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Vincent Bolloré en garde à vue : la justice le soupçonne de corruption en Afrique


Rédigé le 25 Avril 2018 à 11:35 | 0 commentaire(s) modifié le 25 Avril 2018 - 11:46


L’industriel breton est soupçonné de corruption dans le cadre de l’attribution de concessions portuaires en Guinée et au Togo. Vincent Bolloré est actuellement entendu dans le cadre de ce dossier dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), à Nanterre. Le groupe « dément formellement » des irrégularités.


Le groupe Bolloré aurait-il facilité l’arrivée de chef d’États africains en échange de concessions portuaires en Guinée et au Togo ? Voilà la question centrale qui est actuellement posée par les enquêteurs de la police judiciaire de Nanterre à Vincent Bolloré entendu depuis 10h ce mardi matin.

Selon le quotidien Le Monde, le milliardaire breton a été placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « corruption d’agents publics étrangers ». Le groupe Bolloré aurait pu, selon la justice, œuvrer via sa filiale de communication Havas, pour faciliter l’accès au pouvoir de certains dirigeants africains ; notamment Alpha Condé en Guinée et Faure Gnassingbé, au Togo.
  L’industriel breton est soupçonné de corruption dans le cadre de l’attribution de concessions portuaires en Guinée et au Togo. Vincent Bolloré est actuellement entendu dans le cadre de ce dossier dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), à Nanterre. Le groupe « dément formellement » des irrégularités.
Le groupe Bolloré aurait-il facilité l’arrivée de chef d’États africains en échange de concessions portuaires en Guinée et au Togo ? Voilà la question centrale qui est actuellement posée par les enquêteurs de la police judiciaire de Nanterre à Vincent Bolloré entendu depuis 10h ce mardi matin.
Selon le quotidien Le Monde, le milliardaire breton a été placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « corruption d’agents publics étrangers ». Le groupe Bolloré aurait pu, selon la justice, œuvrer via sa filiale de communication Havas, pour faciliter l’accès au pouvoir de certains dirigeants africains ; notamment Alpha Condé en Guinée et Faure Gnassingbé, au Togo.
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Le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, ont également été placés en garde à vue mardi à Nanterre, dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Une plainte initiée par un ancien associé

La justice cherche depuis plusieurs années déjà à éclaircir les conditions d’obtention en 2010 de deux des seize terminaux à conteneurs opérés par le groupe Bolloré sur le continent africain, l’un à Lomé, au Togo, l’autre à Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
Au coeur de l’enquête, initiée par une plainte d’un ancien associé franco-espagnol de Bolloré, Jacques Dupuydauby, se trouvent les conseils prodigués en 2010 par Havas lors des campagnes électorales victorieuses d’Alpha Condé en Guinée et de Faure Gnassingbé au Togo. Tous deux avaient eu recours aux activités de conseil d’Havas, pilotées par M. Dorent.
En Guinée, SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l’élection de M. Condé en 2010. Et au Togo, la filiale avait remporté le marché peu avant la réélection en 2010 de M. Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
 
Une perquisition avait déjà eu lieu dans cette affaire en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine). « Bolloré remplissait toutes les conditions d’appel d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? », avait expliqué Alpha Condé au journal Le Monde en 2016, à propos de ce dossier.

L’Afrique, ancrage stratégique pour Bolloré

Le magazine Challenges avait évoqué le 12 avril une audition à venir de Vincent Bolloré à la demande des juges d’instruction financiers Serge Tournaire et Aude Buresi.
Le groupe contrôlé par la famille Bolloré joue un rôle de premier plan en Afrique où il est présent dans 46 pays, exploite 16 terminaux à conteneurs ainsi que trois concessions ferroviaires et emploie 25.000 personnes.
Moins médiatisé que d’autres activités de l’empire Bolloré comme les médias et ses 20 % dans Vivendi ou les batteries électriques, la division transport et logistique a dégagé un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros sur le continent africain l’an dernier.

 

Facturation « transparente »

« Le groupe Bolloré dément formellement que sa filiale de l’époque SDV Afrique ait commis des irrégularités. Les prestations relatives à ces facturations ont été réalisées en toute transparence », a déclaré à la mi-journée le groupe dans un communiqué.
« La partie transport du Groupe Bolloré a investi en Afrique bien longtemps avant la prise de contrôle d’Havas pour des concessions portuaires dont le succès dépend d’investissements colossaux et nécessite une expertise de haut niveau », a ce mardi répondu le groupe Bolloré, qui dit avoir investi plus de 2 milliards dans la région sur les huit dernières années.

L’action chute en bourse

L’annonce de cette garde à vue n’a pas tardé de trouver une traduction en bourse où l’action Bolloré a perdu plus de 4 % ce mardi à la Bourse de Paris. Le titre avait perdu près de 8 % à 12 h35, dans un marché pratiquement à l’équilibre (+0,03 %).
C’est en enquêtant sur les relations de Francis Perez, président du groupe Pefaco, une société spécialisée dans l’hôtellerie et les jeux et très implantée en Afrique, que les enquêteurs ont été amenés à se pencher sur les activités africaines de Vincent Bolloré.
Francis Perez comptait notamment parmi ses relations Jean-Philippe Dorent. À chaque fois, la désignation de SDV a donné lieu à une bataille judiciaire entre le groupe Bolloré et les anciens gestionnaires des ports.

Bataille juridique pour chaque port

Concernant le port de Lomé, Jacques Dupuydauby accuse la présidence togolaise d'avoir été corrompue par le groupe français. L'ancien associé de M. Bolloré a affirmé mardi, dans un communiqué à l'AFP, « se réjouir de voir ces instructions progresser ». Ses deux plaintes, une d'avril 2012 pour « extorsions de fonds » et l'autre d'avril 2013 pour « trafic d'influence » et « corruption », sont également instruites par le juge Tournaire, selon son avocate, Me Sarah Maugier Polak. 
Dans son bras de fer judiciaire avec l'industriel breton, Jacques Dupuydauby a cependant été condamné en Espagne à 3 ans et neuf mois de prison pour « détournement d'actifs » du groupe Bolloré. La cour d'appel de Paris doit examiner à nouveau le 16 mai la demande d'extradition de Madrid. 
 
S'agissant de Conakry, Bolloré avait perdu sa bataille devant le tribunal de Nanterre face à Necotrans, l'ancien concessionnaire, et a été condamné en 2013 à lui verser plus de 2 millions d'euros. En juin 2017, Necotrans, spécialiste de la logistique en Afrique, a été placé en redressement judiciaire et racheté peu après par le groupe Bolloré. 



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