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Délices et fierté


Rédigé le 26 Septembre 2019 à 23:36 | 0 commentaire(s) modifié le 27 Septembre 2019 - 17:35


(Equonet-Dakar) - Il n’entre pas dans mes habitudes de commenter les écrits ou les dires des autres parce que je me suis fait mienne cette réflexion prêtée à Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai de toutes mes forces pour que vous puissiez le dire ».
Aussi me suis-je fait une religion de toujours prendre acte des déclamations des autres et d’en garder la « substantifique moelle » pour mon information, ma formation personnelle.


Toutefois, la lecture récente de deux documents récemment publiés dans la presse va – une fois n’est pas coutume- me conduire à livrer quelque sentiment personnel.

Le premier document dont il s’agit, porte sur le pancrace épistolaire que se livrent deux éminents intellectuels de notre landerneau spirituel si aride et déserté par les esprits brillants parce qu’infesté de cancres qui s’ignorent. Pour une fois que nous avons droit à un échange CIVILISE ( je souligne) de propos entre deux contradicteurs, il ne faut pas bouder notre plaisir . QUEL DELICE de lire des textes aussi bien élaborés dans un français si limpide qui- n’en déplaise aux anti .anti, restera encore longtemps NOTRE langue Officielle.

Laissant à d’autres, le soin pour ne pas dire –le toupet pour certains- de décortiquer les dits et les non-dits de cette correspondance publique entre Boris et Bachir, nous, nous préférons nous extasier sur la qualité des textes qu’il nous est donné de lire. Du VRAI FRANÇAIS .

Senghor aurait été fier de vous lire Messieurs. Tout y est, la sémantique, la maïeutique, la culture, la connaissance, le savoir, la grammaire, la pondération, la ponctuation séquentielle, la retenue pour ne pas dire la pudeur, tout, vraiment Tout pour se délecter de vos textes si bien élaborés que je ne cesse de lire et de relire pour m’enivrer. Ah Oui !! Depuis le temps qu’on se lamentait de l’extrême pauvreté des débats au Sénégal, vampirisés par la logorrhée insipide des uns, la coprolalie, les philippiques et les injures qui y étaient les expressions les plus usitées des autres, votre dispute amicale (je l’espère) est une bénédiction pour les apprentis puristes que nous sommes. Vous nous avez comblés au point qu’on souhaiterait si ce n’est la crainte que le débat ne dérape- que les échanges de votre conversation ne finissent point.
 
 
Voyez-vous, Messieurs, en vous lisant je ne cesse de me rappeler Mon Maître Monsieur Djibril NGUIRANE qui m’a enseigné –non, plutôt éduqué- car dit-on : « il est plus facile d’enseigner que d’éduquer. Car pour enseigner il suffit de savoir et de le transmettre tandis que pour éduquer, il faut d’abord l’être soi-même » .

Ce Maître donc qui m’aura éduqué moi et d’autres comme le Commissaire divisionnaire Boubacar SADIO qui fut mon condisciple en classe de CM2 à l’école élémentaire Ouagou Niayes LIONS des HLM1 en nous inoculant dès cet âge et à doses homéopathiques avec une pédagogie hors normes, les fondements du bon parler en français comme en Ouoloff . Il excellait aussi dans le maniement de l’idiome national car Lébou de souche. Il nous disait toujours : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et le mot pour le dire (ou pour l‘écrire) arrive aisément » ou encore «  la langue est la chose la plus dangereuse pour une personne .C’est pourquoi DIEU l’a fait cerner par trente deux dents qui sont autant de gardes pour la retenir. Aussi avant de parler, faites tourner sept fois votre langue dans votre bouche car la Parole est la seule chose qui enfante sa propre mère » etc.. et tant d’autres citations qu’il nous faisait retenir pour nous exhorter à parler et surtout à bien parler . Avec des mots justes sans vociférations ni insultes . Au point que, déjà depuis la classe de CM2 nous avions déjà acquis ses leçons de locution. Je ne lui rendrais jamais assez hommage pour cela.

C’est pourquoi, la lecture de vos épitres me fait pâmer pour la pureté de vos textes. Que DIEU vous gardes longtemps pour continuer à nous gratifier de « séminaires de formation » de si haut niveau et gratuitement en plus. DELICES ET FIERTE….JAJEFFETTI..

L’autre lecture qui m’a fait sortir de ma réserve est celle de l’excellente contribution faite par Monsieur Amadou Abdoul KANE en hommage à Philippe ATTEY ancien grand banquier disparu, il y’a peu. Cet article publié dans le journal Dakar Times du 26 août 2019 page 11, raconte par le menu, le combat titanesque que des africains ont eu à mener contre la France pour sauver leur système bancaire condamné à la liquidation par la tutelle française.

Le rôle déterminant et la position toute patriotique et responsable des dirigeants politiques de l’époque démontrent si besoin en était que les africains qu’on a trop vite tendance à taxer de « valets de la France »  savaient quand il le fallait, se rebiffer et bien se rebiffer pour défendre leur position et leur patrimoine. L’article très bien écrit au demeurant, bat en brèche la position nihiliste de nombre d’acteurs ANTI CFA qui ne cessent de  traiter certains dirigeants africains sinon tous, « de suppôts de la Françafrique ». Il serait extrêmement instructif pour certains d’entre eux de prendre connaissance de ce formidable article pour réviser un tant soit peu, leurs jugements péremptoires sur les relations monétaires entre la France et les pays africains notamment de l’Ouest.  Dans ce texte, Monsieur KANE à qui j’adresse mes félicitations patriotiques, rend compte dans un français limpide, des  péripéties qui ont entouré la crise des banques en 1988-89 . Il y détaille le rôle déterminant joué par Philippe Attey,  un banquier  ivoirien à la compétence avérée  et au patriotisme chevillé au corps, pour sauver de la liquidation, la BIAO Sénégal . Appuyé par ses Autorités politiques de l’époque dont il réussit à gagner l’estime et la confiance par la démonstration pédagogique de son plan de sauvetage, il réussit à débouter les français adeptes de la courte échelle pour sauver ce qui peut l’être de leurs finances à eux, en sacrifiant sans état d’âme les banques africaines. Dans ce combat de David contre Goliath, il eut pour mentor un africain en l’occurrence Alassane Ouattara ci-devant actuel président de la Côte d’Ivoire, ancien gouverneur de la BCEAO et ancien Vice-Gouverneur de la Banque Mondiale que d’aucuns, parmi les exaltés ANTI CFA ne cessent de couvrir d’opprobre en le traitant d’incompétent, de valet de la France et que sais-je encore ?

 Défendre une cause c’est bien mais encore faut-il que cela se fasse avec des arguments scientifiques vrais et sans acrimonie ni violence inutile. Sous ce rapport, les ANTI CFA se doivent de revoir leur copie pour ce qui a trait à leur propension à se draper de la toge du patriotisme panafricain qu’ils seraient les seuls à arborer. D’autres africains et non des moindres se battent au quotidien dans les laboratoires, les foras, symposiums, rencontres scientifiques, conseils d’administration et autres cénacles pour faire entendre haut et fort la voix de l’Afrique sans tambour ni trompette mais avec courage, détermination, compétence, patriotisme et foi..

Ils ne sont pas toujours visibles comme un certain Philippe ATTEY que nous fait découvrir l’article de Monsieur KANE cité Supra.

Alors, un peu de modestie et beaucoup de respect pour les autres qui ne pensent pas comme vous, feraient mieux avancer votre cause que les vociférations et autres condamnations sans appel de tout ce qui vient de la France. Pour ce faire, des recherches ne seraient pas de trop pour apprendre à connaître les combats silencieux mais oh ! Combien efficaces que nombre d’africains humbles, compétents et tout aussi sinon plus patriotes que certains chiens de garde anti CFA, mènent à leurs niveaux pour faire avancer l’Afrique sur tous les plans. Ils méritent tous tant qu’ils sont,  respect, considération et encouragements.

DELICES ET FIERTE. JAJEFF.
 
DIEU NOUS GARDE ET GARDE LE SENEGAL .
 
Dakar le  25/09/2019
 
Guimba  KONATE
DAKAR
guimba.konate@gmail.com
Guimba Konate




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