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Matières premières - Afrique : comment sortir de la malédiction ?


Rédigé le 21 Juin 2017 à 18:37 | 0 commentaire(s) modifié le 21 Juin 2017 - 18:50


Pour diminuer sa dépendance des matières premières, l'Afrique doit les adapter aux besoins d'une croissance pérenne et durable, dit le rapport Cyclope.


Matières premières - Afrique : comment sortir de la malédiction ?
Les économies africaines dépendent « de manière beaucoup trop importante » de leurs matières premières et doivent « s'adapter » pour en tirer une source de croissance et sortir de leur « malédiction », préconise l'organisme spécialisé Cyclope, dans son rapport annuel consacré à l'Afrique. « Les matières premières se sont plutôt bien comportées en 2016, certaines d'entre elles affichant même, à l'image de nombreux minerais et métaux, un important rebond sur les marchés », souligne Philippe Chalmin, coordinateur du rapport annuel Cyclope sur les matières premières mondiales mais aussi de sa déclinaison africaine Arcadia, rédigée par une trentaine d'experts internationaux sous l'égide du think tank marocain OCP Policy Center. M. Chalmin, également professeur à l'université Dauphine à Paris, regrette que l'Afrique ne sache « pas toujours très bien gérer la rente de ses matières premières ».

Le défi d'une agriculture plus performante
En matière agricole, Jean-Christophe Debar, directeur de la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde (Farm), auteur du chapitre consacré à l'alimentation et aux politiques agricoles, souligne les « progrès » paradoxaux réalisés par l'agriculture sur le continent. « Les gouvernements africains se sont engagés à dépenser au moins 10 % de leurs budgets sur l'agriculture, ce qui est une bonne chose, mais seulement 5 pays sur 54 membres de l'Union africaine y sont parvenus (hors Maroc) », a-t-il déploré. « Force est de constater que l'agriculture africaine n'a pas décollé autant que l'accroissement de la population », a-t-il ajouté en préconisant une « relance » de la production, de la productivité, ainsi que de la recherche et du développement.

Certains investissements doivent être mieux analysés dans leur impact 
Il a néanmoins mis en garde contre les gros investissements privés internationaux qui se multiplient dans une douzaine de pays d'Afrique subsaharienne, dont certains ont récemment été dénoncés par des ONG car ils chassent les paysans de leurs terres sans leur donner de perspectives. « La politique contractuelle que ces investisseurs apportent est une bonne chose, mais le secteur agricole africain est trop atomisé, et pas assez organisé, pour pouvoir négocier de façon symétrique avec des multinationales », a-t-il dit. « Les gouvernements africains qui privilégient les grands projets financés par des Chinois ou des émirats du Golfe veulent donner l'impression qu'ils vont rattraper le retard, mais ils créent un sous-prolétariat agricole » et oublient de mettre en place « de vraies politiques agricoles » destinées à nourrir le continent, a ajouté M. Chalmin. Selon Arcadia, en avril 2016, les achats de terres agricoles en Afrique par des investisseurs étrangers (entreprises, fonds de pension, pays...) portaient sur une « superficie cumulée de 10 millions d'hectares, équivalente à 4 % de la surface cultivée ».

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