Connectez-vous S'inscrire
https://www.equonet.net/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Veiller à l'application des obligations du secteur extractif sénégalais.



Grantly Galland, expert international des pêches pour The Pew Charitable Trusts : «le Sénégal montre le leadership continu concernant la conservation des requins en Afrique et dans l’océan Atlantique»


Rédigé le 6 Novembre 2019 à 11:43 | 0 commentaire(s) modifié le 9 Novembre 2019 - 11:50

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

(Equonet-Dakar) - Particulièrement vulnérables à la surpêche, les requins mako sont considérés comme espèces en danger sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique qui a la charge de gérer cet espèce peine à réussir sa mission. Elle peut compter sur le Sénégal qui fait office de leadership dans ce domaine en interdisant totalement le maintien des makos à nageoires courtes dans l’Atlantique nord.


C’est quoi les requins mako ?

«Les requins mako font partie des plus grands prédateurs présents en haute mer et représentent l’un des poissons les plus rapides au monde. Contrairement à la plupart des poissons, ils ont le sang chaud. Malheureusement, ils sont particulièrement vulnérables à la surpêche et sont considérés comme espèces en danger sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)».

Quelles sont les menaces qui pèsent sur eux ?

«Les makos sont particulièrement vulnérables à la surpêche car ils n'atteignent pas la maturité sexuelle avant l'âge de 18 ans. Ils produisent également un faible nombre de progénitures, et ne se reproduisent que tous les trois ans. La pêche à la palangre est la menace la plus importante pour les makos dans l’Atlantique Nord».

Que doivent faire les gouvernements pour assurer leur protection ?

«Comme toutes les espèces présentes en haute mer de l'Atlantique, les mako sont gérés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA). Les membres de la CICTA, y compris le Sénégal et plusieurs autres pays africains, sont chargés  de gérer la population de makos à un niveau durable. Malheureusement, la CICTA n'a pas réussi à cet égard. La population est nettement surexploitée et continuera de décliner jusqu'en 2035, même si aucun autre requin n'est tué par les pêcheurs. La population ne devrait pas se rétablir avant au moins 50 ans».

Quelle appréciation faites-vous de la proposition du Sénégal consistant à interdire totalement le maintien des makos à nageoires courtes dans l’Atlantique nord ?

«La meilleure chance de rétablissement des populations de makos dans l’Atlantique est l’interdiction de la rétention et de la vente de makos par les pêcheurs de la région. C'était l'avis des scientifiques de la CICTA. La proposition du Sénégal suit exactement cette recommandation. C’est une très bonne proposition qui montre le leadership continu du Sénégal concernant la conservation des requins en Afrique et dans l’océan Atlantique».

CICTA doit adopter une politique de non-rétention, sans exception, pour les makos à tête courte de l'Atlantique Nord. Qu’en est-il exactement aujourd’hui ?

«Cette espèce est en voie de disparition et la population de l'Atlantique Nord est nettement surexploitée. Les dernières évaluations, aussi bien de la CICTA que de l'UICN, le démontrent. C'est une espèce à maturité sexuelle très tardive, à faible fécondité et très vulnérable aux engins de pêche, notamment la palangre. La CICTA manque de temps pour permettre aux populations de requins mako de récupérer. La CICTA doit prendre des mesures cette année et la proposition du Sénégal est la meilleure solution disponible. Elle a déjà reçu le soutien de plusieurs pays au niveau de la sous région mais aussi au niveau international».
 



Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies