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l’afrique subsaharienne francophone demeure le moteur de la croissance africaine


Rédigé le 3 Mars 2022 à 16:49 | 0 commentaire(s) modifié le 4 Mars 2022 - 23:09


(Equonet-Dakar) - Pour la huitième année consécutive et la neuvième fois en dix ans, l’Afrique subsaharienne francophone a globalement réalisé les meilleures performances économiques du continent, tout en en demeurant la partie la moins endettée. Et les perspectives sont plutôt encourageantes pour 2022, malgré certaines incertitudes.


Selon les données fournies par la Banque mondiale dans son rapport « Perspectives économiques mondiales », publié en janvier dernier, l’Afrique subsaharienne francophone a réalisé les meilleures performances du continent pour la huitième année consécutive et la neuvième fois en dix ans. Et ce, bien qu’étant la partie du continent ayant le mieux résisté à la grave crise internationale observée en 2020. Cet ensemble de 22 pays a ainsi enregistré une croissance globale de 3,9 %, tandis que le reste de l’Afrique subsaharienne enregistrait un taux de 3,1 % * (et 3,8 % pour la région Afrique du Nord, hors Libye). Du côté de la dette publique, et selon les dernières données du FMI, l’Afrique subsaharienne francophone continue à maîtriser son niveau d’endettement, et demeure la partie la moins endettée du continent, notamment avec un écart de 12,9 points de pourcentage avec le reste de l’Afrique subsaharienne.
 
 
Une croissance globale de 3,9 %
 
L’activité économique en Afrique subsaharienne francophone a donc connu un important rebond par rapport à 2020, année particulièrement marquée par la pandémie et au terme de laquelle elle s’était globalement contractée de 0,6 %. Cette même année, la baisse du PIB avait été de 3,0 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne. Il est ainsi à noter que la contraction de l’activité dans ces deux ensembles a donc été moins forte qu’annoncé début 2021, et particulièrement en Afrique francophone subsaharienne où la baisse du PIB avait été initialement estimée à 2,1 % par la Banque mondiale (et à 4,3 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne).
 
En zone CFA, qui regroupe 13 des 22 pays francophones (dont la Guinée équatoriale, ancienne colonie espagnole et partiellement francophone), ainsi que la Guinée Bissau (lusophone et ancienne colonie portugaise), et qui rassemble 54 % de la population de l’Afrique francophone subsaharienne (et 43 % de celle de l’Afrique francophone), la croissance est passée de 0,1 % en 2020 à 4,1 % en 2021. Dans cette zone, l’espace UEMOA continue à se distinguer avec une évolution globale de 5,6 % en 2021, confirmant ainsi son statut de plus vaste espace de forte croissance du continent, alors même qu’il n’en est pas la partie la plus pauvre. Pour sa part, l’espace CEMAC a de nouveau fait baisser la moyenne globale de la croissance économique de la zone CFA, suite aux résultats affichés par deux des trois pays les plus dépendants des hydrocarbures.
 
En Afrique subsaharienne non francophone, la Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Angola et l’Éthiopie, quatre des principales économies de la zone, ont connu d’importantes difficultés en 2021. Les trois premiers pays continuent à souffrir des graves problèmes structurels auxquels ils doivent faire face depuis plusieurs années, avec notamment le déclin progressif de leur très importante production pétrolière (pour le Nigeria et l’Angola, respectivement premier et deuxième producteur d’hydrocarbures d’Afrique subsaharienne), ou minière (cas de l’Afrique du Sud, avec la baisse de la production d’or, dont le pays est désormais le second producteur du continent, après le Ghana). Ainsi, le rebond observé en Angola et en Afrique du Sud n’a guère permis de combler l’importante baisse du PIB enregistrée un an plus tôt, tandis que le rebond observé au Nigeria ne permit au pays que d’atteindre un taux de croissance annuel de 0,3 % sur les deux années 2020 et 2021. Quant à l’Éthiopie, la croissance n’a été que de 2,4 % dans ce pays affecté par une guerre civile ayant déjà fait quelques dizaines de milliers de morts en seulement 15 mois.
 
Pour le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Angola, ce manque de dynamisme semble durablement installé selon les prévisions de la Banque mondiale, qui continue de tabler sur de faibles croissances au cours des quelques années à venir, au moins. Ces trois pays sont donc en voie d’appauvrissement, puisqu’ils affichent désormais constamment des taux de croissance inférieurs à leur croissance démographique (contrairement aux pays francophones qui leur sont proches). À titre d’exemple, au Nigeria, qui enregistre les taux de croissance économique les plus élevés de ces trois pays, la hausse du PIB n’a été que de 0,9 % en moyenne annuelle sur les sept dernières années (2015-2021), contre une croissance démographique annuelle de 2,5 % en moyenne sur la même période. Par ailleurs, le Nigeria et l’Angola ont connu une importante dépréciation de leur monnaie, dont la valeur a baissé de plus de 60 % et 80 %, respectivement, par rapport au dollar depuis 2014. Avec à la clé une forte inflation et le maintien d’une forte dollarisation de leur économie (utilisation du dollar pour une partie importante des transactions, par refus de la monnaie locale considérée comme risquée).
 
Sur la décennie 2012-2021, la croissance annuelle de l’Afrique subsaharienne francophone s’est donc établie à 3,6 % en moyenne (et à 4,1 % hors cas très particulier de la Guinée équatoriale). Ce taux a été de 2,2 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne. Quant aux quatre premières économies de l’Afrique subsaharienne francophone, à savoir la Côte d’Ivoire, la RDC, le Cameroun et le Sénégal, celles-ci ont respectivement enregistré une croissance annuelle de 7,1 %, 5,3 %, 4,1 % et 4,9 % en moyenne. De leur côté, les quatre premières économies du reste de l’Afrique subsaharienne, à savoir le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie et le Kenya, ont respectivement connu une progression annuelle de 2,3 %, 0,9 %, 8,3 % et 4,2 %. Quant à l’Angola, qui faisait partie des quatre premières économies avant d’être remplacée par l’Éthiopie en 2019, et de rétrograder ensuite à la septième place, celle-ci a enregistré une croissance annuelle de 0,8 % sur cette même décennie.

En savoir plus: http://www.cermf.org/lafrique-subsaharienne-francophone-demeure-le-moteur-croissance-africaine%20 
Ilyes Zouari




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