Connectez-vous S'inscrire
https://www.equonet.net/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Veiller sur l'application des obligations du secteur extractif sénégalais.



Résumé du rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa au septembre 2020


Rédigé le 28 Septembre 2020 à 13:00 commentaire(s) modifié le 30 Septembre 2020 - 12:32


La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) vient de publier son rapport sur la politique monétaire dans l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) au septembre 2020. Voici le résumé.


La propagation de la pandémie de Coronavirus (Covid-19) à l'échelle de la planète et les mesures prises pour l’endiguer, notamment le confinement et, d’une manière générale, la restriction de mouvement, à partir de mars 2020, ont entraîné une chute inédite de la croissance mondiale. Dans ce contexte, l’activité économique dans la plupart des pays du monde a connu au deuxième trimestre 2020, une contraction plus prononcée que celle enregistrée au premier trimestre.

Les perspectives de reprise, soutenues par l’assouplissement graduel des mesures de distanciation physique et d’isolement à partir de juin 2020 et les politiques de relance mises en œuvre par les Gouvernements, restent toutefois fragilisées par les craintes de l’apparition d’une deuxième vague de la pandémie.

L’inflation mondiale a fléchi durant le trimestre dans la plupart des pays avancés ainsi que dans certains des principaux pays émergents, eu égard à l’ampleur de la chute de la demande mondiale.
Sur les marchés internationaux des matières premières, l’orientation baissière des cours s’est accentuée durant le trimestre sous revue, en lien avec la propagation rapide de la pandémie à l'échelle mondiale et ses répercussions négatives sur les chaînes de production et sur la demande globale de biens et services.

Sur le marché des changes, l'euro s'est apprécié vis-à-vis des principales devises durant le deuxième trimestre 2020. La devise européenne s'est, en effet, raffermie face à la livre sterling de 3,0%, au dollar des Etats-Unis de 1,7%, au yuan chinois de 1,4%, à la roupie indienne de 4,6%, au rouble russe de 8,1% et au rand sud-africain de 16,6%.

Au niveau de l'UEMOA, l'activité économique s’est ressentie de la propagation de la pandémie ainsi que des mesures de restriction de mobilité prises notamment à partir du mois de mars 2020. Le PIB a reculé de 2,0% au deuxième trimestre 2020 par rapport au même trimestre de 2019, après une hausse de 3,2% un trimestre plus tôt. Pour l’ensemble de l’année 2020, les dernières prévisions situent le taux de croissance du PIB de l’Union à 1,3% contre une projection de 2,4% en juin 2020, en raison d’un ralentissement de l’activité économique plus important que prévu, induit par les répercussions négatives de la pandémie de Covid-19.

Le taux d'inflation communautaire s’est établi à 1,7% en moyenne sur le deuxième trimestre 2020, après 1,2% le trimestre précédent. La progression du niveau général des prix est essentiellement imputable au renchérissement des céréales locales, des produits de la pêche, des légumes frais ainsi que des tubercules et plantains. Cette évolution s’explique par les perturbations des circuits de distribution dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Le taux d’inflation sous-jacente, qui mesure l'évolution du niveau général des prix hors produits frais et énergie, est ressorti à 1,2% contre 1,0% au trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année, le taux d'inflation est projeté à 1,8% après -0,7% en 2019.
S’agissant des finances publiques des Etats membres de l'Union, l’exécution des budgets nationaux au cours du premier semestre de l'année 2020, fait ressortir une aggravation des déficits par rapport à la

situation de la même période de l’année précédente. Cette dégradation est la résultante d’une mobilisation moins importante des recettes, en raison de la contraction de l’activité économique et d’un accroissement des charges de l'Etat, en lien avec la riposte contre la pandémie. Le déficit global pour l’Union s’est établi à 2.728,6 milliards à fin juin 2020 contre 1.147,7 milliards un an plus tôt, soit une aggravation de 1.580,9 milliards. Exprimé en pourcentage du PIB, il passerait de 2,7% au premier semestre 2019 à 6,1% du PIB sur la période correspondante de 2020.

Au niveau des comptes extérieurs, les échanges commerciaux de l'Union au deuxième trimestre 2020 se sont ressentis des effets de la crise sanitaire, avec une aggravation du déficit de 151,0 milliards par rapport à la même période de l'année 2019, pour ressortir à 562,9 milliards, du fait d'une contraction de 16,3% des exportations plus prononcée que celle des importations qui se sont repliées de 11,6%.

Au plan monétaire, la masse monétaire de l'Union a poursuivi sa consolidation, avec un accroissement de 13,2% à fin juin 2020, tiré essentiellement par les crédits faits aux Etats membres qui ont progressé de 43,2%, en lien avec le financement des importantes dépenses induites par la riposte face à la crise sanitaire. Pour sa part, la progression des créances sur l'économie a diminué, en ressortant à 3,0% à fin juin 2020 après 6,5% à fin mars 2020. Les réserves de change de l'Union se sont accrues de 902,9 milliards sur le deuxième trimestre 2020 pour s’élever à 11.155,6 milliards à fin juin 2020, en rapport avec les importantes mobilisations de ressources extérieures par les Etats dans le cadre du soutien des partenaires au développement à la lutte contre la Covid-19. Ce niveau assure la couverture de 6,2 mois d'importations de biens et services comme à fin mars 2020. Il correspond, en outre, à un taux de couverture de l’émission monétaire de 75,3% contre 79,8% un trimestre plus tôt.

Sur le marché monétaire, la détente des taux d’intérêt s’est poursuivie au deuxième trimestre 2020, favorisée par les opérations d’adjudications sur les guichets d’open-market à une semaine et à un mois de la BCEAO à un taux fixe de 2,50%, l’un des plus faibles en Afrique subsaharienne. Le coût moyen des ressources offertes par la Banque Centrale sur le guichet à une semaine s'est établi à 2,46% au deuxième trimestre 2020 contre 2,90% au trimestre 1 précédent. Sur le guichet à un mois, le coût moyen est ressorti à 2,50% contre 3,55% au premier trimestre 2020. Sur le marché interbancaire, le taux d'intérêt moyen, toutes maturités confondues, est ressorti en baisse, s'établissant à 3,67% contre 4,21% un trimestre plus tôt. Sur la maturité à une semaine, qui totalise 68,3% du volume global des transactions trimestrielles, le taux d'intérêt moyen, s'est fixé à 3,45% contre 4,11% au trimestre précédent et 4,21% un an plus tôt.

Sur le marché des titres publics, le taux d’intérêt moyen des bons du Trésor émis par les Etats membres de l'Union, toutes maturités confondues, s'est inscrit en baisse de 67 points de base pour ressortir à 3,79% au deuxième trimestre 2020 contre 4,46% un trimestre plus tôt, reflétant l’amélioration des conditions de liquidité des banque, principaux investisseurs sur le marché de la dette publique.

En ligne avec ces évolutions, les conditions débitrices des banques se sont également assouplies, le coût moyen du crédit bancaire s’établissant à 6,45%, après 6,62% au trimestre précédent.
Equonet


Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies