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électricité ou énergie : à quelle commission de régulation du secteur de l'énergie - crse - se fier ?


Rédigé le 3 Mai 2023 à 17:51 | 0 commentaire(s) modifié le 4 Mai 2023 - 18:21


(Equonet-Dakar) - Le chamboulement s’accélère dans le paysage énergétique national, le Sénégal attend les premières livraisons de combustibles issues des champs gaziers de Grand Tortue et de Sangomar dont les unités de production sont déjà en phase de réception.


Les productions de pétrole et surtout de gaz définiront   la trajectoire économique et financière pour  les trente ans voire les cinquante ans à venir.

L’économie sénégalaise de très petite taille car n’étant même 1% du PIB mondial – aujourd’hui en 2023-  prendra du galon, aux termes de dix ans correspondant au pic de production pétrolière et gazière vers 2030,  le PIB du Sénégal pourrait être multiplié par deux pour atteindre 45 milliards de dollars US  avant d’approcher la barre des 100 milliards de dollars US  vers 2050 si les taux de croissance à deux chiffres sont maintenues et que la transformation économique s’accélère.  C’est donc une fortune inouïe qui attend le Sénégal.
 
D’où la forte pression qu’exerce   les bailleurs traditionnels avec les PTF en tête  pour accélérer la cadence des réformes institutionnelles , et bien sur le secteur énergétique est déjà  sous les feux de la rampe de cette frénésie.

Le corpus réglementaire s’est bien étoffé à travers une cascade de codes mieux articulés qui régit l’amont et l’aval des hydrocarbures avec la production électrique comme le cœur du secteur énergétique.  Pour l'État sénégalais le gaz garantit d’abord la souveraineté énergétique par l’atteinte du service universel pour les populations et jette les bases de la transformation économique via une industrialisation pour l’atteinte de l’émergence vers 2035.

D’abord la loi 2019-03 du 1er février 2019 portant code pétrolier et la loi 2019-04 du 1er février 2019 sur le  contenu local, puis le code gazier de février 2020 et plus récemment, le code de l’électricité en juillet 2021 qui casse graduellement le monopole de l'opérateur historique dans la production et la distribution tout en élargissant le périmètre du régulateur  la Commission de Régulation du sous- secteur de l’Electricité qui  jusque là était confinée au activités de SENELEC.  

Une mutation de taille dans la sous région. L’objectif d’une régulation transversale d’un secteur décline une ambition de créer des synergies fonctionnelles et transformatrices de sous - secteurs  qui du fait de la disponibilité du gaz domestique  forme dorénavant une chaîne de valeur globale. L’électricité et l’aval gazier forment ainsi  un bouquet, dorénavant la CRSE est leur régulateur, elle absorbe les missions et  prérogatives de la commission nationale des hydrocarbures.

 L'opérateur historique SENELEC hérite d’une mine d’or avec le gaz - sa quatrième filiale -  pour ses centrales et la possibilité de faire du  trading pour le surplus. Son challenge sera la conversion de son  parc de production actuel en combustion gazière et éventuellement sa décarbonation progressive pour l’empreinte climat.

D’ailleurs pour plus de lisibilité de cette environnement réglementaire pour les  arbitrages propres au  secteur avec l’arrivée probable  de nouveaux opérateurs  la CRSE devra rapidement muer son organigramme avec la mise en place du conseil du régulation avant l’effectivité du projet accéléré  de filialisation de SENELEC qui à le monopole sur les trois segments organiques de l’électricité  :  production, transport, et vente – distribution.  

La CRSE est avec le nouveau code de l’électricité  l’arbitre unique et l’agent institutionnel central du secteur énergétique au Sénégal et sera chargée de réguler les activités du secteur gazier en plus de d'électricité : le regroupement, la transformation, le stockage,  l'exportation et la fourniture de gaz sous forme liquide ou gazeuse ainsi que les activités de transport ou de distribution de gaz naturel par canalisation, de transport et de distribution de GNL et de distribution de gaz naturel comprimé.

Logiquement cette  nouvelle mouture  doit précéder la mise en œuvre opérationnelle du dégroupage organisationnel de Senelec , déjà la nouvelle autorité administrative indépendante CRSE  doit émettre ses avis sur les décrets de promulgation en cours du code de l’électricité .  C’est le meilleur gage pour les partenaires - investisseurs qui seront attirés par l’ouverture de notre marché domestique de l’énergie. Il faut impérativement que l’arbitre du match précède l’entrée des équipes sur le terrain  par conséquent  donnons un peu de répit à Senelec afin de  permettre à la CRSE de faire sa mutation.
Évitons de mettre la charrue avant les bœufs……………………………………..
 
 
                                                                                  Moustapha DIAKHATE
                                                                                  Ex CS Primature
                                                                                  Expert en finance d’infrastructure
                                                                                  Consultant en projet énergétique
Moustapha DIAKHATE



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