Perspectives économiques dans l’Uemoa et dans le monde


Rédigé le 2 Octobre 2019 à 18:48 | 0 commentaire(s) modifié le 8 Octobre 2019 13:13


(Equonet-Dakar) - Après avoir dégagé les principales tendances de la conjoncture économique dans l’Uemoa et dans le monde, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) dégage les perspectives dans sa note mensuelle de conjoncture économique juillet 2019 publiée hier.


L'activité économique poursuivrait sa croissance à un rythme plus faible. Les tensions commerciales qui se prolongent entre les États-Unis et la Chine, les fortes incertitudes qui entourent la politique commerciale américaine, ainsi que les incertitudes politiques et celles liées à un brexit sans accord pourraient prolonger le ralentissement actuel du commerce et de l’industrie manufacturière à l’échelle mondiale. Cette situation ralentirait davantage la croissance, en dégradant la confiance des entreprises et le marché du travail. L'assouplissement des conditions financières et le maintien de celles en vigueur dans la plupart des pays avancés renforceraient l'essor de la demande intérieure, en augmentant sensiblement la consommation et les investissements.
 
Sur le troisième trimestre 2019, l'activité économique enregistrerait une bonne dynamique, avec une accélération de la cadence, dans les économies de l'UEMOA. L'ensemble des secteurs d'activité renforceraient leurs performances, à un rythme plus élevé que celui du trimestre précédent et de la même période de l'année 2018. Les économies de l'Union continueront de bénéficier du renforcement de la demande intérieure. Cette tendance pourrait être atténuée par la dégradation du climat sécuritaire et politique ainsi que les effets des tensions commerciales et de perturbations des échanges entre des pays de l'UEMOA et le Nigeria, en lien avec la fermeture des frontières avec certains pays de l'Union.
 
Les estimations effectuées par la BCEAO sur la base des résultats des enquêtes de conjoncture à fin juillet 2019 et les dernières informations disponibles confirment l'accélération de la croissance, à très court terme, des économies de l'Union, avec un taux de progression de l'activité économique de 6,9% au troisième trimestre 2019, après une réalisation de 6,6% le trimestre précédent. Le regain de l'activité au troisième trimestre 2019 est attribuable, notamment à la bonne tenue de la production industrielle, des activités de services, ainsi que des bâtiments et travaux publics. Le ralentissement des activités commerciales a exercé un effet modérateur. Tous les indicateurs conjoncturels récents dénotent une consolidation de l'activité économique dans les pays de l'UEMOA, tirant profit de la hausse de la demande intérieure, qui compenserait le ralentissement de celle en provenance des économies des pays partenaires commerciaux sur le reste de l'année 2019.
 
La masse monétaire de l’Union se situerait à 28.020,8 milliards à fin août 2019 contre 26.127,0 milliards un an plus tôt. La hausse de 1.893,8 milliards (ou +7,2%), qui en résulterait, serait imputable à la progression de 3.277,8 milliards (ou +11,9%) des créances intérieures attendues à 30.775,9 milliards. Les AEN se contracteraient de 623,7 milliards ou 11,1%, en lien notamment avec la moindre mobilisation de ressources extérieures sous forme d'euro-obligations en comparaison à 2018.
 
Les prévisions d'inflation font ressortir la persistance de la baisse des prix de 1,2% en août 2019, en glissement annuel, après une réalisation de -0,7% en juillet 2019. Le maintien des variations négatives des prix est principalement imputable à la poursuite de la baisse des prix des produits alimentaires dans la plupart des pays de l'Union, notamment les céréales locales dans les pays sahéliens enclavés, avec l'accroissement de la production mondiale de céréales.
 
Sur les trois mois à venir, le taux d'inflation se maintiendrait en territoire négatif, à respectivement -0,7% en septembre, -0,5% en octobre et -0,2% en novembre 2019, en raison essentiellement de la disponibilités des nouvelles récoltes dans les pays de l'Union et de la baisse attendue des prix des produits alimentaires importés. Pour l'ensemble de l'année 2019, le taux d'inflation s'établirait à 0,0% avant de remonter à 1,0% en 2020.
Equonet


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