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discours de l'ambassadeur de france au sénégal lors du débat d’idées autour de la souveraineté alimentaire, à l'isep de Thiès, mercredi 11 mai 2022


Rédigé le 11 Mai 2022 à 18:21 | 0 commentaire(s) modifié le 12 Mai 2022 - 13:33


(Equonet-Dakar) - Aux côtés des représentants d’institutions telles que le Conseil National de Sécurité Alimentaire, la Fédération des ONG du Sénégal, le PAM ou encore l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, le diplomate français à prononcé un discours axé sur l'histoire du monde rural.


 

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux d’être aujourd’hui parmi vous pour ouvrir ce débat d’idées autour de la souveraineté alimentaire. Je suis heureux de le faire ici, à l’ISEP de Thiès, l’un de nos grands partenaires avec lequel nous sommes engagés depuis plus de six ans. Je suis heureux de le faire aux côtés des représentants d’institutions telles que le Conseil National de Sécurité Alimentaire, la Fédération des ONG du Sénégal, le PAM ou encore l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles.

Il n’est pas nécessaire de trop insister ici sur l’importance du sujet que nous allons aborder. Vous savez mieux que personne à quel point il est essentiel, pour ne pas dire vital. Cette notion de souveraineté alimentaire renvoie à celles tout aussi importantes de sécurité alimentaire et de développement de l’agriculture au sens large, à la production et à la consommation locales, à la formation et à l’accès à l’emploi de la jeunesse, à la protection de l’environnement et de la biodiversité ou bien encore à la lutte contre le dérèglement climatique.

Le film « Semer, récolter, résister », que nous allons voir ensemble, illustre remarquablement l’ensemble de ces dimensions. Il montre un processus en marche de (re)conquête locale de la souveraineté alimentaire, à travers les programmes lancés par Action Paysanne, SOL, Alternatives Agro-écologiques et Solidaires, avec le soutien de l’AFD, du Comité français pour la solidarité internationale et de la Fondation Heinrich Böll Sénégal.

Ces témoignages écrivent en fait une histoire du monde rural sénégalais, à travers le quotidien de producteurs, de boulangers, et de représentants d’organisations paysannes sénégalaises engagés dans la valorisation des céréales locales.

Mesdames et Messieurs,

Depuis la réalisation de ce film en 2019, le monde a traversé une crise sanitaire majeure, avec de terribles conséquences économiques et sociales. La guerre en Ukraine vient encore aggraver une situation alimentaire déjà critique dans certains pays, tant les productions de ces deux pays ont une dimension systémique pour les marchés mondiaux.

La France, qui assure actuellement la Présidence du Conseil de l’Union européenne, a proposé, à cette situation, une réponse que nous voulons rapide, solidaire et multilatérale, afin de soulager les plus vulnérables d’entre nous. C’est l’objectif de l’initiative Food & agriculture résilience mission (FARM). Cette initiative vise à promouvoir le développement rural et la production agroalimentaire en Afrique, notamment en accélérant les programmes à grande échelle tels que la Grande Muraille Verte ou l’initiative sur les protéines végétales lancée lors du Sommet UE-UA de février dernier.

Mesdames et Messieurs,

Je souhaite aussi souligner devant vous l’ampleur de la coopération, sur ces sujets agricoles au sens large, entre la France et les pays du continent africain en général, et le Sénégal en particulier.

Ce partenariat se décline dans tous les domaines : la recherche, notamment grâce au CIRAD et à l’IRD ; l’enseignement, par exemple avec Agreenium ; mais également le secteur privé, notamment grâce la contribution de Business France ; ou bien encore à travers le soutien de l’AFD.

Au Sénégal, ce sont ainsi plus de 154 Mds FCFA qui ont été consacrés par la France au secteur agricole en 10 ans. Il en va de même pour l’accompagnement à la création d’établissements de formation. Je pense notamment aux ISEP de Richard Toll et Bignona, à l’Université USSEIN du Siné Saloum, aux clusters horticulture et aviculture ou à certains centres sectoriels.

Il s’agit donc, par nos actions de coopération, d’apporter à nos partenaires sénégalais un soutien à la mise en œuvre des priorités du Plan Sénégal émergent pour favoriser en particulier l’employabilité, en particulier celle des jeunes et des femmes, ainsi que les entrepreneurs innovants, à l’instar du programme « Terenga Invest ».

Les organisations de la société civile ont une place de choix dans tous nos programmes de coopération. Le film que nous allons voir en témoigne. Depuis 2015, la FONGS-Action Paysanne et SOL obtiennent des résultats tangibles sur le terrain entre Thiès, Diourbel, Kaolack et Kaffrine.

Je voudrais aussi citer le travail en cours auprès du Conseil national de concertation et de coordination des ruraux (CNCR) s’inscrivant dans l’initiative pour la relève et le renouveau agricole (IRRA).

Nous travaillons bien sûr de concert avec les organisations internationales, telles que la FAO ou le Programme alimentaire mondial. Le PAM, c’est ainsi 60 ans d’action pour sauver et changer des vies dans plus de 80 pays, une action couronnée par le Prix Nobel de la paix en 2020.

Au Sénégal, en 2020 et 2021, dans un contexte de pandémie, ce sont 5 000 enfants de 6 à 23 mois et 2 500 femmes enceintes et allaitantes qui ont pu bénéficier de produits nutritionnels spécialisés.
Des activités d’éducation et de sensibilisation des communautés aux bonnes pratiques nutritionnelles et à l’hygiène ont aussi été menées. 70 000 personnes vulnérables ont également reçu des transferts d’argent durant la période de soudure et d’hivernage dans trois départements. Cette année, ces programmes sont reconduits avec une enveloppe de 655 MFCFA.

Pour prendre un dernier exemple qui me tient particulièrement à cœur, et sans prétendre à l’exhaustivité, la France finance également, à travers l’AFD notamment, toujours aux côtés du PAM, des projets soutenant les cantines scolaires au Sénégal, à hauteur de 1,3 Md FCFA entre 2020 et 2022.

Pour conclure, je nous souhaite une belle projection suivie d’un débat fructueux. Ne nous méprenons pas sur les défis auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés. Il s’agit rien moins que du monde de demain. Plus que jamais dans la période que nous traversons, nous devons trouver ensemble des solutions pour les générations qui viennent après nous.

Je veux réaffirmer ici l’engagement de la France à relever avec vous ces défis, qu’ils soient alimentaires, climatiques, sanitaires ou sécuritaires, et à accompagner les agriculteurs dans la transition vers des systèmes plus durables, plus résilients et garants de la souveraineté alimentaire.

Je vous remercie./.

equonet



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