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Résumé du rapport sur la politique monétaire dans l’Umoa - juin 2021


Rédigé le 26 Juillet 2021 à 18:42 commentaire(s) modifié le 27 Juillet 2021 - 20:30


(Equonet-Dakar) - La Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a rendu public le rapport sur la politique monétaire dans l'Union monétaire ouest africaine (Umoa) au mois de juin 2021. Lire le résumé.


P lus d’un an après le début de la crise sanitaire du coronavirus (COVID-19), avec son corollaire de crise économique mondiale sans précédent, les signes d’une reprise de l’activité économique semblent apparaître au premier trimestre 2021. Les avancées dans les campagnes de vaccination ainsi que la poursuite de la mise en œuvre de mesures de soutien budgétaire et monétaire ont renforcé la confiance des marchés et permis l’amélioration de l’activité ainsi que des perspectives économiques. Toutefois, le rythme de la reprise a été inégal dans les différents pays. La recrudescence des cas de contamination avec de nouveaux variants du coronavirus dans certains pays avancés et émergents, dès le début de l’année 2021, a nécessité l’imposition de nouvelles mesures de restriction, modérant ainsi la reprise économique.

Les dernières données conjoncturelles disponibles pour le premier trimestre 2021 font état d’un rebond de la croissance aux États-Unis à 0,4%, en glissement annuel, et d’une contraction de l’activité économique en Zone euro (-1,3%) ainsi qu’au Royaume-Uni (-6,1%), dans des proportions toutefois moindres qu’au trimestre précédent. Au niveau des principaux pays émergents, la Chine a connu un raffermissement d’une ampleur exceptionnelle de la croissance de son PIB qui est ressortie à 18,3%, tandis que l’Inde n’a enregistré qu’une légère amélioration (+1,6%), en lien avec la résurgence de la pandémie. En Afrique du Sud, en revanche, l’activité économique a de nouveau fléchi (-3,2%), sous l’effet du renforcement des restrictions avec l’apparition d’un nouveau variant du coronavirus.

Sous les effets combinés de la hausse des cours du pétrole, soutenue par la baisse de l’offre de l’OPEP+, et de la forte demande de produits alimentaires, l’inflation a connu une remontée à l’échelle mondiale.

Sur les marchés des matières premières, les cours ont poursuivi leur redressement tant pour les matières énergétiques que les autres produits de base, dans le sillage du raffermissement de la demande mondiale, consécutivement à la reprise progressive de l’activité économique. De même, les indices des prix des matières premières exportées et importées par les pays de l’UEMOA se sont accrus au cours du premier trimestre 2021.

Les conditions financières au plan international sont demeurées favorables, soutenues par le maintien de l’orientation accommodante des politiques monétaires des banques centrales.

Sur le marché des changes, l’euro s’est déprécié par rapport aux principales devises au premier trimestre 2021, à l’exception du dollar des Etats-Unis face auquel la monnaie européenne s’est appréciée.

Les dernières estimations font état d’un raffermissement de la reprise de l’activité économique dans l’UEMOA au premier trimestre 2021, avec un taux de croissance du PIB réel de 3,2%, en rythme annuel, après 1,8% au trimestre précédent. Cette évolution a été portée par l’accélération de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité. L’analyse suivant les composantes de la demande fait ressortir que le regain de vigueur du PIB de l’Union est attribuable à l’accroissement de la demande intérieure.

Sur le marché du travail, le taux d’occupation est ressorti à 51,5% au premier trimestre 2021, contre 46,9% l’année précédente, soit une hausse de 4,6 points de pourcentage (pdp).

L’inflation, mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC), a enregistré une décrue au premier trimestre 2021 par rapport à la même période de l’année précédente, en se situant à 2,2%, après 2,7% un trimestre plus tôt. Pour sa part, le taux d’inflation sous-jacente, qui mesure l’évolution du niveau général des prix hors produits frais et énergie, est demeuré quasi stable, s’établissant à 1,9%, après 1,8% un trimestre plus tôt.

En ce qui concerne les finances publiques, les données disponibles sur l’exécution des opérations financières des Etats membres de l’UEMOA, au cours des trois premiers mois de l’année 2021, laissent apparaître, en référence à la même période de l’année précédente, un accroissement des recettes et dons plus important que celui des dépenses publiques. En conséquence, le déficit global, base engagements, dons compris, s’est réduit en ressortant à 702,2 milliards à fin mars 2021 ou 2,9% du PIB contre 1.025,7 milliards ou 4,5% du PIB un an plus tôt. Le financement de ce déficit public a été notamment assuré par le biais d’émissions sur le marché financier régional à hauteur de 1.221,4 milliards en termes nets.

Les échanges extérieurs des pays de l’UEMOA ont connu un net rebond au premier trimestre 2021, selon les estimations disponibles. Le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire de 1.873,3 milliards, après un déficit de 346,2 milliards enregistré un an plus tôt. Cette évolution est liée à la hausse des entrées nettes de capitaux au titre du compte financier, dans un contexte d’amélioration du déficit courant et de consolidation de l’excédent du compte de capital.

La détente des conditions monétaires s’est poursuivie au cours du premier trimestre 2021, en ligne avec l’orientation accommodante de la politique monétaire menée par la BCEAO pour répondre aux effets négatifs induits par la crise sanitaire et consolider la reprise économique dans les économies de l’Union. En effet, le taux d’intérêt moyen pondéré sur la maturité à une semaine du marché interbancaire a baissé, s’établissant à 2,53% contre 2,62% au trimestre précédent. Quant aux taux des crédits bancaires, ils se sont établis à 6,42% en moyenne au premier trimestre 2021, en baisse de 16 pdp par rapport au quatrième trimestre 2020.

La situation monétaire de l’Union au premier trimestre 2021 est caractérisée par une progression, en rythme annuel, de la masse monétaire de 21,5% contre 16,5% un trimestre plus tôt, portée par les hausses combinées des créances intérieures et des actifs extérieurs nets respectivement de 16,5% et 34,7%. Sur un an, les créances sur l’économie se sont accrues de 6,5% et les créances nettes sur l’Administration Publique Centrale ont connu une progression de 41,3%. Les réserves de change de l’Union ont augmenté de 1.934,3 milliards par rapport au trimestre précédent pour s’élever à 13.665,4 milliards à fin mars 2021, sous l’effet conjugué des émissions d’euro-obligations réalisées par deux États membres de l’Union et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) ainsi que de l’amélioration du rapatriement des recettes d’exportation par les banques commerciales. Elles correspondent à un taux de couverture de l’émission monétaire de 84,0% et assurent à l’Union 6,7 mois d’importations de biens et services contre 5,9 mois au trimestre précédent.

Sur le marché boursier régional, l’indice BRVM Composite a enregistré une progression trimestrielle de 4,9%, après une hausse de 0,9% au quatrième trimestre 2020. Pour sa part, l’indice BRVM 10 des dix valeurs les plus actives a connu un accroissement de 0,7% contre une contraction de 2,3% le trimestre précédent.

En perspective, une bonne exécution des plans de relance, le maintien des mesures de soutien monétaire ainsi qu’une amélioration de la situation sécuritaire devraient favoriser la consolidation de la reprise de l’activité économique dans la zone UEMOA. Le taux de croissance de l’Union est attendu à 5,6% en 2021 contre 1,5% en 2020, sous l’effet du regain de dynamisme des principaux sous-secteurs précédemment affectés par la pandémie de la COVID-19, notamment les transports et les BTP. Les prévisions tablent également, selon le scénario central, RAPPORT SUR LA POLITIQUE MONETAIRE DANS L’UMOA sur une poursuite du ralentissement de la progression des prix, avec un taux d’inflation qui, par rapport à la même période de l’année précédente, s’établirait à 1,7% au quatrième trimestre 2021, puis à 1,6% au premier trimestre 2022. A l’horizon de deux ans (premier trimestre 2023), il se situerait à 1,9%, soit dans la zone cible [1,0% - 3,0%] définie pour la politique monétaire dans l’UMOA.

Ces prévisions d’inflation demeurent entourées de risques dont la survenance pourrait avoir un impact aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Les risques haussiers seraient liés à l’incidence des changements climatiques et des menaces sécuritaires sur la production céréalière locale. De même, une résurgence des contaminations au coronavirus dans les pays de l’Union, avec des perturbations des chaînes de production et des circuits de distribution, pourrait raviver les tensions inflationnistes. En outre, les répercussions du renchérissement du pétrole et de certains produits alimentaires importés pourraient induire une hausse plus importante que prévue des prix à la consommation. Les risques baissiers sur l’horizon de prévision seraient liés à (i) l’augmentation de la production céréalière d’une ampleur plus marquée que prévu et (ii) une reprise mondiale moins vigoureuse qu’attendu, en raison de la prolongation de la crise sanitaire chez les principaux partenaires commerciaux de l’UEMOA.
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