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Zimbabwe : la « providentielle » mesure d'ouverture de Harare à la veille de la sortie de l'armée


Rédigé le 16 Novembre 2017 à 10:22 | 0 commentaire(s) modifié le 16 Novembre 2017 - 10:25


Alors que la situation semble déraper au Zimbabwe après l’annonce par l’armée d’une contre purge, ce mardi, le manque de liquidités et la forte inflation rendent encore difficile le quotidien des zimbabwéens. Comme pour parer à un éventuel soulèvement populaire, le gouvernement de Harare a pris les devants en début de semaine en autorisant l’importation des produits de base afin de stabiliser les prix des denrées alimentaires. Un revirement sur une loi de 2016 interdisant l’achat à l’étranger des produits déjà fabriqués localement. Mais de quoi ont réellement peur les autorités de Harare ?


Zimbabwe : la « providentielle » mesure d'ouverture de Harare à la veille de la sortie de l'armée

Une crise généralisée se profile-t-elle au Zimbabwe qui baigne dans la confusion ? Alors que les derniers événements, marqués par une sorte de contre purge lancée par l'armée qui contrôle la télévision nationale et quadrille le quartier administratif de la capitale Harare, semblent augurer une crise politique profonde, le pays souffre d'un déficit chronique. Et certains commentateurs commencent même à émettre l'idée selon laquelle, cette crise de devises pourrait cristalliser la confusion qui règne actuellement au Zimbabwe au vu de l'inflation créée par le manque d'argent dans le pays.

Un pays sans argent

Le problème c'est qu'une loi de 2016 interdit aux opérateurs économiques l'importation de certains produits déjà fabriqués localement mais la plupart des fabricants locaux ont eu du mal à accéder aux devises étrangères pour importer les matières premières nécessaires à la confection de leurs produits, en raison de la grave pénurie de devises qui mine le pays depuis le remboursement d'une dette de 107,9 millions de dollars au FMI, l'année dernière.

Craignant probablement une révolte populaire, les autorités zimbabwéennes ont pris une étonnante décision en début de semaine qui semble donner raison aux spéculateurs. En effet, pour améliorer l'approvisionnement en marchandises et stabiliser les prix avant la période des fêtes de noël au mois de décembre, le gouvernement zimbabwéen a décidé de suspendre l'interdiction sur les importations autorisant ainsi les importateurs à acheter à l'étranger des produits alimentaires et autres marchandises tels que les intrants agricoles et certains matériaux de construction.

Des permis seront accordés à cet effet

« Ce que nous voudrions annoncer aujourd'hui, c'est que nous envisageons de faire appel à des entreprises et des particuliers qui ont des fonds libres pour importer des produits de base et mon ministère est prêt à s'occuper des permis et des licences à cet effet », a déclaré ce lundi le ministre de l'Industrie et du commerce, Mike Bimha avant de préciser que la réglementation de 2016 sur les importations des produits de base, n'était qu'une simple restriction et « non une interdiction ».

Si le pays semble décidé à mettre tout en œuvre pour ne pas se retrouver avec des « rayons vides pendant la période de Noël », la vigilance reste cependant de mise, a averti le ministre Zimbabwéen. « Pour éviter le dumping de produits de qualité inférieure et inadéquats, tous les importateurs devront se conformer aux règles et règlements prescrits, disponibles au niveau du ministère de l'Agriculture, de la mécanisation et du développement de l'irrigation ».

Mais provisoirement...

Pour rassurer les producteurs zimbabwéens qui craignent des répercussions négatives sur l'industrie locale, le ministre de l'industrie et du commerce indique que le moratoire s'inscrit dans un délai précis. « Je tiens à assurer les fabricants qu'après la période de Noël, nous allons à nouveau réduire les permis d'importation et évaluer la situation à ce moment-là », a-t-il précisé.

Alors que le gouvernement zimbabwéen tente de rassurer les opérateurs économiques locaux et par ricochet soutenir l'industrie locale, certains économistes mettent en garde le gouvernement contre une éventuelle hausse des prix des produits de base. La capacité de production du pays de l'Afrique australe se serait gravement dégradée et un retour à la réglementation de l'année dernière risquerait d'envenimer la délicate situation qui prévaut actuellement chez le pays de Robert de Mugabe, au pouvoir depuis le 31 décembre 1987.
Avec La tribuneAfrique




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