant été enregistrée en raison du report de certains investissements. Le déficit global, base engagements, dons compris, s'est situé à 922,1 milliards ou 4,5% du PIB contre 222,5 milliards ou 1,1% du PIB sur la même période de l’année 2019.

11. Les échanges extérieurs de l'Union se sont traduits au premier trimestre 2020 par un déficit commercial de 60,4 milliards ou 0,3% du PIB, en atténuation de 345,3 milliards par rapport à la même période de l'année 2019, en raison d’une progression, en glissement annuel, des exportations (+4,3%), liée essentiellement au renchérissement de l’or, conjuguée avec un repli des importations (-2,9%) qui est porté par la baisse des cours des produits pétroliers.

12. Au plan monétaire, la progression de la masse monétaire de l'Union, en rythme annuel, s'est accélérée à fin mars 2020 (+11,4% après 10,4% à fin décembre 2019), en liaison avec la consolidation des actifs extérieurs nets (+22,7%), conjuguée avec l'accroissement des créances intérieures (+9,2%). Les créances sur l'économie ont augmenté de 6,5%, en glissement annuel, à fin mars 2020. Les réserves de change de l'Union ont baissé de 104,2 milliards sur le premier trimestre 2020 pour se situer à 10.252,7 milliards. Ce niveau assure la couverture de 6,3 mois d'importations de biens et services à fin mars 2020 contre 6,2 mois à fin décembre 2019. Les réserves de change à fin mars 2020 correspondent à un taux de couverture de l’émission monétaire de 79,3% contre 81,4% un trimestre plus tôt.

13. Sur le marché monétaire, le taux d’intérêt moyen pondéré des opérations d'injection de liquidité sur le guichet à une semaine s'est situé à 2,90% contre 3,38% le trimestre précédent. Sur le guichet à un mois, il s'est établi à 3,35%, après 4,02% un trimestre plus tôt. Le taux moyen trimestriel des appels d'offres hebdomadaires s'est également orienté à la baisse, en ressortant à 2,69% contre 2,98%. Depuis le 30 mars 2020, les adjudications sur les deux guichets d’open-market de la BCEAO sont réalisées à un taux fixe de 2,5% dans le cadre des mesures prises face à la crise de la Covid-19. Sur la maturité à une semaine du marché interbancaire, le taux d'intérêt moyen pondéré s'est légèrement détendu, en se situant à 4,11%, après 4,36% le trimestre précédent.

14. Sur le marché des titres publics, le taux d’intérêt moyen des bons du Trésor émis par les Etats membres de l'Union, toutes maturités confondues, s'est inscrit en baisse de 62 points de base pour ressortir à 4,46% au premier trimestre 2020 contre 5,08% un trimestre plus tôt.

15. Les conditions débitrices des banques se sont en revanche tendues, le coût moyen du crédit bancaire s’établissant à 6,70%, après 6,58% au trimestre précédent.

16. En perspective, les récentes prévisions des comptes économiques de l'Union réalisées par la Banque Centrale tablent sur une croissance du PIB de 2,6% en 2020 contre 6,6% initialement attendu, en raison des répercussions économiques négatives de la pandémie de la Covid-19.

17. Le taux d'inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,6% au deuxième trimestre 2020. A l'horizon de huit trimestres, il s'établirait à 2,2%.
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