Formation-Encadrement-Financement des jeunes et femmes: Macky Sall explique les limites de l’Etat


Rédigé le 22 Avril 2021 à 19:29 | 0 commentaire(s) modifié le 23 Avril 2021 18:32

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) – Macky Sall étale les efforts de l’État en matière de formation, d’encadrement et de financement des jeunes et femmes et explique ses limites.


«…En outre, nous avons formé des milliers de jeunes grâce au 3FPT, mis à niveau plus de 500 entreprises, encadré et financé à travers la DER/FJ, plus de 105 000 jeunes et femmes porteurs de projets dans l’artisanat, la pêche, l’agriculture, l’élevage, la transformation de produits locaux et le numérique, entre autres.

«Il reste que ces efforts, si appréciables soient-ils, connaissent des limites. D’abord, parce que l’Etat ne peut pas recruter tous les candidats à l’emploi dans la fonction publique. Ensuite, alors que notre économie était l’une des plus robustes du continent, avec une perspective de croissance à deux chiffres, grâce à l’exploitation future de nos ressources gazières et pétrolières, nous avons été brutalement rattrapés par la crise engendrée par la pandémie COVID-19.

«Tout le système productif est sévèrement impacté, y compris le secteur informel qui mobilise 75%de la population active. C’est le monde entier qui est en crise. Toutes les économies sont freinées depuis un an, y compris celles des pays les plus développés. Mais ceux en développement sont encore plus durement impactés. Ce qui signifie autant d’activités au ralenti ou à l’arrêt ; autant de travailleurs qui ne perçoivent plus l’intégralité de leur salaire; autant d’emplois menacés ou perdus. 

«Pour la première fois depuis 25 ans, l’Afrique est en récession, à l’exception de quelques rares pays comme le Sénégal, dont le taux de croissance, qui était projeté à 6,8% pour 2020, a cependant drastiquement chuté à 1,5%.

«Enfin, nous devons aussi faire face à la structure démographique de notre pays. C’est un défi majeur que nous ne pouvons pas occulter. 76% de notre population est composée de jeunes de moins de 35 ans, avec, comme conséquence l’arrivée, chaque année, de centaines de milliers de jeunes sur le marché du travail.

«On parle souvent de dividende démographique en misant sur la jeunesse de la population. Mais pour tirer avantage du dividende démographique, il faut d’abord réaliser deux conditions préalables au moins : d’une part, maîtriser le croît démographique, et, d’autre part, assurer une éducation et une formation qualifiantes, qui correspondent aux besoins du marché. C’est ce qui favorise l’employabilité des demandeurs d’emploi, en particulier les jeunes diplômés.

«C’est pourquoi nous avons opté pour le renforcement des filières scientifiques et l’orientation de 30% des élèves issus du cycle fondamental vers l’enseignement professionnel, à travers les CFPT et la formation duale école-entreprise.

«J’encourage vivement le secteur privé à soutenir davantage la formation duale école-entreprise, pour donner aux jeunes la chance du débutant et les aider à mieux se préparer à la vie professionnelle.

«Le monde réel n’est pas toujours tel qu’on le perçoit à l’école. Un cours dans un établissement d’enseignement est une accumulation de connaissances, certes méritoire. Mais un stage en milieu professionnel est une leçon de vie indispensable.»


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