Evolution de l’IDE : période 1968-2013


Rédigé le 6 Avril 2016 à 15:18 | 0 commentaire(s) modifié le 7 Avril 2016 14:29


Ecofinance.sn (Dakar) – De 1968 à 2013, les Ide ont connu une évolution mouvementée avec des hauts et des bas.


Selon les données d’Africa Data Base, CD-Rom, 2005 de la Banque Mondiale, les investissements directs étrangers ont été relativement non négligeables de 1968 à 1972. Ensuite ils ont connu une évolution en dents de scie : -8,6 millions de dollars US en 1973; 103 millions de dollars US en 1984 ; -15,8 millions de dollars US en 1985. Dans la période 1986/1994, le flux moyen d’IDE devient négatif pour s’établir à -0,3 % du PIB avant de repartir à la hausse après la dévaluation avec une valeur moyenne de 1,3 % du PIB durant la période 1995/2001.

Depuis 1994, année de la dévaluation du franc CFA, l’économie sénégalaise ne connaît plus de valeur négative de son flux d’IDE. L’explication réside dans la vague de politiques de libéralisation de l’économie et de privatisation d’entreprises menées dans le cadre de l’ajustement structurel. Ainsi, les flux d’IDE, élevés en 1997 avec 115,3 millions de dollars US soit 2,6 % du PIB et en 1999 avec 142,5 millions de dollars US soit 3,0 % du PIB, proviennent essentiellement de la privatisation de la SONATEL et de la SENELEC.

D’après les données publiées par World Development Indicators, février 2016 du FMI, la période 2005-2008 a vu les IDE progresser pour atteindre en moyenne 315 millions de dollars US par an correspondant au taux moyen annuel de 2,8% du PIB. Une baisse est observée en 2009 suite à la crisse financière internationale de 2008-2009 puis en 2010 avec 266 millions de dollars US soit 2,1% du PIB. En 2012 l’IDE s’élève à 276 millions de dollars US et représente 2,0% seulement du PIB à cause notamment de l’attentisme des investisseurs suite à l’élection présidentielle. L’augmentation enregistrée en 2013 pour un montant de 311 millions de dollars US soit 2,1% du PIB, est l’amorce d’une tendance haussière, confirmée depuis le lancement du PSE en 2014.

PSE : Actions, objectifs et progression de l’IDE

L’attractivité du Sénégal s’appuie sur les réformes, projets structurants y compris ceux du PUDC et performances économiques, de nature à améliorer le niveau des variables explicatives de l’IDE déclinées plus haut.

- Réformes visant à améliorer l’environnement des affaires : automatisation des procédures administratives, dispositif juridique et fiscal incitatif et simplifié, compétitivité des facteurs de production en particulier l’énergie, promotion de l’investissement à fort impact sur les pôles de développement (Voir le magazine REUSSIR, N° 89, juin 2014, intitulé « Des Réformes pour l’Emergence »).

- Réformes constitutionnelles validées par le référendum du 20 mars 2016 et saluées par la communauté internationale en vue de consolider la stabilité politique et sociale du Sénégal par l’amélioration du fonctionnement des institutions, le renforcement de la démocratie, l’approfondissement de l’Etat de droit et la modernisation du régime politique.

- Infrastructures de qualité : Aéroport international Blaise Diagne, autoroutes, chemin de fer, train express régional, modernisation du port de Dakar, télécommunications, énergie, zone économique spéciale intégrée dédiée aux entreprises. Le Sénégal projette d’être un hub logistique et de services de niveau régional.

- Education, formation, santé : universités et écoles de formation d’ingénieurs, de techniciens de haut niveau dans tout le pays, structures de santé avec un plateau technique relevé.

- Performances économiques : croissance durable et en forte hausse avec 6,5% en 2015, maîtrise de l’inflation et du déficit public, viabilité de la dette extérieure, solidité du cadre macroéconomique.

- Progression de l’IDE en 2014 avec 342,6 millions de dollars US, record historique depuis 2009. Cette progression devrait être confirmée en 2015 (données non encore disponibles) et se poursuivre les années suivantes.

Autres résultats du PSE/Plus d’attractivité du Sénégal 

- Pour la deuxième année consécutive, le Sénégal fait partie des 10 pays africains les plus réformateurs dans le Doing Business 2016. Gain de 3 places en 2015 dans le classement Doing Business 2016 : 153ème place en 2015 et 156ème place en 2014 après actualisation.
 
Ces avancées traduisent les réformes réalisées, favorables à l’environnement des affaires. Exemples : suppression du capital minimum pour la création de SARL ; baisse de 10 à 5% du taux des droits d’enregistrement de transfert de propriété; mise en place du guichet unique de raccordement à l’électricité des PME au Centre des Grands Comptes de la SENELEC ; baisse de 50% de l’avance de consommation ; réduction du temps de délivrance des autorisations de traversée de chaussée ; adoption du décret sur la médiation et la conciliation pour la promotion des organes et instruments de jugements alternatifs dans l’exécution des contrats.

- Le magazine de référence Foreign Policy dans son analyse « Baseline Profitability Index » fait gagner au Sénégal 14 places en 2015 : 26ème rang en 2015 et 40ème rang en 2014 des destinations relatives aux IDE rentables.
Le Sénégal fait mieux que la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud :
Côte d’Ivoire : 33ème rang en 2015 et 66ème rang en 2014.
Afrique du Sud : 51ème rang en 2015 et 46ème rang en 2014.
 
- Progression de 7 places en 2105 dans le classement à l’Indice de Perception de la Corruption de Transparency International, principale organisation de la société civile de lutte contre la corruption : 61ème rang sur 168 pays en 2015 avec 44 points sur 100 et 69ème rang sur 168 pays en 2014 avec 43 points sur 100, des pays les moins corrompus au monde.

Ce progrès est la conséquence de l’effet dissuasif généré par le travail de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), de la Cour des Comptes, la traque des biens mal acquis, la déclaration de patrimoine, le Code de Transparence dans la Gestion des Finances Publiques, l’adhésion à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
 
- Gain d’une place en 2015 dans le classement à l’Indice de Compétitivité Globale de Word Economic Forum : 112ème rang sur 144 pays en 2015 et 113ème rang sur 148 pays en 2014.
 
- Risque pays stable à 6 selon les critères de l’OCDE : valeur anormalement élevée.
 
Dr Omar NDIAYE / Economiste


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