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Etat des lieux des investissements directs étrangers


Rédigé le 6 Avril 2016 à 15:06 | 0 commentaire(s) modifié le 6 Avril 2016 - 22:56


Ecofinance.sn (Dakar) - Les flux d'IDE vers les pays en voie de développement ont considérablement augmenté durant ces trois dernières décennies.


Etat des lieux des investissements directs étrangers
Rappelons que les flux d'IDE  vers les pays en voie de développement ont considérablement augmenté durant ces trois dernières décennies, notamment pour des pays pauvres ayant difficilement accès aux marchés internationaux de capitaux. Mais l'Afrique n'a pas été le bénéficiaire de cette bonne nouvelle; elle est plutôt marginalisée par rapport à l'acquisition de nouvelles technologies, la création d'emplois et par rapport à son potentiel de croissance.

C’est une explication du fait que l’IDE ne représente que 2,2% du PIB du Sénégal, chiffre inférieur à la moyenne de 2,6% du PIB de l’Afrique au sud du Sahara. Ce qui est modeste et incompatible avec les ambitions du PSE : faire du Sénégal l’habitat préféré de l'IDE en Afrique occidentale.

Aujourd’hui, le Sénégal occupe une place intermédiaire dans le classement des pays récipiendaires des flux d’IDE en Afrique. Il se situe derrière l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Angola, le Gabon, le Ghana, le Cameroun, le Kenya et la Côte d’Ivoire.

Origines et secteurs d’accueil : le stock d’IDE qu’abrite le Sénégal est essentiellement d’origine française : 727 millions d’euros en 2012 ; 40% du total ; près de 20 000 emplois crées par les entreprises françaises qui représentent environ 25% du PIB et des entrées fiscales du Sénégal.

Les liens historiques qui unissent le Sénégal et la France, les similitudes dans les environnements institutionnels de ces deux pays ont favorisé leurs relations commerciales et une forte représentativité des entreprises françaises au Sénégal dans tous les secteurs de l’économie.

Exemples : les télécommunications avec la SONATEL, filiale d’Orange ; les BTP avec Eiffage ; les transports maritimes et la logistique avec Nécotrans, Bolloré ; la cimenterie avec VICAT ; le tourisme avec Accor, Club Mediterranée, Air France et Corsair ; les banques et assurances avec la SGBS, la BICIS, Axa Sénégal, Gras Savoye ; la distribution avec Total pour les carburants ; la mine de zircon avec Eramet.

Notons que les firmes multinationales supportent un coût important pour s’adapter aux nouvelles institutions des pays d’accueil des IDE et ce coût est moindre lorsque  l’environnement institutionnel est semblable à celui du pays d’origine (cas du Sénégal et de la France).

 Par conséquent, l’augmentation de la distance institutionnelle augmente les coûts d’implémentation et réduit à la fois le nombre de firmes multinationales et le montant investi par ces firmes.

Contrairement à certaines accusations politiciennes, il n’y a donc pas de faveurs accordées par le Sénégal aux entreprises françaises de plus en plus attirées par le Sénégal depuis la seconde alternance politique en mars 2012 et le lancement du PSE.

Exemples d’autres implantations étrangères : l’Italie ; les Etats Unis d’Amérique avec Mobil, Colgate-Palmolive, Parke-Davis, Citibank, Coca-Cola, GTI. La Suisse avec la Société Générale de Surveillance et le groupe Nestlé. L’Inde est présente dans le secteur de la chimie avec les Industries Chimiques du Sénégal, dans l’industrie automobile avec Senbus Industries. La Chine, le Maroc, la Turquie, la Malaisie, sont devenus des partenaires engagés du Sénégal.

Pilotage institutionnel : Conseil présidentiel de l’investissement, APIX, Ministère de l’économie, Ministère chargé de la promotion des investissements et des partenariats.

Principaux secteurs: le secteur secondaire avec l’agroalimentaire et la transformation des produits de la pêche, les produits pharmaceutiques, le raffinage pétrolier, la chimie, la production de ciment, le textile, l’emballage, la mécanique et la métallurgie.

Le secteur tertiaire avec les banques et les assurances, la distribution de l’eau, le transport, les télécommunications, l’hôtellerie/restauration, la distribution de biens d’équipement et de consommation, les services informatiques et les hautes technologies, l’audiovisuel et les services portuaires.

Effets : contribution à la croissance durable de l’économie et aux exportations, création d’emplois, transfert de technologies, source d’innovation et d’accumulation du capital, stimulation de l’investissement domestique, amélioration du capital humain, impact sur la productivité et la compétitivité, externalités positives sur les entreprises locales.

Atouts du Sénégal : volonté politique ferme de réaliser les réformes, stabilité politique, pays libre et démocratique, ouverture sur le monde, découverte récente de pétrole et de gaz en quantité abondante, ressources humaines de qualité, territorialisation des politiques publiques, position géographique, nombreuses et attractives opportunités d’affaires en particulier dans l’agriculture, l’agro-industrie, l’habitat, l’économie numérique, le tourisme, la finance, l’industrie.

Difficultés : cadre institutionnel insuffisamment favorable à l’émergence, coûts de transaction élevés, base de croissance peu diversifiée, faiblesse de la taille du marché, ressources naturelles peu abondantes, coût et disponibilité de l’énergie, faible développement financier,  faible productivité de l’administration, revenu par tête modeste, corruption, risques sécuritaires liés au terrorisme, importance de l’économie informelle.
Dr Omar NDIAYE / Economiste




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