SENEGAL : vers une nouvelle stratégie de la Banque mondiale pour soutenir la croissance économique du pays


Rédigé le 17 Décembre 2018 à 13:03 | 0 commentaire(s) modifié le 18 Décembre 2018 12:05


(Equonet-Dakar) - Hafez M. H. Ghanem, Vice-Président de la banque mondiale pour l’Afrique, a annoncé aujourd’hui, à Paris, la mise en place d’un nouveau Cadre stratégique de partenariat pour soutenir les progrès du Sénégal vers une croissance forte et inclusive à court terme.


«Nous avons, aujourd’hui, l’occasion de renforcer ce partenariat, car le deuxième Programme d’Actions Prioritaires 2019-2023 du Plan Sénégal émrgent (PSE), le PAP 2, va coïncider avec le nouveau Cadre Stratégique de partenariat (CPF) de notre institution avec votre pays (Ndlr : le Sénégal) que nous allons finaliser dans les prochains mois», a-t-il déclaré au cours de la réunion du Groupe consultatif ouvert ce matin par Macky Sall, président de la République du Sénégal.

«En effet, ce nouveau cadre stratégique pour les six prochaines années vise à soutenir les progrès du Sénégal vers une croissance forte et inclusive à court terme, tout en préparant le terrain et en posant les jalons nécessaires pour aider le pays à atteindre l’émergence d’ici 2035», a-t-il justifié.

Selon lui, cette stratégie est structurée autour de trois objectifs majeurs qui sont (i) la stimulation de la compétitivité et la création d'emplois grâce à une croissance basée sur le secteur privé ; (ii) le développement accéléré du capital humain pour améliorer la productivité et déclencher le dividende démographique ; et (iii) l’amélioration de la résilience et de la durabilité dans un contexte de risques importants. La transition digitale et la question genre seront également au cœur de cette nouvelle stratégie de façon transversale.  

M. Ghanem a souligné en particulier le deuxième objectif de cette stratégie, le développement du capital humain, car il est au cœur du développement économique et social.  «Dit en toute simplicité, investir sur une ressource infinie qu’est le capital humain est, sur le long terme, plus rentable que n’importe quel autre investissement», a-t-il avancé.

Le nouvel indice de capital humain (ICH) de la Banque mondiale donne pour le Sénégal un score de 0,42, sur une échelle allant de 0 à 1, ce qui signifie pour lui que la cohorte d’enfants sénégalais nés aujourd’hui n’atteindra que 42 pour cent de son potentiel de productivité d’ici l’âge de 18 ans si les tendances dans l’éducation et la santé restent constantes.

D’après lui, ce score place le pays au 121ème rang mondial (sur 157 pays classés), légèrement au-dessus de la moyenne de l’Afrique Sub-Saharienne (qui est de 0,40), mais en-dessous des pays avec lesquels le Sénégal aspire à se comparer dans le contexte de l’émergence.

«Vous avez pris la résolution de prendre des mesures hardies pour améliorer vos performances et promouvoir le capital humain nécessaire pour assurer votre vision de développement et la productivité de votre force de travail de demain», a-t-il adressé au chef de l’Etat sénégalais.

«Nous vous encourageons à aller encore plus loin dans cet élan, avec une attention redoublée notamment sur l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants sénégalais et la réduction des mariages précoces et de la fécondité chez les adolescentes, tout en poursuivant les efforts sur la couverture des foyers les plus pauvres et les plus vulnérables en bourses familiales et en couverture maladies et autres services sociaux», a-t-il indiqué.

Un appui budgétaire de près de 105 milliards FCFA approuvé pour le Sénégal

Le renforcement du capital humain est accompagné dans le PSE par une attention très forte à propulser la transformation structurelle de l’économie, avec dans le PAP 2, un accent particulier sur les aspects désormais incontournables de l’économie numérique. De quoi se réjouir M. Ghanem qui s’est fait le plaisir d’annoncer que les réformes accomplies ces dernières années dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications et de l’économie numérique ont permis de débloquer un financement budgétaire d’appui aux réformes d’environ 105 milliards FCFA (180 millions de dollars), approuvé vendredi dernier, le 14 décembre, par notre conseil d’administration, et qui qui constitue le plus important appui budgétaire de la Banque mondiale au Sénégal.

«Pour maintenir les taux de croissance élevés actuels, il est nécessaire de continuer à approfondir ces réformes dans les domaines de l'énergie et de l'économie numérique, ainsi que dans les secteurs de l'agriculture et du foncier qui sont essentiels pour attirer le secteur privé dans le monde rural et favoriser une croissance inclusive», a-t-il encore indiqué avant de rassurer les autorités sénégalaises sur l’engagement de la Banque à rester à leurs côtés pour soutenir leurs reformes.
Equonet


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