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Principales tendances de la conjoncture économique dans l’Uemoa en fin avril 2020


Rédigé le 13 Juillet 2020 à 18:35 | 0 commentaire(s) modifié le 14 Juillet 2020 - 14:02


(Equonet-Dakar) – La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a publié aujourd’hui la note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA à fin avril 2020. En voici les principales tendances.


Évolution récente

L’activité économique mondiale a été paralysée en avril 2020 par les mesures de confinement et de distanciation sociale imposées à une grande partie de la population de la planète pour freiner la pandémie de coronavirus. Aux États-Unis, la croissance de l'activité économique s'est repliée, en raison de la baisse des dépenses de consommation et de la production industrielle. Dans la zone euro, l’impact de la pandémie de Covid-19 s’est intensifié en avril 2020, entraînant des baisses sévères de la demande et de la production. L'économie britannique a connu une chute brutale en avril 2020, en raison du confinement.
 
Au Japon, l'activité économique s'est ressentie de la diminution de la consommation des ménages et des exportations, ainsi que de la baisse des investissements au niveau mondial. Au niveau des pays émergents, l’activité économique poursuit son profil baissier, accentué par la crise sanitaire, notamment en Chine, avec le recul de la demande intérieure et extérieure. Dans le contexte de la crise sanitaire mondiale, les banques centrales ont maintenu, voire renforcé, l'orientation accommodante de leur politique monétaire pour contenir l'impact économique de cette pandémie et asseoir les conditions d'une reprise solide après ce choc sans précédent.
 
Les cours des matières premières exportées par les pays de l'Union ont poursuivi leur tendance baissière, du fait de la persistance de la faiblesse de la demande mondiale et de l'offre excédentaire. De même, les cours des produits alimentaires importés sont sur un profil descendant. Les marchés financiers mondiaux ont connu au cours du mois d'avril 2020 des évolutions à la hausse, dans un contexte marqué par la détermination des gouvernements et des banques centrales à contenir les effets économiques de la crise sanitaire, et à asseoir les conditions de la reprise. La monnaie européenne s'est dépréciée à l'égard des principales monnaies étrangères, notamment celles des pays avancés (Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni, etc.). Au niveau de l'Afrique de l'Ouest, le franc CFA s'est déprécié par rapport aux monnaies des autres pays de la région, à l'exception de celle du Ghana.
 
Au niveau de l'UEMOA, les indicateurs récents de la conjoncture font ressortir la poursuite de la tendance à la baisse de l'activité économique, du fait de la situation défavorable de l'ensemble des secteurs d'activité. Quant à l'inflation, elle a rompu avec sa tendance baissière dans les pays de l'Union, tirée par la hausse des prix des produits alimentaires. Au plan de la conjoncture monétaire et financière de l'UEMOA, les taux d'intérêt sur le marché monétaire ont fortement baissé, ainsi que les tensions de trésorerie au niveau des banques, en lien avec la décision de la BCEAO de satisfaire les besoins exprimés par les banques au taux fixe de 2,5%. La liquidité propre des banques s'est consolidée. La masse monétaire s'est renforcée, avec notamment la bonne tenue des actifs extérieurs nets. Cette dynamique a permis de maintenir les réserves de l'Union à un niveau de 6,3 mois d'importations des biens et services, tout comme en mars 2020. Quant au taux de couverture de l'émission monétaire, il s'est établi à 79,8%, après 79,3% le mois précédent.
 
Perspectives
 
L'activité économique mondiale romprait avec sa tendance haussière modérée, observée tout au long de l'année 2019. L'apaisement des conflits commerciaux entre les États-Unis et la Chine, avec la signature d'un premier accord le 15 janvier 2020, et l'atténuation des incertitudes liées au brexit, avec la tenue des élections du 12 décembre 2019 et l'entrée en phase de transition, ont fait place aux perturbations des activités économiques, du fait de l’impact de l’épidémie de coronavirus apparue en Chine en décembre 2019 et répandue aux cinq continents du monde. A cet effet, la plupart des institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, OCDE, etc.) anticipent une baisse de l'économie mondiale en 2020.
 
Au plan interne, sur le deuxième trimestre 2020, l'activité économique enregistrerait une contraction. L'ensemble des secteurs seraient concernés. Les économies de l'Union seraient tirées à la baisse par le reflux de la demande, tant intérieure qu'à l'exportation, ainsi que par l'arrêt de certaines activités (transports, tourisme, etc.), du fait des retombées de la pandémie de Covid-19. Cette tendance pourrait être accentuée par la dégradation du climat sécuritaire et les effets de perturbations des échanges entre les pays de l'Union et le Nigeria, en lien avec la fermeture des frontières avec certains pays de l'Union. La baisse des investissements privés et des revenus des ménages, ainsi que la désorganisation des activités économiques rendraient la reprise lente après la crise sanitaire.
 
A cet effet, les estimations effectuées par la BCEAO sur la base des résultats des enquêtes de conjoncture et les dernières informations disponibles situent le taux de progression de l'activité économique, en glissement annuel, à -2,6% au deuxième trimestre 2020. En variation trimestrielle, le taux de croissance resterait négatif pour un deuxième trimestre consécutif (-4,3% au deuxième trimestre 2020, après une réalisation de -1,0% au premier trimestre 2020). Une contreperformance serait enregistrée au deuxième trimestre 2020 au niveau des activités commerciales, industrielles, de services et des bâtiments et travaux publics, en liaison avec les mesures de prévention prises par les Etats de l'Union, restreignant ou interdisant certaines activités.
 
Du côté de l'inflation, sur la proche période, le taux d'inflation maintiendrait sa progression, à respectivement +1,8% et 1,9% en mai, juin et juillet 2020, en raison essentiellement de la poursuite de la hausse des prix des produits alimentaires et du pétrole, dans un contexte où les marchés seront insuffisamment approvisionnés (baisse de l'offre de céréales de 1,9%).
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