Les raisons du recours aux sociétés étrangères pour les activités d’exploration, de développement et de production du pétrole sénégalais


Rédigé le 8 Juillet 2019 à 20:03 | 0 commentaire(s) modifié le 9 Juillet 2019 17:31


(Equonet-Dakar) – Pour des raisons techniques et financières, les activités d’exploration, de développement et de production du pétrole au Sénégal nécessitent indiscutablement la participation de compagnies pétrolières internationales, estime Mamadou Fall Kane, secrétaire permanent adjoint du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Pétrogaz), on peut bel et bien l’éviter. Tout est question de bonne gouvernance.


Le pétrole et le gaz découverts sous le plateau continental, au large du Sénégal, appartiennent au pays en vertu des traités internationaux9 et plus précisément au peuple Sénégalais comme établit par la constitution. Cependant, pour des raisons techniques et financières, les activités d’exploration, de développement et de production nécessitent indiscutablement la participation de compagnies pétrolières internationales. En cas de découverte, les compagnies sélectionnées revendiquent logiquement une portion des profits pétroliers et gaziers.
 
Des technologies de pointe et des méga-projets
 
La mise en valeur d’un champ pétrolier nécessite non seulement la maitrise de nombreuses techniques de pointe permettant des forages de plus en plus complexes, mais également la capacité de pouvoir gérer des méga-projets, impliquant des centaines de fournisseurs différents et employant des milliers de personnes sur plusieurs continents. Ces contraintes justifient pleinement l’appel aux compagnies pétrolières internationales et dire cela n’est pas faire injure à PETROSEN. C’est au contraire l’occasion de rendre hommage à l’ensemble de son personnel qui n’a pas chômé depuis la création de la compagnie en 1981. Aujourd’hui PETROSEN maitrise parfaitement ce qu’il y a de plus important dans le secteur pétrolier et gazier: la géologie et la connaissance des réservoirs. La participation systématique de PETROSEN à tous les projets permettra au pays de combler progressivement son déficit technologique. Préparer un pays à la maitrise d’un nouveau secteur prend beaucoup de temps mais la création récente de l’Institut National du Pétrole et du Gaz permettra au Sénégal d’acquérir plus rapidement les compétences nécessaires.
 
Un risque financier et un montant d’investissement dissuasif
 
Au-delà des aspects techniques, il est important de rappeler que la recherche pétrolière est une activité extrêmement aléatoire. Un puits d’exploration, qui peut facilement coûter plus de 50 millions de dollars, n’a, au mieux, qu’une chance sur cinq de déboucher sur une découverte. Considérant les besoins vitaux immédiats du Sénégal, il est raisonnable de laisser ce genre de pari financier aux compagnies spécialisées.
 
En phase de développement, c’est-à-dire après une phase d’exploration fructueuse, le risque financier diminue considérablement mais les montants en jeu deviennent colossaux. A titre d’exemple, chacune des 3 phases des projets SNE (Pétrole) et GTA (Gaz), coûtera environ 5 milliards de dollars.
 
Ces montants astronomiques, en plus des défis technologiques toujours plus importants, font des compagnies pétrolières internationales des partenaires stratégiques, puisqu’elles disposent, en plus de leur savoir faire, des capacités financières nécessaires aux projets.
Mamadou Fall Kane


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