Connectez-vous S'inscrire
https://www.equonet.net/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Veiller sur l'application des obligations du secteur extractif sénégalais.



Uemoa : principales tendances de la conjoncture économique à la fin mai 2020


Rédigé le 29 Juillet 2020 à 14:12 | 0 commentaire(s) modifié le 30 Juillet 2020 - 18:25


(Equonet-Dakar) – La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao a publié aujourd’hui la note mensuelle de conjoncture économique du mois de mai 2020 dans l’Uemoa. En voici les principales tendances


Évolution récente

L’activité économique mondiale a amorcé la reprise, avec la levée progressive des mesures de confinement par plusieurs économies de la planète. En outre, les soutiens budgétaire et monétaire, mis en place par les Etats et les banques centrales, ont redonné de la confiance aux consommateurs et entreprises. Aux États-Unis, la croissance de l'activité économique s'est redressée, en raison de l'augmentation des dépenses de consommation et de la production industrielle. Dans la zone euro, les activités économiques ont repris de la vigueur, comme en témoigne la bonne tenue de la demande intérieure et le regain de dynamisme du secteur privé. L'économie britannique a connu une hausse modeste en mai 2020. Au Japon, l'activité économique continue sur sa tendance baissière, en lien avec les bas niveaux de la consommation des ménages, des exportations et des investissements. Au niveau des pays émergents, l’activité économique a entamé un debut de redressement, avec l'ouverture des économies à travers le monde et les mesures de relance mises en oeuvre pour contenir les effets de la crise sanitaire. En particulier, en Chine, la production industrielle est en hausse pour un deuxième mois consécutif et le produit intérieur brut augmente de 3,2% au deuxième trimestre 2020. Dans ce contexte, les banques centrales ont maintenu, voire renforcé, l'orientation accommodante de leur politique monétaire pour contenir l'impact économique de Covid-19 et asseoir les conditions d'une reprise solide après ce choc sans précédent. Les actions ont été orientées vers la réduction du coût de crédit au secteur réel, via les achats de titres publics et privés.

Les cours des matières premières exportées par les pays de l'Union ont rompu avec la tendance baissière durant la période sous revue, du fait du regain de la demande, avec le déconfinement dans de nombreux pays à travers le monde, la reprise de l'activité industrielle en Chine et la bonne tenue des marchés financiers. De même, les cours des produits alimentaires importés ont augmenté, soutenus par le déficit hydrique en Europe et la bonne tenue de la demande. Les marchés financiers mondiaux ont renforcé au cours du mois de mai 2020 leur profil haussier, dans un contexte marqué par la levée progressive des mesures de confinement et les avancées dans le développement d’un vaccin contre la Covid-19. La monnaie européenne s'est appréciée à l'égard des principales monnaies étrangères, notamment celles des pays avancés (Etats-Unis, Suisse, Royaume-Uni, etc.), en relation avec la perspective de la mise en œuvre d’un plan européen de relance. Au niveau de l'Afrique de l'Ouest, le franc CFA s'est renforcé par rapport aux monnaies des autres pays de la région.

Au niveau de l'UEMOA, les indicateurs récents de la conjoncture font ressortir un debut du ralentissement du profil baissier de l'activité économique, suite à l'assouplissement des mesures de restrictions prises par les Etats pour contenir la propagation de Covid-19, ainsi que des retombées des efforts de soutien des Etats et de la BCEAO. Quant à l'inflation, elle a poursuivi sa tendance haussière dans les pays de l'Union, tirée essentiellement par l'accroissement des prix des produits alimentaires.

Au plan de la conjoncture monétaire et financière de l'UEMOA, les taux d'intérêt sur le marché monétaire ont fortement baissé, de même que les tensions de trésorerie au niveau des banques, dans un contexte de mise en œuvre des mesures exceptionnelles prises par la BCEAO pour contenir les effets de Covid-19 sur les économies de l'Union. La liquidité propre des banques s'est toutefois dégradée, avec la forte sollicitation des Etats et la hausse des importations. La masse monétaire s'est renforcée, avec la bonne tenue des créances des institutions de dépôt sur les secteurs résidents et des actifs extérieurs nets. Cette dynamique a permis de stabiliser les réserves de l'Union à un niveau supérieur à 6,0 mois d'importations des biens et services, pour le troisième mois consécutif, et de réduire le coût du crédit. Quant au taux de couverture de l'émission monétaire, il s'est établi à 75,3%, après 79,8% le mois précédent.

Perspectives

L'activité économique mondiale redémarrera avec la levée progressive des mesures de confinement dans plusieurs pays du monde. Les avancées en termes de vaccins et de traitements pourraient renforcer la confiance et l’activité économique. Toutefois, une deuxième vague du virus à grande échelle dans le monde, les valorisations tendues des actifs, la volatilité des cours des produits de base, la montée du protectionnisme et l’instabilité politique constituent autant de risques baissiers, qui pourraient être à l’origine de nouvelles perturbations de l’activité économique. Dans ces conditions, les Etats et les banques centrales continueraient à utiliser tous les instruments à leur disposition pour protéger les vies, les emplois et les revenus des populations. A cet effet, la plupart des institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, OCDE, etc.) ont confirmé la baisse attendue de l'économie mondiale en 2020, suivie d'une reprise à partir de 2021.

Au plan interne, sur le deuxième trimestre 2020, l'activité économique enregistrerait une dynamique morose. L'ensemble des secteurs seraient concernés, malgré la reprise amorcée au niveau de la plupart des pays partenaires commerciaux de l'Union. Les économies de l'UEMOA seraient tirées à la baisse par le reflux de la demande intérieure, ainsi que la lente reprise de certaines activités (transports, tourisme, etc.), du fait des retombées de la pandémie de Covid-19. Cette tendance pourrait être accentuée par la dégradation du climat sécuritaire et social. La baisse des investissements privés et des revenus des ménages, ainsi que la désorganisation des activités économiques rendraient la reprise lente après la crise sanitaire. Les mesures prises par l’autorité monétaire de l’Union, notamment la baisse des taux directeurs, et les plans de riposte et de relance des Etats exerceraient un effet modérateur. Les actions de la BCEAO visent à atténuer l’impact économique de la pandémie sur le système bancaire et assurer le financement des activités économiques.

A cet effet, selon les estimations effectuées par la BCEAO sur la base des résultats des enquêtes de conjoncture et les dernières informations disponibles, la baisse de l'activité économique, en glissement annuel, serait de plus grande ampleur au deuxième trimestre 2020 (-6,2% au lieu de -2,6% anticipé précédemment), suivie d'une reprise au troisième trimestre 2020 (+2,1%). En variation trimestrielle, le taux de croissance resterait négatif pour un deuxième trimestre consécutif (-7,9% au deuxième trimestre 2020, après une réalisation de -1,0% au premier trimestre 2020). Une contre-performance serait enregistrée au deuxième trimestre 2020 au niveau des activités commerciales, des bâtiments et travaux publics, industrielles et de services, en conséquence aux mesures de prévention prises par les Etats de l'Union, restreignant ou interdisant certaines activités.

Du côté de l'inflation, sur la proche période, le taux d'inflation maintiendrait sa progression, à respectivement +1,7%, 1,8% et 1,9% en juin, juillet et août 2020, en raison essentiellement de la poursuite de la hausse des prix des produits alimentaires et du pétrole, dans un contexte où les marchés seront insuffisamment approvisionnés en produits locaux.
Equonet



Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies