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Principales tendances de la conjoncture économique dans l’Uemoa et le monde


Rédigé le 2 Octobre 2019 à 00:16 | 0 commentaire(s) modifié le 8 Octobre 2019 - 13:14


(Equonet-Dakar) – La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) a publié aujourd’hui la note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) de juillet 2019. En voici les principales tendances.


L'activité économique mondiale au mois de juillet 2019 a été marquée par l'intensification des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les risques d'un Brexit sans accord, et la multiplication des signes de ralentissement. Au regard de ces incertitudes, le FMI a revu la croissance de l'économie mondiale à 3,2% pour 2019, au lieu de 3,3% attendu en avril dernier.

Aux Etats-Unis, l'activité économique a perdu de sa vigueur, comme en témoigne la baisse de la production industrielle et des activités des services. Au niveau de la zone euro, la croissance économique a ralenti en juillet 2019, en lien avec la contraction de l'activité dans le secteur manufacturier, notamment en France (-4,3%) et en Allemagne (-4,0%). L'activité du secteur manufacturier au Royaume-Uni a subi sa chute la plus marquée en près de sept ans, en raison des inquiétudes liées au Brexit et de l'affaiblissement de la demande mondiale. Au Japon, malgré le contexte de tensions commerciales sino-américaines, qui a affaibli ses exportations, l'économie a bien résisté au mois de juillet, avec la poursuite du regain de dynamisme du secteur industriel. Au niveau des pays émergents, l'activité économique continue sur son profil baissier, notamment en Chine, en Russie et au Brésil.

La plupart des banques centrales des pays avancés, émergents et des sous-régions ouest africaine et centrale ont maintenu inchangée l’orientation de leur politique monétaire, à l'exception des États-Unis, du Brésil, de la Russie, de la Turquie et du Paraguay.

Les prix des matières premières exportées par les pays de l'UEMOA ont augmenté, alors que ceux des produits alimentaires importés ont baissé. Le redressement des cours des matières premières exportées concerne le pétrole, l'or et le cacao. Les replis notés au niveau du caoutchouc, du coton, de l'huile de palme et du café ont exercé un effet modérateur. Pour les produits alimentaires importés, la baisse des cours touche le maïs et le blé.

Le ralentissement de l'économie mondiale, les inquiétudes sur l’impact des tensions commerciales et les anticipations des actions accommodantes de plusieurs banques centrales ont influencé les marchés financiers et des changes. Toutefois, les principaux marchés boursiers ont évolué à la hausse, l'optimisme des investisseurs ayant prévalu, avec le soutien de l'activité attendu des banques centrales. L'euro a reculé par rapport au yen japonais, au dollar des Etats-Unis et au franc suisse, ainsi que face aux monnaies des pays émergents. En revanche, la monnaie européenne s'est appréciée vis-à-vis de la livre sterling. Au niveau du marché de l'Afrique de l'Ouest, sur la base des données officielles compilées par l'AMAO, le franc CFA s'est affaibli face aux principales monnaies des pays, à l'exception du dollar libérien (+2,3%) et du leone sierra leonais (+0,3%). Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par rapport au naira, au cedi ghanéen et au franc guinéen.

Au niveau de l'UEMOA, les indicateurs récents de conjoncture confirment la poursuite de la tendance haussière de l'activité économique au titre du mois de juillet 2019, à un rythme soutenu. L'indicateur du climat des affaires situe la dynamique des économies de l'Union dans la phase d'expansion, en ressortant en nette accélération, tant en variation mensuelle qu'en glissement annuel. Cette situation est en lien avec le regain de dynamisme dans l'ensemble des secteurs d'activités.

L'indice harmonisé des prix à la consommation a reculé, en glissement annuel, de 0,7% à fin juillet 2019, après une réalisation de -0,5% le mois précédent. La poursuite de la tendance baissière du niveau général des prix est imprimée par le repli des prix des produits alimentaires dans la plupart des pays de l'Union, notamment les céréales locales dans les pays sahéliens enclavés.

Au cours du mois de juillet 2019, les taux d'intérêt sur le marché monétaire se sont tendus. Sur les guichets de la BCEAO, le taux d'intérêt moyen pondéré des opérations d'appels d'offres, à une semaine, et le taux d'intérêt marginal sont ressortis en hausse de 17,4 points de base (pdb) et 45,5 pdb, pour s'établir respectivement à 3,27% et 2,69%. Le taux d’intérêt moyen pondéré sur l'ensemble des maturités du marché interbancaire s'est établi à 4,40%, en accroissement de 12,4 points de base.

L'analyse des conditions de banque à fin juillet 2019 indique une baisse de 8,0 points de base du taux débiteur moyen, hors taxes et charges, qui est ressorti à 6,73% après 6,81% en juin 2019. Suivant la nature du débiteur, les taux d'intérêt ont baissé, principalement, au niveau des concours accordés aux entreprises individuelles et à l'Etat et organismes assimilés. Par l'objet, le repli du coût de crédit a touché les concours à l'exportation, à la trésorerie et à l'équipement.

Au cours du mois de juillet 2019, la liquidité propre des banques s'est dégradée de 69,3 milliards, en lien essentiellement avec la baisse du solde négatif des opérations des banques avec les Etats. Cette situation a été atténuée par les entrées de ressources en provenance de l'extérieur.

La situation monétaire de l’Union à fin juillet 2019 est marquée par une progression, en glissement annuel, de la masse monétaire (+8,0%), portée par l'accroissement des créances des institutions de dépôts sur l'économie, les Actifs Extérieurs Nets (AEN) des institutions de dépôts de l'Union ayant baissé. En effet, les créances intérieures ont progressé de 3.456,7 milliards ou 12,8%, en rythme annuel, pour s'établir à 30.449,6 milliards, en liaison avec la hausse des créances sur l'économie et de celles sur les administrations publiques centrales (APUC). Quant aux AEN, ils se sont repliés de 319,6 milliards, en liaison avec la dégradation des AEN de la BCEAO (-318,8 milliards). Malgré cette baisse, le taux de couverture de l'émission monétaire ressort à 77,1% après 77,5% en juin 2019, assurant 5,0 mois d'importations des biens et services de l'Union.
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