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Energies fossiles : des activistes exigent l’arrêt des financements publics


Rédigé le 9 Novembre 2020 à 17:24 commentaire(s) modifié le 10 Novembre 2020 - 11:46


(Equonet-Dakar) - Les institutions financières publiques doivent montrer l’exemple et cesser d’investir dans les énergies fossiles, écrivent des activistes dans un article transmis à Equonet.


«Nous qui représentons la génération des jeunes activistes pour le climat et l’environnement, nous demandons à toutes les institutions financières publiques réunies pour le sommet «Finance en commun» (9-12 novembre) de fixer une date limite pour qu’elles cessent d’investir notre argent dans les énergies fossiles.

«Nous qui payons aujourd’hui et qui paierons demain le plus lourd tribut à la crise climatique, nous demandons aux dirigeants du monde d’adopter des politiques qui protègent notre environnement contre toute forme de pollution et d’exploitation. Alors que nous continuons de nous battre pour la justice climatique, ils et elles doivent s’assurer que nous pouvons respirer un air pur, boire une eau potable, vivre la vie normale que nous méritons et bénéficier de notre droit à un environnement sain.
«Nous refusons la présence dans nos pays de multinationales qui exploitent nos ressources naturelles et n’apportent aucun bénéfice à nos communautés. Nous refusons d’accepter les agissements illégaux des entreprises qui privilégient l’enrichissement économique rapide à l’avenir de la planète et au bien-être de millions de personnes.

«Alors que nos pays s’efforcent de relancer l’économie, nous devons veiller à ce que les aspects sociaux et environnementaux ne soient pas laissés de côté. La première étape consiste pour les pays de l’hémisphère Nord à comprendre qu’ils portent la plus grande responsabilité de la crise climatique, qui est aussi une crise sociale. Une crise qui sera toujours plus douloureuse pour les populations vivant dans les régions les plus vulnérables de l’hémisphère Sud, puisque c’est nous qui en subissons les principales conséquences. Il est temps de changer de perspective et de mettre l’accent sur les populations et les régions les plus affectées.

«Il est grand temps que l’hémisphère Nord dédommage sans condition les populations les plus affectées par les injustices historiques dont nous avons été victimes. Les personnes les moins touchées sont celles qui ont contribué le plus à la crise climatique et qui ont favorisé le déni climatique au fil des ans.

«Tous les scénarios dans lesquels la crise climatique ne devient pas la pire catastrophe de l’histoire du monde prévoient une transition totale vers des systèmes économiques durables et égalitaires, reposant sur des énergies renouvelables justes et pérennes, ainsi que sur la préservation de la nature et de nos écosystèmes. Il ne s’agit pas d’une option.

«Les institutions de financement et banques de développement publiques qui accordent des prêts aux projets de l’industrie fossile sont une double insulte pour les citoyens et citoyennes. Au lieu d’ouvrir la voie à une transition juste vers l’avenir dont nous avons tous besoin, elles aggravent le chaos climatique et contribuent au creusement des dettes illégitimes que notre génération devra payer de sa vie.

«Nous en avons assez d’avoir à payer pour votre appétit insatiable et destructeur. Il y a quelques jours, les Philippines ont été frappées par Goni, le typhon le plus violent de l’année, qui a laissé des centaines de milliers de personnes sans abri, dans le froid et la faim. Dans le Bihar, en Inde, les inondations ont obligé 7 millions de personnes à quitter leur maison. Alors que nous sommes déjà en pleine pandémie, 783 millions de personnes en Afrique et 76 millions en Inde n’ont pas accès à l’eau potable, tandis que l’Amérique centrale se prépare à l’arrivée imminente de l’ouragan Eta.

«Notre exigence de justice sociale et environnementale doit être entendue. Nous avons été menacés par des régimes antidémocratiques, mais nous refusons de laisser les oppresseurs l’emporter. Nous avons besoin d’une action climatique centrée sur les populations, et nous devons faire passer les personnes avant les profits. C’est pourquoi nous nous levons pour dire définitivement non au terrorisme financier et écologique, qu’il soit perpétré par les gouvernements, les entreprises ou les institutions financières internationales. Nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir obtenu un avenir plus durable pour notre génération et la suivante.

«Cette année doit marquer un tournant. Nous devons utiliser la réponse à cette pandémie pour commencer cette transition juste et durable. Cela passe en premier lieu par une réduction de la dette des pays les plus pauvres. Ensuite, il faut cesser de subventionner et de financer les énergies fossiles, et promouvoir à la place des mesures de relance durables et adaptées à chaque contexte local.

«Tant que nous n’aurons pas transformé le système actuel basé sur l’exploitation et l’extraction à outrance des sols, nous continuerons de nous battre pour la justice climatique, pour nos vies et pour les vies qui ont été enlevées. Durant le sommet « Finance en commun », il est primordial que les institutions financières publiques prennent des engagements fermes pour pouvoir gérer les risques liés à la transition vers une économie sobre en carbone, et favoriser les investissements privés dans l’avenir énergétique que nous voulons.

«À toutes celles et ceux qui dépensent notre argent, nous disons : si vous ne voulez pas faire ce qui est juste, alors faites ce qui est nécessaire. Nous ne nous battons pas pour la planète, nous nous battons pour nos vies. Dirigeants du monde, croyez-nous : c’est aujourd’hui que nous avons besoin de justice climatique, pas demain.

«Aidez-nous à bâtir notre avenir au lieu de le détruire. Nous comptons sur vous.»
 
*Auteurs
Mitzi Jonelle Tan, Youth Advocates for Climate Action Philippines
Disha A Ravi, Fridays For Future, Inde
Laura Veronica Muñoz, Fridays For future, Colombie
Eyal Weintraub, Jóvenes Por El Clima, Argentine
Nicole Becker, Jóvenes por El Clima, Argentine
Kevin Mtai, coordinateur d’Earth Uprising en Afrique
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