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Les apports des fondations philanthropiques privées à l’appui du développement sont modestes par rapport à l’aide publique, mais leur impact potentiel est élevé, selon l’OCDE


Rédigé le 23 Mars 2018 à 16:56 | 0 commentaire(s) modifié le 23 Mars 2018 - 17:17


Les apports de source philanthropique sont relativement modestes par rapport à l’aide publique au développement (APD), mais ils jouent un rôle important dans certains secteurs, indique un nouveau rapport de l’OCDE. La Philanthropie privée au service du développement s’appuie, et c’est la première fois, sur des données mondiales comparables pour analyser la manière dont les fondations privées œuvrent en faveur du développement.




Le rapport se fonde sur une enquête menée par l’OCDE, en collaboration avec le Réseau mondial des fondations œuvrant pour le développement (netFWD), et applique les normes du CAD-OCDE en matière de déclaration statistique. Les données qu’il fournit sont donc pleinement comparables avec celles des apports d’APD.


« La Philanthropie privée au service du développement marque une étape importante dans le renforcement de la transparence des activités du secteur philanthropique – condition essentielle pour favoriser le partage des données et le dialogue sur les politiques afin d’optimiser l’impact global sur les Objectifs de développement durable les plus impérieux, notamment l’élimination de la pauvreté et l’accès de tous à des soins de santé de qualité », a déclaré la Directrice de Cabinet du Secrétaire général Gabriela Ramos lors du lancement du rapport.

Le rapport indique que les fondations privées ont consacré 23.9 milliards USD au développement au cours de la période 2013-15, soit 5 % du volume de l’APD. Cependant, les apports de source philanthropique jouent un rôle majeur dans certains secteurs, comme celui de la santé. Ainsi, en 2013-15, l'aide dispensée dans ce domaine par les fondations représentait la troisième source de financement pour les pays en développement, derrière les États-Unis et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Les sources des apports philanthropiques en faveur des pays en développement sont fortement concentrées. Sur les 143 fondations couvertes par l'enquête, la Fondation Bill et Melinda Gates était de loin le premier donneur philanthropique, avec un apport représentant 49 % du soutien total au développement. En outre, au cours de la période 2013-15, 81 % des apports philanthropiques provenaient de 20 fondations seulement.

Près des trois-quarts des financements proviennent de fondations basées aux États-Unis, chiffre qui s’explique largement par le volume d’aide apporté par la Fondation Bill et Melinda Gates. Les autres pays qui arrivent en tête des donneurs philanthropiques en faveur du développement sont le Royaume-Uni (7 %), les Pays-Bas (5 %), la Suisse (2 %), le Canada (2 %) et les Émirats arabes unis (2 %).

Il ressort du rapport que 67 % des apports philanthropiques sont destinés à des pays à revenu intermédiaire, à commencer par l’Inde (7 % du total), suivie du Nigéria, du Mexique, de la Chine et de l'Afrique du Sud. Seul un tiers de l’aide ventilable par pays concernait les pays les moins avancés (28 %). Par ailleurs, 97 % des apports philanthropiques étaient déployés par le truchement d’institutions intermédiaires établies et de premier plan, le plus souvent des organisations internationales et des organisations non gouvernementales (ONG) telles que Gavi l’Alliance mondiale du vaccin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), PATH International, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ou Rotary International.

La plupart des fondations déclarent coopérer systématiquement avec les gouvernements et les donneurs – 67 % et 45 % respectivement – dans le cadre de l'élaboration ou de la mise en œuvre de leurs programmes et projets, contrairement à une idée répandue jusqu’à aujourd’hui.

Le rapport formule des recommandations pour mieux exploiter le potentiel des fondations philanthropiques privées mondiales à l’appui du développement :

·         Collaboration et dialogue : les fondations pourraient rechercher une coordination plus étroite avec les gouvernements et les fournisseurs d’APD, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire et dans des secteurs comme la santé ou l’éducation, afin d’éviter une duplication des efforts.

·         Contexte favorable : les gouvernements des pays en développement pourraient rendre le contexte encore plus favorable à l’action philanthropique par le biais de la réglementation, ou d’une adaptation de la réglementation, par exemple en créant un statut juridique propre aux fondations, distinct de celui des organisations de la société civile, ou en ayant recours à des incitations fiscales.

·         Nouveaux modes de collaboration : la communauté des donneurs pourrait adopter des approches plus systématiques en matière de collaboration avec les fondations, par exemple en élaborant des stratégies qui reconnaissent la contribution financière et non financière des fondations à l’appui du développement, en désignant des points de contact chargés de nouer et d'entretenir des relations et de collaborer avec les fondations, en mettant sur pied des programmes d'échange de personnel entre les fondations et les donneurs institutionnels et en adoptant des modèles de partenariat plus souples prenant en compte les contraintes des petites fondations.

·         Données : les fondations pourraient davantage mettre à profit les plateformes existantes aux niveaux mondial, régional et local afin d'améliorer la transparence et la disponibilité des données relatives aux apports philanthropiques à l'appui du développement. Il existe déjà de nombreuses initiatives nationales et internationales relatives à la notification, telles les statistiques du CAD-OCDE sur le financement du développement (auxquelles participent déjà la Fondation Bill et Melinda Gates et United Postcode Lotteries), 360giving, Glasspockets et l’Initiative internationale pour la transparence de l'aide (IITA). Par ailleurs, des réseaux comme le réseau netFWD de l’OCDE, avec le Foundation Centre et WINGS, pourraient encourager le secteur philanthropique à partager l’information et à contribuer à faire des données un bien public mondial.

Fort de ces travaux de recherche et du dialogue déjà en place, l’OCDE a entrepris de mettre sur pied un Centre de la philanthropie afin de répondre à la demande mondiale et de produire des données et des analyses plus nombreuses et de meilleure qualité sur l’action philanthropique mondiale au service du développement. Ce Centre aura pour mission de fédérer les efforts déployés dans ce domaine par les centres de recherche et les projets en cours, d’enrichir la base de données de l’OCDE et de produire des études et des analyses sur les tendances mondiales et l’impact de l’action philanthropique à l’appui du développement, dans le contexte du Programme de développement durable à l'horizon 2030.



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