Résumé du rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa – juin 2019


Rédigé le 21 Juin 2019 à 13:04 commentaire(s) modifié le 24 Juin 2019 12:50


(Equonet-Dakar) – La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a publié hier un rapport sur la politique monétaire dans l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) – juin 2019. En voici le résumé.


L'activité économique mondiale a poursuivi, au premier trimestre 2019, sa progression modérée, dans un environnement marqué par la persistance des incertitudes liées aux tensions commerciales et géopolitiques.
 
Les cours des matières premières exportées par les pays de l'UEMOA ont connu des évolutions contrastées. Les hausses les plus importantes ont concerné le caoutchouc, l'or et le cacao. Les baisses les plus significatives ont été relevées au niveau de la noix de cajou, du pétrole, du café robusta et du coton.
 
Au niveau de l'Union, le dynamisme de l'activité économique s'est maintenu au premier trimestre 2019. La progression du produit intérieur brut (PIB) réel, soutenue principalement par la vigueur de la demande intérieure, s'est élevée à 6,3%, en glissement annuel, après 6,4% un trimestre plus tôt. Pour l'année 2019, la croissance économique est attendue à 6,7% contre 6,5% en 2018.
 
Le taux d'inflation dans l'Union, en glissement annuel, est ressorti à 0,1% au premier trimestre 2019, après 0,9% au trimestre précédent. Cette décélération est essentiellement imputable à une accentuation de la baisse des prix des produits alimentaires. Par ailleurs, il est noté un ralentissement du rythme de progression des prix des composantes « Transport » et « Logement ». Le taux d'inflation sous-jacente s'est situé à 0,2%, en glissement annuel, au premier trimestre 2019 contre 0,7% un trimestre auparavant.
 
L'exécution des opérations financières des Etats membres de l'Union, au cours des trois premiers mois de 2019, s'est soldée par un déficit global, base engagements, dons compris, de 109,3 milliards, soit 0,6% du PIB, contre 323,0 milliards ou 1,9% du PIB à la même période de l'année précédente.
 
Les échanges extérieurs de l'Union ont dégagé sur le premier trimestre 2019, un solde commercial déficitaire de 40,3 milliards, en atténuation de 134,9 milliards par rapport à la même période de l'année précédente.
 
 
La situation monétaire à fin mars 2019, comparée à celle prévalant trois mois plus tôt, est marquée par une quasi-stabilité de la masse monétaire (+0,2%), en raison d'une hausse des actifs extérieurs nets (+6,3%), compensée par la baisse des créances intérieures (-0,9%). L'accroissement des AEN résulte à la fois de ceux des actifs extérieurs nets de la Banque Centrale et des banques.
 
La contraction trimestrielle des créances intérieures est consécutive à la baisse combinée des créances sur l'économie (-0,7%) et des créances nettes des institutions de dépôt sur les Administrations Publiques Centrales (APUC) des Etats de l'Union (-1,6%). Toutefois, en glissement annuel, les créances sur l'économie ont progressé de 8,0% à fin mars 2019, après 8,7% trois mois auparavant.
 
Les réserves de change de l'Union se sont chiffrées, à fin mars 2019, à 8.874,5 milliards, correspondant à un taux de couverture de l'émission monétaire de 77,1% contre 76,6% trois mois plus tôt. La couverture en mois d'importations de biens et services s'est élevée à 4,9 mois, contre 4,7 mois à fin décembre 2018.
 
La liquidité bancaire a légèrement augmenté de 19,2 milliards au cours du premier trimestre 2019 pour se situer à 1.600,9 milliards à fin mars 2019. Cette évolution résulte de la hausse de l'encours des refinancements accordés par la BCEAO sur la période (+119,3 milliards), atténuée par l'incidence négative des facteurs autonomes (-100,1 milliards).
 
Sur le marché monétaire, le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d'injection de liquidités s'est établi à 4,5000% au premier trimestre 2019 contre 4,0149% au trimestre précédent et 4,5000% un an plus tôt. Sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire, le taux d'intérêt moyen pondéré s'est situé à 5,06%, après 5,13% le trimestre précédent et 5,73% un an auparavant. Pour sa part, le taux moyen trimestriel du marché monétaire est ressorti à 4,5000% contre 3,4531% le trimestre précédent et 4,5000% un an plus tôt.
 
Sur le marché des titres publics, le taux d'intérêt moyen pondéré des bons du Trésor, toutes maturités confondues, est ressorti stable à 5,78%, d'un trimestre à l'autre.
 
Le taux débiteur moyen appliqué par les banques à la clientèle, hors taxes et charges, a baissé en rythme trimestriel, s'établissant à 6,61% à fin mars 2019, après 6,79% trois mois auparavant. A la même période de l'année 2018, il se situait à 6,75%.
 
Les perspectives d'inflation dans l'Union ne laissent pas entrevoir de tensions sur l'évolution des prix à la consommation à moyen terme. La trajectoire des projections indique une hausse du taux d'inflation de 0,4%, en glissement annuel, au deuxième trimestre 2019. Les prévisions situent le taux d'inflation à 1,3%, en glissement annuel, à l'horizon de huit trimestres
Equonet


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