L'économie mondiale à la recherche de plus de 10 000 milliards de dollars pour atteindre le niveau qu'elle aurait pu atteindre fin 2021


Rédigé le 18 Mars 2021 à 13:14 | 0 commentaire(s) modifié le 19 Mars 2021 18:00

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) – L’économie mondiale est projetée en hausse de plus de 4 pour cent, tirée par une reprise forte aux États-Unis. Mais il lui manquera plus de 10.000 milliards.


L'économie mondiale à la recherche de plus de 10 000 milliards de dollars pour se relever.

Selon une nouvelle analyse de la CNUCED , l'économie mondiale devrait croître de 4,7 % cette année, un taux supérieur à celui annoncé en septembre 2020 (4,3 %). Ceci est imputable en partie à une reprise plus forte aux États-Unis, où une accélération de la vaccination et l’annonce d’un nouveau stimulus fiscal de 1 900 milliards de dollars devraient doper la consommation. 

Mais il manquera encore à l'économie mondiale plus de 10 000 milliards de dollars pour atteindre le niveau qu'elle aurait pu atteindre fin 2021 si la tendance pré-pandémie s’était maintenue. Par ailleurs, des inquiétudes demeurent quant à la réalité qui se cache derrière la rhétorique d'un avenir plus résilient.

Cette analyse intitulée “Out of the frying pan ...Into the fire” est une mise à jour du rapport sur le commerce et le développement de la CNUCED publiée ce 18 mars.

“V" comme vulnérable

Selon la CNUCED, ce sont les pays en développement qui subissent le plus durement le choc qui a frappé l'économie mondiale. Leur marge de manœuvre budgétaire est limitée, leur balance des paiements est de plus en plus contraignante et le soutien international dont ils bénéficient est insuffisant. Et bien que toutes les régions devraient connaître un redressement cette année, les risques sanitaires et économiques potentiels pourraient encore entraîner des dérapages.

À plus long terme, le rapport indique que l’atavisme des dogmes économiques, la faiblesse de la coopération multilatérale et la réticence généralisée à s'attaquer aux problèmes d'inégalité, d'endettement et d'insuffisance des investissements - qui se sont tous aggravés avec covid19 - laissent penser que, sans changement de cap, une reprise déséquilibrée, la vulnérabilité à de nouveaux chocs et une insécurité économique persistante deviendront la nouvelle normalité pour beaucoup.

Qualifiant 2020 d’”annus horribilis", la CNUCED reconnaît que les choses auraient pu être pires.

La combinaison d'une action préventive des banques centrales pour éviter un effondrement financier, de plans d'aide importants rapidement mis en place dans les pays avancés, d'un rebond des flux de capitaux et des prix des produits de base ainsi que de l'accélération sans précédent du développement des vaccins a permis d'éviter qu'une spirale déflationniste encore plus vicieuse ne s'installe.

Toutefois, l'impact de ces actions reste inégal dans et entre ces pays avec des reprises en K. Par rapport à leur PIB, les pays en développement ont connu certaines des plus fortes baisses relatives de revenus des particuliers.

Dans les pays où les niveaux de pauvreté sont déjà élevés et où une grande partie de la main-d'œuvre travaille dans le secteur informel, l'impact immédiat d'un ralentissement, même minime, de l'activité économique peut être dévastateur. La Banque mondiale estime que la pandémie a fait basculer 250 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté (sur la base d’un revenu inférieur à 3,20 dollars par jour).

 



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