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L’affaire dalal Jamm : interrogations et indignation


Rédigé le 16 Août 2020 à 15:16 | 0 commentaire(s) modifié le 17 Août 2020 - 14:02


(Equonet-Dakar) – L’affaire dalal Jamm a suscité chez Guimba Konaté, l’auteur de cette contribution, des interrogations et une indignation. Voici ses réflexions.


La démission sur médiatisée du PCA de l’hôpital Dalal Jamm a suscité en moi quelques réflexions que je voudrais partager.
Tout d’abord, quelques interrogations. L’acte de démission étant une affaire personnelle, le professeur Touré a certainement ses raisons propres qui ne sont pas forcément celles qui sont exposées dans sa lettre pour agir ainsi. On peut toutefois comme l’ont fait certains, gloser sur une démission à seulement quelques jours de la fin d’un mandat. L’empressement de l’acte pose problème et interroge. Quelque dégoûté qu’il puisse avoir été comme semblent le dire beaucoup de commentateurs, le professeur émérite aurait pu avoir l’élégance d’attendre sagement la fin de son mandat de PCA pour décliner une éventuelle reconduction. Cela siérait plus à son pedigree que toute cette publicité tapageuse autour d’un désaccord supposé avec une démarche présidentielle. La nomination du professeur au poste de PCA a été du ressort exclusif du Chef de l’Etat de par ses prérogatives régaliennes. Etre choisi par le Président de la République pour quelque charge que ce soit est un PRIVILEGE qui englobe, entre autres qualités, loyauté et reconnaissance. Dès lors que l’on ne se sent plus en mesure de faire état de cela, l’élégance la plus élémentaire commande de rendre le tablier avec toute la courtoisie qui sied. La publicité malsaine qui a entouré cette démission-spectacle me fait croire qu’il y’a bel et bien des non-dits pour masquer un agenda caché. Sinon qu’est ce qui empêchait l’éminent professeur d’attendre sagement le terme officiel de son mandat qui vivait ses derniers jours et s’en aller sans tambour ni trompette ? Cela ressemble fort à un vaudeville de mauvais goût exhalant des relents de mise en garde ou de chantage -c’est selon- du genre « pensez à moi ou je fais du grabuge ».
 
Au regard de son parcours, Je n’ose pas croire que le Professeur TOURE puisse tomber dans ces travers là quand bien même, il ne faut jamais se fier totalement à la nature humaine devant les honneurs.
Car si Etre est un délice, avoir été devient un supplice pour beaucoup d’entre les en haut d’en haut. Aussi nombre d’entre eux sont prêts à toutes les formes de manœuvres comme l’esbrouffe, le chantage à peine voilé, le tintamarre, le buzz et autres pour toujours être.
Gageons que le professeur est réellement mu par des sentiments de lassitude et de déception pour lui accorder la présomption de sincérité dans son acte de démission quand bien même on aurait beaucoup à dire sur la démarche adoptée. Bref, l’acte étant posé, l’avenir nous en dira plus INCH ALLAH. « lii ci kanam rawoul beet »
  
L’autre sentiment que cet évènement a suscité en moi est un sentiment d’INDIGNATION. Comment une correspondance censée être adressée à Monsieur le Président de la République peut-elle se retrouver presque instantanément sur le NET à la portée de tout le monde ? Sur la lettre scannée et diffusée dans le WEB on voit nettement le cachet du  bureau du courrier « Arrivée » de la Présidence de la République. Cela est INCROYABLE et INADMISSIBLE et  il y’a là véritablement matière à indignation. Cela pose tout simplement le problème oh ! Combien crucial des bureaux du courrier.
En effet, il est à remarquer pour le regretter et le décrier avec force, la situation faite aux bureaux du courrier. Il est symptomatique de voir que dans beaucoup de sociétés pour ne pas dire presque partout, le service du courrier est la dernière roue de la charrette pour ce qui est de l’organisation de nos structures, entreprises ou sociétés. Considéré comme partie négligeable, le bureau du courrier sert de « dépotoirs » pour y caser des recommandés, des militants sans qualification et autres rebuts sociaux. Ce faisant, on expose toute la structure à de très graves dangers dont le moindre n’est pas la disparition de la confidentialité qui sied à toute organisation qui se respecte. Visitez les bureaux du courrier de nos structures, vous serez sidérés par non seulement le nombre pléthorique du personnel qui y est affecté mais aussi et surtout par l’absence totale de formation, d’éducation, de culture administrative et de discrétion de la plupart des agents du courrier. Faisant de ce lieu qui aurait dû  être « interdit à toute personne étrangère au service », un véritable capharnaüm grouillant comme un marché. Ils viennent très souvent à leur heure et s’adonnent à leur jeu favori : «faire le ndéki» . Aller acheter le sandwich, le café et le lait s’ils ne les amènent pas avec eux au bureau, chauffer l’eau dans la bouilloire électrique et prendre tranquillement leur petit déjeuner avant de passer «aux choses sérieuses»  pour dévaliser l’autre. En attendant la pause déjeuner pour en remettre une autre couche avec l’interminable partie de thé. Et c’est à ces gens-là qu’on confie le service le plus stratégique de l’organisation : le COURRIER. Là où TOUT entre et de là où TOUT sort. BBRRRR…
Dès lors, comment s’étonner de voir circuler partout presque instantanément toute la correspondance avec toutes les informations concernant l’entreprise, la structure ou l’organisation ? D’autant que certains parmi les agents du courrier, analphabètes ou demi-alphabétisés sans aucune culture de la discrétion et du secret, sont prompts à monnayer contre espèces froissantes et «crissantes» auprès de certains médias friands de scoops ou d’individus fouineurs,  toutes informations d’importance à leur portée. Il est loin, le temps où il était assez malaisé de prendre un document et de le photocopier pour l’exploiter frauduleusement. Maintenant avec les smartphones et autres gadgets TIC, scanner et diffuser vite fait, toute forme de document devient un véritable jeu d’enfant pour quiconque le voudrait. Il ne faut donc point s’étonner de voir les journaux détenir ainsi et très souvent des informations de première main. Ils sont servis à la source même.  
 
Il importe donc de penser à donner au bureau du courrier toute sa NOBLESSE et toute sa place dans l’organisation en y affectant un personnel de qualité, bien formé, responsable, discret et sachant garder le secret des correspondances qu’il leur arrivera de recevoir. Pour ce faire, il ne serait pas de trop de penser à leur faire éventuellement prêter serment dans l’exercice de leur fonction hautement stratégique.
C’est à ce prix que l’on évitera de toujours voir étalés sur la place publique tous les bijoux de famille de la République.
 
Pour terminer, n’oublions jamais que le COVID19 est toujours là . Continuons à respecter  toujours les mesures barrières, réduisons au strict minimum nos déplacements, lavons- nous régulièrement les mains et portons toujours nos masques et INCHA ALLAH, DIEU va nous débarrasser de cette calamité importée. AMINE
 
Que DIEU GARDES LE SENEGAL.
 
Dakar, le 16/08/2020
 
   Guimba  KONATE
DAKAR
guimba.konate@gmail.com
Guimba Konaté



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