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VOUS AVEZ DIT « RATIONALISATION DES DEPENSES PUBLIQUES » ?


Rédigé le 27 Avril 2019 à 00:59 | 0 commentaire(s) modifié le 29 Avril 2019 - 13:39


(Equonet-Dakar) - Le Président Macky SALL nouvellement réélu, a affiché une détermination sans faille pour la rationalisation des dépenses publiques en décrétant la lutte sans concession contre toutes les formes de gaspillage de nos maigres ressources nationales. Devant une telle profession de foi martelée avec vigueur et détermination, on ne peut qu’applaudir des deux mains et souhaiter de tout cœur que cela aboutisse vite et bien en mode « fast track » .


Dans cette perspective de la guerre à outrance contre toutes les formes de dilapidation, de détérioration et de gaspillage des ressources publiques, s’il est très salutaire de se féliciter des mesures de restriction annoncées dans les domaines des logements conventionnés , des véhicules de fonction ou de service, des factures d’eau, d’électricité et de téléphone entre autres qui sont certes de très gros chapitres des charges publiques à rationnaliser. Mon avis est qu’il reste encore beaucoup d’autres domaines qui demandent aussi à être assainis si on veut véritablement rationnaliser les dépenses publiques.
 
Aussi, sans prétendre détenir une panacée quelconque, il me semble que l’une des pistes les plus encombrées dans la voie de la rationalisation des dépenses publiques est sans contexte le domaine des charges salariales de l’Etat et de ses démembrements.
 
Sur ce chapitre, il faut rappeler seulement que le quotidien en ligne « Le soir » dans son édition du jeudi 18 mai 2017, avait publié une liste des cinq (5) salaires les plus élevés du Sénégal.
 
nous révélant qu’au Sénégal, il y’avait des salaires élevés, très élevés même …14 millions, 10 millions, 8 millions par mois sont des salaires qui se pratiquent au Sénégal et dans les structures de l’Etat et de ses démembrements!!!
 
Si on fait abstraction des  organismes internationaux (FIFA ; PNUD, UNESCO, OMS, UA ;ONU,UEMOA, CEDEAO, ONG etc…) ou des sociétés privées, filiales de grands groupes mondiaux come la SONATEL et  des Banques, toutes évoluant dans des domaines porteurs et hautement stratégiques ou concurrentiels et astreintes à des objectifs obligatoires de performances et de résultats ; qu’est ce qui peut moralement justifier qu’une structure étatique qui n’est astreinte à aucune obligation de performances  réelles et très souvent pour la plupart d’entre elles, sous perfusion financière permanente de l’Etat, puisse payer des salaires aussi astronomiques à ses dirigeants et agents ?
 
En un mot comme en mille : « Est-il normal et moralement acceptable qu’on puisse payer des salaires aussi élevés à des structures de l’Etat dans le contexte de dénuement généralisé qui sévit dans le pays? »
 
Le salaire –pour le peu que j’en connais- étant la contrepartie d’un travail fait, et sans vouloir jeter l’anathème sur qui ce soit-   Rien, absolument rien d’autre si ce n’est la complaisance, la coterie et...la politique politicienne qui puissent justifier de telles pratiques.
 
Ce n’est donc pas surprenant que la masse salariale du secteur public explose et dépasse de loin les 200 milliards de francs mensuels… Lourd  ...très lourd…
 
Par ailleurs, ces libéralités de traitements salariaux entre structures de l’Etat ont gangrené le tissu social au point de donner lieu à des revendications récurrentes d’améliorations salariales des chapelles corporatistes qui ne cesseront jamais tant que la situation perdurera.
 
Car tout autant que les heureux bénéficiaires de ces rentes salariales, les autres corps de l’Etat qui se sentent lésés dans ce domaine et ayant les mêmes besoins primaires à satisfaire avec leurs salaires , se loger, se nourrir et se vêtir, se demandent « Pourquoi eux seuls et pas nous, les autres » ?
 
Une situation qu’on a trouvé comme çà certes mais aggravée il faut le dire,  par le régime de Wade qui, dans sa volonté de créer des agences autonomes et performantes les a dotées de statut salarial hors normes pour intéresser les « gros cerveaux » de la diaspora (ARTP,ADIE,ARMP ;APIX,ADPEME, CNRA ,AGETIP, etc….)
Ensuite,  pour faire bonne mesure et étouffer les velléités de révolte qui suintaient de certains corps de l’Etat, Wade a octroyé à des segments de la fonction publique des primes et autres avantages très conséquents au détriment d’autres secteurs laissés encore en rade.
Cette situation inique de plusieurs poids, plusieurs mesures au sein d’une même structure mère qu’est l’ETAT dans tous ses démembrements, a pollué et continue de gangréner dangereusement le tissu social tout en alourdissant considérablement les charges de l’Etat.  
 
Dès lors, pour aller vers une rationalisation VRAIE des dépenses de l’Etat, il nous semble urgent de revoir la situation des salaires du Public et du parapublic dans notre pays. Sur ce chapitre, Il faut espérer que dans le cadre des travaux sur la réforme de la fonction publique, les résultats obtenus tiennent la promesse des fleurs et apportent véritablement une solution définitive et consensuelle à cet embrouillamini que sont devenus les salaires à  la fonction publique.
 
On est choqué de voir des salaires aussi démentiels au profit d’une caste privilégiée dans un pays exsangue comme le nôtre, classé vingt cinquième pays le plus pauvre du monde et cela SANS AUCUNE OBLIGATION DE RESULTAT PROBANT dans la gestion de la structure concernée. Sans vouloir citer aucune de ces structures (elles se reconnaîtront) est-il normal que des responsables de ces structures toujours chroniquement déficitaires, se tapent des dizaines de millions de Franc CFA par mois en salaires intrinsèques compte non tenu des autres avantages tout aussi exorbitants : logement de fonction meublé, voitures de fonction et des FRAIS de mission exponentiels et presque permanents ? Tandis que pour certains d’entre eux, leurs employés peinent à atteindre le cap des 50.000 francs de salaire mensuel et …régulier. NON . Il FAUT ARRETER LA…
 
La simple MORALE devrait abhorrer ces pratiques maffieuses aux antipodes de la bienséance et de la solidarité nationale. Et puis, quel niveau de vie au Sénégal pourrait expliquer de si gros salaires si ce n’est la boulimie égoïste et égocentrique des « en haut d’en haut ». ?.14 millions,  10 millions, 7 millions par mois pour UNE personne et UNE SEULE …Il faut le faire…  C’est tout simplement SCANDALEUX. C’est de la prévarication avalisée par l’Etat. Où est la gouvernance sobre et vertueuse dans tout çà ?
 
Il est vraiment temps d’y mettre de l’ordre  et de revenir –pendant qu’il est temps- à nos vertus de partage, de solidarité et de sobriété...croyante pour aller vers la moralisation des salaires publics dans notre pays.
 
Au Sénégal, il n’y a aucun emploi de l’Etat qui doit pouvoir dépasser un salaire mensuel maximum de cinq (5) millions de Francs CFA et encore c’est pour être assez généreux. Car 3 millions par mois c’est déjà très conséquent. Faites le calcul. 3 millions c’est 100.000. Francs par JOUR. Avec une telle somme n’importe quelle famille s’autoriserait à manger du poulet rôti chaque jour que Dieu fait. Le reste, tout le reste est excessif et devient du RIBBAH.  Car avec tous ces surplus salariaux indus payés à quelques privilégiés, on pourrait créer combien d’emplois pour les jeunes ? Faites le calcul…
 
Par ailleurs et toujours dans le cadre la voie de la rationalisation des dépenses publiques , Si ce n’est pas de la gabegie pure, qu’est ce qui peut justifier qu’on dote un DG, un Président de structure politique, administrative, judiciaire ou de C.A déjà grassement payé, de trois, quatre voire souvent jusqu’à cinq véhicules de fonction aux frais de la structure ou de l’Etat ? Là aussi il y’ a matière à assainir.
 
Ensuite, à quoi peut aussi servir de payer à des membres de conseils de surveillance ou d’administration d’une entité étatique des salaires mensuels en millions de francs pour des séances de réunions de deux à trois jours par mois pour les plus actifs ? Une simple indemnité de session de l’ordre de 250.000 à 500.00 Francs selon les structures concernées, devrait amplement suffire pour ces postes-là d’autant plus que les ayant droits sont très souvent des retraités bien assis financièrement ou des actifs bien payés dans leur structure d’attache.
 
On le voit bien, les pistes pour réussir la RATIONALISATION des dépenses publiques sont nombreuses et bien identifiées. Mais il faudra une volonté politique chevillée au corps pour les emprunter avec audace et détermination, sans faiblesse coupable ni cruauté inutile pour réussir la RATIIONALISATION DES DEPENSES PUBLIQUES, véritable tonneau des Danaïdes.
 
Que DIEU nous éclaire et gardes le SENEGAL.

Dakar le 24/04/2019                                                                                                               
 
 Guimba  KONATE
DAKAR
Equonet




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