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THIERNO SEYDOU NOUROU SY, DIRECTEUR GENERAL DE LA BNDE : « Nous avons un total bilan de 140 milliards avec une augmentation de plus de 80% entre 2016 et 2017 »


Rédigé le 30 Mai 2018 à 14:09 | 0 commentaire(s) modifié le 30 Mai 2018 - 14:12


La Banque nationale de développement économique (BNDE) a obtenu de bons résultats pour son exercice 2017. C’est la récompense de la patience. Elle a été nominée aux prestigieux African Banker Awards dans la catégorie innovation. La reconnaissance d’un savoir-faire même si, au finish elle n’a pas remporté le prix devancé par Ecobank.


Situation de la BNDE 
2017  a été une année de vérité pour la Bnde. Nous avons eu quatre années où  nous nous  cherchions sur  la  stratégie et nous étions en train de constituer notre  portefeuille. Durant ces quatre années, nous avons  certes gagné  de l’argent mais, nous avons plus équilibré. Nous  n’avons pas eu un résultat important.  Pour la  première année, nous avons gagné 70  millions de FCFA, le même montant la deuxième année, 300 millions la troisième année et en 2017, nous avons obtenu 1, 594 milliards de FCFA. Cela démontre  que la stratégie que nous  avons adoptée a été prudente mais aussi sûre. Aujourd’hui, la BNDE a commencé  à avoir un portefeuille stable, rentable et qui a été constitué dans la durée. Deuxièmement,  nous avons fini de nous adapter  par rapport au système bancaire en termes d’offres de produits. Sur les quatre ans, nous avons appris à connaitre  la Pme et ses problèmes. Cette connaissance de la Pme nous a permis de mettre en place un modèle de financement  adapté. Aujourd’hui, nous  sommes dans une dynamique  de croissance. 
  
  
Participation aux Assemblées annuelles de la Bad 
Je suis à Busan sur invitation de la Banque africaine de développement (Bad) mais également parce que la Banque nationale pour le développement économique (Bnde) a été nominée parmi les banques les plus innovantes d’Afrique. Donc, je viens participer aussi aux African Banker Awards qui se tiennent en marge des Assemblées annuelles. 

Accélérer l’industrialisation de l’Afrique. 

 En Afrique, nous avons un retard important. Ce que nous avons vécu depuis la création de la Bnde, nous a permis de voir que l’industrie n’est pas en retard, elle est même oubliée. Quand on parle de retard,  on parle de vision, de stratégie, d’objectif. Pour moi, l’industrie est oubliée parce que les  chaines de valeur qu’on avait avant et qui permettaient d’avoir la transformation par les industries locales a disparu. 
Les industries qui existent encore dans nos  pays n’ont pas eu le soutien qu’il faut pour se moderniser et se mettre à niveau pour être productif. Donc, c’est un thème important. Il faudra dans la vision de nos pays, que l’on puisse intégrer le développement industriel. 

Partenariat  entre les banques locales et la BAD 
C’est l’un des objectifs de ma visite ici à Busan.  Le discours de la Bad sur l’industrialisation, la transformation doit être pratique, en s’appuyant sur les banques de développement. La Bad a un rôle à jouer dans la diffusion de sa stratégie et dans le partenariat avec les instruments locaux qui sont dans le développement. 

Financement des Pme 
Depuis 2014, nous avons réalisé un taux de pénétration des  Pme qui va au-delà du taux classique  bancaire. Des études faites en 2007 ont révélé que seuls 16% des portefeuilles de banque intéressent les Pme. Aujourd’hui, on  est à  plus de 30% de pénétration de financement en faveur des Pme.  Nous avons aussi mis en place des modèles de paiement qui permettent aux Pme de satisfaire leurs besoins de fonctionnement  et d’investissement. Nous avons aussi privilégié des secteurs importants comme l’agriculture, les Btp,  le numérique, l’hôtellerie. Des secteurs qui étaient délaissés par le secteur bancaire  classique. Nous avons pu avec un dispositif  et une approche inclusive de financement, permettre aux acteurs de ce secteur de se faire accompagner par la BNDE aussi bien dans l’exploitation que dans l’investissement. Par exemple, si aujourd’hui, on a atteint un certain niveau de production  de riz consommable, c’est parce que la BNDE a financé des opérateurs économiques qui ont investi dans la transformation avec  des usines modernes. 
Avec le Bureau de  mise à niveau, nous avons accompagné des Pme qui,  à un moment donné, avaient besoin de compétitivité,  d’investissement. Aujourd’hui, ces  entreprises sont aux normes. Dans le secteur de l’hôtellerie, nous avons, mis  en place un système de financement  pour de petits  hôtels qui se trouvent partout au  Sénégal pour leur permettre d’avoir des  équipements adéquats, se mettre à niveau et offrir un service  de qualité pouvant attirer des touristes étrangers. Nous  avons également permis à des porteurs de  projets dans des domaines précis, de se faire accompagner par  la  BNDE, ce qui est très difficile dans le secteur bancaire sénégalais car  les banques  ont peur de financer les starts-up. Nous avons créé un département uniquement dédié au financement des start-up. Nous en avons  déjà financé une centaine. 
 Nous  avons également essayé de trouver des voies pour les  femmes et les jeunes, qui sont généralement exclu du système  bancaire. Des financements ont été mis en place pour eux afin de leur  permettre d’avoir  de petites activités.  Depuis  sa création, la BNDE a mobilisé un montant  global de  financement de l’ordre  de 80 milliards de FCFA. Nous  avons aujourd’hui un total bilan de 140 milliards avec une augmentation de  plus de  80% entre  2016 et 2017. 
Aujourd’hui, la Bnde se positionne comme la banque des Pme. Notre objectif est de trouver des voies  innovantes pour  financer  les besoins des Pme. C’est cette démarche innovante qui nous a valu d’être nominé  aux African Awards.  

Financement des transporteurs pour  le renouvellement  du parc des gros porteurs  
Effectivement, nous avons financé le secteur du transport qui  faut-il  le rappeler, est assez éloigné du secteur bancaire.  Nous  avons osé pénétrer ce secteur pour l’accompagner. C’est dans ce cadre que nous avons en 2014, accompagné  la coopérative nationale des transporteurs routiers avec 73 camions neufs gros porteurs. Ce mécanisme de financement  basé  sur la sécurité sur le bien financé,  l’engagement des promoteurs internes de la  coopérative, nous a permis  d’avoir un taux de remboursement de 80 à 90%. C’est pourquoi, nous avons décidé de renouveler cette ligne de financement. Une seconde phase avec le même montant et le même nombre de camions va démarrer dès  le mois  de juin de cette année. 

Participation de la BNDE aux African banker Awards 

Etre nominé parmi  des banques qui ont plus d’envergure, de  poids, c’est déjà  quelque chose. Nous  en sommes  très fiers. Nous  allons continuer notre stratégie car elle est bonne. 
 Ismaila Ba et Oumar Nourou, Envoyés spéciaux à Busan

avec Lejecos




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