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l'afrique a besoin de plus de 115.000 milliards fcfa par an pour atteindre les objectifs de développement durable : l'ocde indique la voie pour y arriver


Rédigé le 12 Juillet 2023 à 13:57 | 0 commentaire(s) modifié le 14 Juillet 2023 - 22:51


(Equonet-Dakar) - Un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) donne des pistes aux gouvernements africains et leurs partenaires devant leur permettre de combler leur déficit de financement estimé à plus de 115.000 milliards fcfa par an nécessaire pour atteindre les objectifs de développement durable.


L'Afrique a besoin de plus de 115.000 milliards  francs cfa (1,6 billion d'USD supplémentaires d'ici 2030 - soit 194 milliards d'USD par an - pour atteindre ses objectifs de développement durable - ODD -). Pour combler ce déficit en attirant plus d’investissement et de meilleure qualité, les gouvernements africains et leurs partenaires doivent améliorer l'information aux investisseurs, accroître la capacité des institutions africaines de financement du développement et accélérer les projets régionaux, selon l'édition 2023 du rapport Dynamiques du développement en Afrique  publié aujourd'hui.

La croissance du PIB réel de l'Afrique devrait atteindre 3,7 % en 2023, soit un retour aux niveaux d’avant la crise du COVID-19. Outre ces perspectives économiques positives, le continent dispose d'atouts humains et naturels uniques pour attirer les investisseurs : la moitié de la population africaine est âgée de 19 ans ou moins, et la proportion de jeunes ayant achevé un cycle d'enseignement secondaire supérieur ou tertiaire pourrait atteindre 34 % d'ici 2040, contre 23 % en 2020. Quant au capital naturel, qui représente 19 % de la richesse totale de l'Afrique, il offre des possibilités considérables d'investissement dans le développement durable : par exemple, les forêts africaines ont augmenté le stock mondial de carbone de 11,6 millions de kilotonnes d'émissions nettes d'équivalent CO2 entre 2011 et 2020, le bassin du Congo étant devenu le plus grand puits de carbone au monde.

Malgré ce potentiel, les crises mondiales ont eu un impact plus négatif sur les investissements en Afrique que dans le reste du monde. Ainsi, la part de l'Afrique dans les investissements directs étrangers est tombée à 6 % en 2020-21 (la plus faible en 17 ans), tandis celle des pays à revenu élevé atteignait un record à 61 %, contre 17 % pour l'Asie en développement et 10 % pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Le coût du capital en Afrique a également augmenté plus que dans d'autres parties du monde, ce qui exclut certains gouvernements africains des marchés obligataires et empêche les investissements dans les secteurs d’avenir comme les énergies renouvelables.

Pourtant, le déficit de financement durable peut être comblé : il équivaut à moins de 0,2 % de la valeur des actifs financiers mondiaux, et à 10,5 % de celle des actifs financiers détenus par l'Afrique. Le déficit pourrait donc être comblé si seulement 2,3 % des actifs financiers mondiaux étaient alloués à l'Afrique d'ici à 2030, soit moins que la part du continent dans le PIB mondial.

Sur la base d'une évaluation complète des sources de financement de l'Afrique, le rapport propose plusieurs priorités aux gouvernements africains et à leurs partenaires pour améliorer la confiance des investisseurs et d'accélérer les investissements durables sur le continent. Parmi ces priorités :

  • Les institutions statistiques nationales africaines devraient fournir davantage de données, et de meilleure qualité pour l'évaluation des risques par pays. De même, les agences de promotion des investissements et les régulateurs devraient fournir d’avantage d’informations détaillées et actualisées, dans des formats harmonisés et faciles d’accès.
  • La communauté internationale devrait consacrer davantage de ressources à l’augmentation de la capitalisation des 102 institutions africaines de financement du développement (IFD), afin de renforcer leur rôle d'intermédiaires entre financeurs internationaux et projets locaux, en particulier pour l'adaptation au changement climatique.
  • Les gouvernements africains et les organisations régionales devraient accélérer la mise en œuvre des initiatives transfrontalières telles que les corridors de développement et l'infrastructure numérique afin de réduire la fragmentation des marchés ; apporter un soutien ciblé aux petites et moyennes entreprises ; et mettre en place un suivi actif de la mise en œuvre du protocole d'investissement de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

En outre, les études de cas du rapport mettent en évidence les domaines stratégiques dans lesquels les cinq régions d'Afrique ont le plus grand potentiel pour attirer les investissements en faveur du développement durable : les énergies renouvelables en Afrique de l'Est et en Afrique australe, la monétisation des écosystèmes naturels en Afrique centrale, l'industrie financière climatique en Afrique du Nord et les chaînes de valeur agroalimentaires en Afrique de l'Ouest.

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