Uemoa : principales tendances de la conjoncture économique de février 2021


Rédigé le 23 Avril 2021 à 18:21 | 0 commentaire(s) modifié le 26 Avril 2021 01:10


(Equonet-Dakar) - En février 2021, l'activité économique mondiale a poursuivi sa tendance haussière, mais à un rythme plus faible, du fait de l’aggravation de la situation sanitaire.


Aux Etats-Unis, l'activité économique a été relativement bien orientée en février 2021, avec la poursuite de la campagne de vaccination et le nouveau plan de l'administration BIDEN de 1.900 milliards de dollars. Dans la zone euro, la tendance positive du mois de janvier s'est poursuivie à un rythme plus faible en février 2021. Au niveau des pays émergents, la trajectoire haussière de l’activité économique se poursuit, avec l'ouverture des frontières à travers le monde et les mesures de relance mises en œuvre pour contenir les effets de la crise sanitaire. En Chine, malgré une consolidation de la reprise, le mois de février 2021 a montré un léger ralentissement de l’activité économique. En Inde, l’activité manufacturière a légèrement ralenti d'un mois à l'autre.

Dans les pays voisins de l'Union, l'activité économique est en amélioration. En particulier, l'activité au Nigeria s'est renforcée, avec la hausse des cours du pétrole et la levée de restrictions de mobilité. A cet effet, l'indice PMI composite s'est établi à 52,0 points en février 2021 après 50,7 points en janvier 2021. Au Ghana, l'indice PMI composite est passé de 51,2 points au mois de janvier 2021 à 52,5 points en février 2021.

Pour leur part, les banques centrales à travers le monde ont continué de maintenir, voire renforcer, l'orientation accommodante de leur politique monétaire pour contenir l'impact négatif de la flambée des contaminations à la Covid-19. Ces actions visent à maintenir les conditions de financement favorables, stables et prévisibles pour conforter la reprise solide, durable et généralisée de l'activité.

Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l'Union ont connu une hausse de 1,4%, après celle de 2,1% en janvier 2021. Le ralentissement noté s’explique par la résurgence des contaminations au coronavirus, qui a négativement impacté la reprise de la demande mondiale. Les prix des principaux produits alimentaires importés dans l'UEMOA ont, pour leur part, augmenté de 3,9% au cours de la période sous revue après un accroissement de 11,5% le mois précédent.

Sur les marchés financiers mondiaux, les places boursières ont continué d’enregistrer une évolution positive, les investisseurs étant encouragés par les campagnes de vaccination contre la Covid-19 et par l’adoption du vaste programme de relance du Président américain Joe BIDEN.

La monnaie européenne s'est dépréciée à l'égard des principales monnaies étrangères. Dans la sous-région ouest-africaine, selon les données compilées par la BCEAO, le franc CFA s'est légèrement apprécié de 0,3% en février 2021 par rapport aux monnaies des pays de l'Afrique de l'Ouest, après son appréciation en janvier (+0,3%).

Les indicateurs récents de la conjoncture sous-régionale font ressortir un renforcement de l'activité économique au titre du mois de février 2021. En effet, le taux de croissance des activités industrielles, en glissement annuel, s'établit à 5,8% en février 2021, après une réalisation de +2,7% en janvier 2021. La production des activités des services marchands a poursuivi sa dynamique haussière (+9,8% pour les services non financiers et +8,6% pour les services financiers). Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, en mars 2020, les activités commerciales renouent avec une croissance positive (+0,9% en février contre -1,2% en janvier et -20,6% au plus fort de la crise en mai 2020). Quant à l'inflation, elle a maintenu une tendance haussière dans les pays de l'Union, en liaison notamment avec l'accélération du rythme de progression des prix des produits alimentaires, ainsi que de loisirs et culture. Elle est ressortie, en glissement annuel, à 2,2% à fin février 2021, après une réalisation de 1,9% le mois précédent. Cette accélération du rythme de progression des prix est essentiellement imputable à la composante « Alimentation », dont la contribution à l'inflation totale est passée de 1,5 point de pourcentage en janvier 2021 à 1,7 point de pourcentage en février 2021, en lien avec le renchérissement des prix des légumes et fruits, des tubercules et plantains, ainsi que des produits de la pêche dans la plupart des pays de l'Union.

Au plan de la conjoncture monétaire et financière de l'UEMOA, en ligne avec le maintien de la politique monétaire accommodante de la BCEAO depuis le déclenchement de la crise sanitaire, les taux d'intérêt sur le marché monétaire sont demeurés faibles au cours du mois de février 2021. Le taux d'intérêt à une semaine du marché interbancaire est ressorti à 2,70% contre 2,61% un mois plus tôt. En février 2020, ce taux se situait à 3,84%. Sur les guichets d'adjudication de la Banque Centrale, les injections de liquidité se sont poursuivies au taux fixe de 2,0% depuis le 24 juin 2020. Ces conditions favorables de mobilisation des ressources continuent d’être diffusées dans l’économie réelle, avec la poursuite de la baisse des taux débiteurs appliqués par les banques aux concours octroyés aux opérateurs économiques (-10,0 points de base, à 6,2% en février 2021).

Le rythme de progression de la masse monétaire s’est accéléré au mois de février 2021 comparativement au précédent. En effet, la masse monétaire a enregistré une progression de 5.405,6 milliards ou 17,5%, en glissement annuel, à fin février 2021 contre 16,7% un mois plus tôt. Les réserves officielles de change de la Banque Centrale à fin février 2021 assurent aux économies de l’Union 6,6 mois d’importations de biens et services et correspondent à un taux de couverture de l’émission monétaire de 81,8%, contre 80,6% le mois précédent.

Perspectives

Les prévisions de croissance pour 2021 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont été revues à la hausse, en lien avec les programmes de vaccination dans pratiquement tous les pays du monde, ainsi que l’annonce de relance budgétaire supplémentaire dans certains pays. En effet, l’OCDE prévoit un taux de croissance du PIB mondial en progression de 5,6% en 2021, après une contraction de 3,4% en 2020. L’OCDE souligne toutefois que dans certains pays et secteurs, la croissance sera freinée à court terme par des mesures d’endiguement strictes. Les effets négatifs seront d'autant plus importants, si les comportements de distanciation et les mesures de confinement sont plus stricts qu’attendu.

Au plan interne, sur le premier trimestre 2021, la reprise des économies de l'Union se renforcerait.
Selon les estimations effectuées par la BCEAO sur la base des informations disponibles, le PIB réel progresserait, en variation annuelle, de 4,6% au premier trimestre 2021 après une hausse de 1,3% le trimestre précédent. Les performances économiques au premier trimestre 2021 seraient tirées par la bonne tenue des services, des secteurs agricole et de l'industrie manufacturière, du fait de l'atténuation des mesures et des comportements de distanciation sociale, ainsi que de la mise en œuvre de plans de relance prévus par les États membres au titre de l'année 2021.

En ce qui concerne le niveau des prix, sur la proche période, les informations disponibles à ce jour font état de la reprise de la tendance baissière du taux d'inflation, à +2,1%, en glissement annuel, à fin mars 2021. La décélération du rythme de progression du niveau général des prix est essentiellement imputable à la baisse des prix des produits alimentaires dans la plupart des pays de l'Union. Cette évolution serait en lien avec l’amélioration de l’offre de céréales, de légumes ainsi que de tubercules et plantains dans la plupart des pays de l'Union.

Source : Bceao
Equonet


Dans la même rubrique :