« le faux professeur de philosophie : un pur produit de la culture de la triche »


Rédigé le 10 Novembre 2022 à 16:20 | 0 commentaire(s) modifié le 12 Novembre 2022 16:33


(Equonet-Dakar) - Enseigner pendant si longtemps dans les structures de l’Etat et du privé, une matière aussi stratégique que la Philosophie au nez et à la barbe des Autorités académiques ? Fallait le faire ! Et Monsieur Touré l’a fait. INOUÏ…


On a encore du mal, beaucoup de mal à y croire. Et pourtant c’est tout ce qu’il y’a de plus vrai. Un certain Monsieur TOURE, sénégalais bon teint aurait dit-on, réussi à enseigner  pendant dix (10) ans, la Philosophie à des classes de Terminales dans notre si beau pays et FRAUDULEUSEMENT . Car n’en ayant ni les capacités certifiées, les qualités pédagogiques éprouvées. Pincez-moi et dites-moi que c’est un canular tellement l’affaire est ENORME ! Enseigner pendant si longtemps dans les structures de l’Etat et du privé, une matière aussi stratégique que la Philosophie au nez et à la barbe des Autorités académiques ?  Fallait le faire ! Et Monsieur  Touré l’a fait. INOUÏ…
La mise à nu ou plutôt la découverte de cette affaire gravissime, dénote s’il en était encore besoin, toute l’urgence qu’il y’a à repenser toute l’organisation et le fonctionnement de notre Administration pour ne pas dire du pays tout entier. On reste confondu devant tant de forfaitures en tous genres qu’on est en droit de se poser des questions si et vraiment si, il existe quelque encore quelque espace public non encore gangréné par la tricherie, la corruption, le laxisme, l’incompétence et autres tares rédhibitoires que vient de mettre au grand jour ce scandale du faux professeur de Philosophie. Un de plus pourrait-on dire tellement les cas similaires foisonnent dans ce pays.
En attendant le prochain scandale qui ne saurait tarder si RIEN n’est fait.
On se souvient, il n’y a guère, de l’histoire invraisemblable de ce fameux « Docteur samba » qui avait révélé au grand jour les manœuvres délictuelles voire presque criminelles de cet individu qui se faisait passer pour un Docteur en Médecine et qui exerçait son art jusque dans les cercles concentriques du pouvoir. A l’époque, l’émoi  et l’indignation avaient atteint son paroxysme pour dénoncer avec force, cette engeance qui gangrène gravement notre tissu social infesté de tricheurs, de faux, et autres menteurs de haute voltige qui grenouillent à tous les niveaux de notre vie économique, sociale, politique, religieuse, sportive et j’en passe.  A l’époque, nous avions produit un texte intitulé « l’affaire du Dr. Samba ou les effets pervers de la culture de la triche » publié dans les médiats.
Nous y dénoncions avec force toute cette vermine qui prolifère dangereusement dans notre pays, et avions écrit textuellement, je me cite :
«  L’affaire ou plutôt le scandale du faux Dr.SAMBA qui défraie la chronique par son ampleur et sa sensibilité (la vie des personnes)  n’en finit pas de surprendre, d’indigner et surtout de révolter. Comment ce sinistre individu a pu évoluer de manière aussi désinvolte dans le domaine de la santé des personnes et surtout dans l’entourage assez proche du Président de la République, sans éveiller le moindre soupçon ? Non ! Ce n’est pas possible, c’est tout simplement incroyable.
Ainsi, au Sénégal n’importe qui peut se lever un beau jour, se prévaloir d’une quelconque spécialité dans un domaine aussi sensible que la santé humaine et exercer tranquillement ses méfaits sans intriguer personne? Cela veut dire simplement que nous sommes TOUS EN DANGER. Et on se pose la question de savoir à quoi peuvent bien servir les R.G (Renseignements Généraux ) et autres services d’enquête, de surveillance, de contrôle, de vérification qui pullulent à tous les niveaux de notre pays ? …
Sans aller jusqu’à qualifier notre pays de « République des fripouilles » il faut reconnaître  pour s’en désoler et s’en indigner fortement que la culture de la triche qui est profondément ancrée dans nos mœurs, favorise ce genre de situations d’imposture et d’usurpation de fonction qui n'a pu prospérer que grâce à une longue chaîne de complicités à des niveaux insoupçonnés qu’il faudra traquer et démanteler au plus vite. » Fin de citation.
Et on n’a même pas fini de vider cette affaire du faux DR. Samba. Au fait, il serait où ce quidam ? Que voilà –t-il un faux professeur de Philosophie Monsieur TOURE, un pur produit de notre culture de tricherie, sorti de nulle part et sans aucune qualification avérée en la matière, réussit à enseigner pendant dix (10) ans la Philosophie dans nos lycées sans éveiller aucun soupçon de l’Administration et de toute la chaine de contrôle, de validation des connaissances du ministère en charge de l’enseignement! Et maintenant que l’affaire vient d’être découverte et mise à nu, on s’empresse d’arrêter le quidam et de faire des gorges chaudes pour enfoncer le faussaire. Mon avis est que c’est trop facile. Certes, il est coupable pour avoir réussi à berner son monde pendant dix (10) ans mais toute l’administration du département de l’éducation nationale est aussi COUPABLE, de négligence, d’incompétence et de laxisme inacceptables pour avoir laissé prospérer une telle situation pendant si longtemps sans réaction énergique appropriée. Et comme on dit bien que « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude» ;   ils ont tous eux aussi et à divers niveaux fauté et gravement même. Aussi pour faire bonne mesure, Tous, du Ministère aux proviseurs des lycées en passant par la Direction de l’enseignement secondaire et l’Inspecteur d’académie, ils sont TOUS COUPABLES et doivent donc être sévèrement SANCTIONNES à  la hauteur de leurs manquements constatés qui ont favorisé une telle situation ubuesque. Sinon, en restant au niveau du lampiste,  on va entrer dans le sillage des solutions bancales qui ne feront que laisser de telles pratiques prospérer et gangrener notre Administration et nos Institutions. D’autant qu’on reste ahuri d’apprendre de la bouche de l’incriminé, qu’après avoir quitté le service public depuis 2018, il continuait à percevoir son salaire de la direction de la solde. Quel professionnalisme ! Voilà où nous a menés la politisation excessive de notre Administration –décriée par tout le monde et qui n’aura produit que pléthore de bras cassés, d’incompétence, d’arrogance,  d’irresponsabilité et de laxisme à tous les niveaux. La suite de cette affaire ? Je vous la donne en mille. Il n’y’aura Rien à signaler (RAS) je vous dis.  Attendons voir.
Pour l’heure, cette affaire illustre, s’il en était encore besoin, la culture de la Triche qui semble avoir pris possession de notre pays et dans tous les domaines.
En effet, au Sénégal, On ment et on triche sur tout et à tous les niveaux.
Déjà, dans une contribution intitulée « Au pays de l’imposture. ..tout est permis »  publiée dans les journaux de la place le 08/11/ 2017 et dans laquelle je stigmatisais la célébration des « African Awards »  à Paris et m’interrogeais sur la qualité du président de MEDS et sa légitimité à délivrer des prix et distinctions comme les CAURIS. Et j’écrivais textuellement : 
«  Il est tout de même étonnant que dans un pays organisé comme se targue de l’être le Sénégal , on puisse s’ériger en leader d’opinion, d’entreprise ou religieux sans avoir démontré  ou montré  une capacité quelconque vérifiée et vérifiable dans les domaines considérés.
Cela est facilité-il faut en convenir-  par une culture de la triche, de l’imposture et du mensonge permanent érigé en système de promotion sociale.
Ils sont nombreux, très nombreux dans notre pays, ceux qui traficotent leur CV avec des diplômes virtuels et des expériences professionnelles tronquées pour occuper des positions et stations sans commune mesure avec leurs compétences réelles.
Ils surfent sur les vagues, déploient des trésors d’ingéniosité pour pénétrer des milieux huppés, adhèrent à des lobbies occultes, font de l’activisme à outrance pour l’avoir et le paraître à tout prix. Sans jamais être en mesure de vous dire ce qu’ils font réellement dans la vie en termes d’occupation professionnelle. Et on laisse faire !
Cette race de prédateurs sociaux  qui est la véritable gangrène de la société sénégalaise et qui donne un miroir déformant de la réussite sociale à nos jeunes en mal de discernement, aura  toujours de beaux jours devant elle tant que prospéreront le mensonge endémique, l’hypocrisie institutionnalisée et l’imposture légalisée, érigés en système de promotion sociale dans notre pays. Au pays de l’imposture, du faux et du parjure, tout est permis. »
Maintenant, le Monsieur s’en va avec son «machin » décerner ses cauris aux USA. Belle promotion. N’est-ce pas ? CQFD.
Les cas du fameux Dr.SAMBA et de ce faux professeur de Philo, ne sont que des illustrations de cet état de fait, mises à nu après avoir fait des dégâts qui restent toujours à évaluer sur tous les plans.  Quid des autres innombrables cas de fraudes inconnus, cachés ou tout simplement tus ? Des dizaines voire des milliers pour sûr !
Dans ce pays, on ment, on triche sur TOUT : sur son âge, sur ses diplômes, sur sa lignée familiale, bref sur TOUT, pourvu qu’on obtienne ce que l’on cherche : L’AVOIR et le POUVOIR. Dans cette recherche obsessionnelle de la jouissance et de la reconnaissance sociale, on voit par la grâce des laudateurs, falsificateurs professionnels de l’Histoire qui, par la magie de leur langue mielleuse et moyennant espèces froissantes et «crissantes» , vous transforment des gueux en PREUX, vous subliment des «Yambars» en de véritables «Jambars», vous métamorphosent des vils roturiers en des Nobles aristocrates et vous font évoluer des séniles vieillards en des « Serignes» de Haute lignée, etc,etc..
Dans un autre registre et avec la complicité tacite et tarifée de certains grands commis des mairies, des vieillards redeviennent de jeunes adultes par une re-naissance monnayée sur les actes de naissance pour mieux tricher en sports et autres concours. Tandis qu’ailleurs, des semi-alphabétisés se voient octroyer des MBA, des Doctorats et autres PhD par des Universités et autres grandes écoles de renom moyennant quelques « encadrements spéciaux ». De véritables formations en post-scriptum (PS) comme pour les rajouts à un texte déjà terminé.  On a vu ici, des députés ou même des Ministres d’un Etat souverain éprouver le besoin d’exhiber de tels parchemins pour combler  la vacuité d’un cursus scolaire qu’on voudrait bien masquer voire maquiller?  Sur ce chapitre, il se dit d’ailleurs qu’un DG d’une des grandes écoles supérieures privées de gestion et de management de ce pays serait un excellent enjoliveur de CV pour VIP. Vrai, Faux ? Ah ! Les mauvaises langues. Elles la claqueront toujours. N’est-ce pas ?
Avec de telles pratiques, faut-il s’étonner de voir prospérer des « docteurs Samba » de faux professeurs de philosophie et autres usurpations de fonctions bien camouflées à tous les niveaux de la société sénégalaise ?  
Eh Oui ! Dans le Sénégal de la supercherie, de l’imposture et de la mythomanie institutionnalisée à tous les niveaux, il ne faut point s’étonner de voir évoluer et prospérer de tels individus lâches, tricheurs, menteurs, cupides et faux dans tous leurs agissements et comportements de tous les jours.
Dans ce pays tout est faux. Chez les hommes, on trouve plein de faux diplômes, de fausses compétences, de fausses généalogies, de faux dévots, de faux saints, On a eu ici entre autres calembredaines, des «Princeton», des «éléments hors du commun» des « DEUG de pharmacie ». Et aujourd’hui encore, les dakarois se demandent toujours qui de Moustapha, ou de Pape était véritablement leur DIOP le Maire ? Défense de rire. Jusqu’à cet « expert » récemment nommé DG d’une grande structure publique et dont «les pairs» de l’Ordre récusent avec force indignation, son statut d’expert qu’ils qualifient, d’usurpé. Défense absolue de rire.  Chez les femmes, on trouve des faux cils, des faux ongles, des faux cheveux, des fausses hanches, des fausses fesses, des faux teints et j’en passe. Combien sont-ils ces sénégalais qui ne surfent et ne vivent que sur du faux ? Ils sont nombreux, très nombreux, ces sénégalais menteurs, falsificateurs, tricheurs, versatiles, incultes et parjures. Cherchez bien, ils sont partout et sont connus de tous.
En réalité, c’est l’abandon des enquêtes de moralité profondes et surtout la politique politicienne qui ont permis à nombre d’individus, sans foi, sans loi, sans formation et sans vergogne, d’envahir les cursives des bureaux et autres lieux de travail et donner naissance à cette engeance qui a fini d’infester tous les secteurs de la vie au Sénégal. Et qui, si on n’y met pas « le Hola », a encore de très beaux jours devant elle.
 
Plaise à DIEU que par Sa Grâce et dans un sursaut salvateur de prise de conscience générale et de patriotisme régénéré, nous revenions vite à nos valeurs ancestrales de DIOM, de DEUGOU, de TRAVAIL, de TRAVAIL et de TRAVAIL bien fait pour un SENEGAL Véritablement EMERGEANT.
 
Dieu nous garde et garde le Sénégal.  

Dakar le 10/11/2022
 
Guimba  KONATE
DAKAR
guimba.konate@gmail.com
equonet


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