Connectez-vous S'inscrire
https://www.equonet.net/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Veiller sur l'application des obligations du secteur extractif sénégalais.



Les gros risques associés à l’exploitation du pétrole et du gaz sénégalais


Rédigé le 15 Juillet 2019 à 22:19 | 0 commentaire(s) modifié le 16 Juillet 2019 - 17:48


(Equonet-Dakar) – Deux dangers majeurs coexistent dans l’industrie: le spectre d’une catastrophe environnementale majeure et la destruction de valeur systématique consécutive à une escalade des coûts incontrôlée. Le premier est présent en permanence dans les esprits, le second est infiniment plus insidieux. Secrétaire permanent adjoint du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Pétrogaz), Mamadou Fall Kane, explique ces risques et indique la voie à suivre.


Une industrie relativement peu polluante en fonctionnement normal mais un risque environnement majeur sur des espaces fragiles

Contrairement aux idées reçues, la production de pétrole et de gaz, en fonctionnement normal, n’est pas particulièrement polluante, et en tout état de cause, beaucoup moins que sa consommation. Une politique de tolérance zéro en matière de rejets d’effluents et l’installation de dispositifs de concentration de poissons permet à la fois de préserver l’environnement marin et d’offrir aux pêcheurs de nouvelles zones d’activité, en compensation des champs pétroliers rendus inaccessibles pour raisons de sécurité.

Malheureusement, les images de marées noires qui ont tristement émaillé l’histoire du secteur ont montré comment la conjonction d’incidents et de circonstances malheureuses peut dégénérer en catastrophes environnementales. Il est donc impératif de maintenir une vigilance extrême, en coopération étroite avec les compagnies partenaires. Conscientes de leur responsabilité financière pratiquement illimitée en cas de désastre, les compagnies pétrolières ont mis en place des procédures opérationnelles extrêmement rigoureuses qui permettent aujourd’hui de produire 100 millions de barils par jour et de faire un millier de nouveaux forages en mer chaque année sans incident depuis 10 ans.

Un coût astronomique et un risque permanent de dérapage financier.

Le revers de la médaille de toutes ces précautions nécessaires est une augmentation logique des coûts production. Cette augmentation totalement justifiée entraine malheureusement très souvent une dérive supplémentaire irrationnelle de dépenses qui n’apportent aucune garantie supplémentaire de sécurité. En d’autres termes, le juste prix de la sécurité ouvre la porte au surcoût inutile du “qui peut le plus peut le moins…“.

Il est crucial de prendre la pleine mesure de tous les paramètres qui permettront de minimiser un risque industriel majeur sans tomber dans le piège financier de l’accumulation de dépenses inutiles.

Le Sénégal manque encore d’expertise pour trancher la question mais il doit néanmoins prendre part à la discussion car, au bout du compte, c’est bien le pétrole et le gaz Sénégalais qui paieront l’addition.

 

 

 

Mamadou Fall Kane



Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies