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L’orpaillage en ligne de mire du plan d’action contre le mercure


Rédigé le 8 Février 2017 à 05:02 | 0 commentaire(s) modifié le 8 Février 2017 - 16:43

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

Ayta Sarr Seck, chef de division prévention et contrôle de la pollution et nuisance à la Deec s'exprimant à la presse.


(Ecofinance.sn - Dakar) - Un plan national d’action contre l’utilisation du mercure se profile à l’horizon. Et beaucoup de secteurs sont cernés par cette lutte qui se prépare. Mais c’est celui de l’orpaillage qui est le plus visé par la direction de l’environnement et des établissements classés (Deec).

Chef division de la prévention et contrôle de la pollution et nuisance de cette entité du ministère sénégalais de l’Environnement et du développement durable, Ayta Sarr Seck l’a révélé lundi, au cours de l’atelier technique d’examen et de validation des rapports sur l’utilisation du mercure.

 «Nous allons bientôt élaborer un plan national d’action pour lutter contre le mercure. Et c’est le secteur de l’orpaillage qui constitue une priorité de cette bataille», a-t-elle  déclaré à la presse.

Mais il n’y a pas que les orpailleurs qui sont visés par ce plan d’action. Les environnementalistes ont également l’œil sur les industries du ciment, les dentistes et autres professionnels de la santé, les commerçants vendeurs de produits contenant du mercure.

Hausse de la taxe sur les produits ou appareils contenant du mercure

Dans cette dynamique de lutte, Khadidiatou Dramé Diop, juriste-consultante, a recommandé, après analyse et commentaires du cadre juridique et institutionnel de la gestion du mercure au Sénégal, la revue à la hausse de la taxe sur les produits ou appareils contenant du mercure, ainsi que l’adoption d’une politique de détaxation de l’équipement pour les technologies alternatives d’exploitation de l’or sans recours au mercure5.

Mme Diop a jugé aussi urgente la mise en place d’une politique législative. «Au vu des contraintes soulevées par l’analyse du cadre juridique, il est urgent de mettre en place une bonne politique législative pour une meilleure application de la convention de Minamata, (traité mondial visant à protéger la santé humaine et l’environnement)», a-t-elle souligné.

Ainsi, elle a cité l’adoption du projet de code de l’environnement, l’élaboration d’un décret portant uniquement sur la gestion du mercure, l’élaboration d’arrêtés d’application du décret portant sur la gestion du mercure (exemple : arrêté portant sur la gestion du mercure dans le secteur de l’orpaillage, arrêté portant sur la gestion des produits contenant du mercure, etc) et la sensibilisation et le renforcement de capacités des acteurs intervenants.

Au plan institutionnel, la juriste recommande la création d’une sous-commission suivi évaluation des Conventions sur les produits chimiques y compris celle de Minamata, la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs concernés.

Elle a recommandé aussi la mise à contribution du centre régional de la Convention de Bale et de Stockholm pour les pays d’Afrique francophone pour appuyer le Sénégal dans la mise en œuvre de la Convention de Minamata.

Tout comme elle a recommandé l’intégration de la gestion rationnelle des produits chimiques y compris le mercure et des déchets dangereux dans la planification sectorielle.

Le mercure est connu pour la gravité de ses effets neurotoxiques, notamment, et il suscite beaucoup d’inquiétude du fait de ses conséquences néfastes sur les enfants à naître et les nourrissons. 

Au Sénégal, 21.870 kg de mercures sont rejetés annuellement dans l’environnement, selon Rokhaya Ndiaye Diop, toxicologue-environnementaliste. Elle fait une présentation sur les effets sanitaires de l’utilisation du mercure.

Mais il n’y a pas encore d’étude épidémiologique pour connaître le nombre exact de mortalité dû au mercure, selon Dr Aminata Touré qui présidait l’atelier.
 



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