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l'exploration pétrolière et gazière à fort impact pourrait réduire les émissions mondiales de catégorie 1 et 2 de 6 % en 2030


Rédigé le 21 Novembre 2024 à 18:11 | 0 commentaire(s) modifié le 25 Novembre 2024 - 12:27


(Equonet Energies-Dakar) - Sans créer de nouvelle demande, les nouvelles découvertes peuvent contribuer à réduire les émissions et à générer de la valeur dans ce secteur.


Au cours de la dernière décennie, les investissements destinés à l’exploration pétrolière et gazière ont chuté des deux tiers, mais le secteur a toujours un rôle essentiel à jouer dans la décarbonation et dans la fourniture de barils avantageux dans le cadre de la transition énergétique, selon le dernier rapport « Horizons » de Wood Mackenzie.

Selon le rapport intitulé « No country for old fields: Why high-impact oil and gas exploration is still needed », le monde dispose actuellement de ressources suffisantes pour répondre à la demande, à l’appui d’un stock estimé à 3 000 milliards de barils équivalent pétrole (bep). Ce constat se traduit par une durée de vie des ressources supérieure à 45 ans pour le pétrole, et supérieure à 60 ans pour le gaz.

« Avec tant de ressources déjà en cours d’exploitation, on peut se demander pourquoi l’exploration est encore nécessaire », observe Andrew Latham. « Il importe de souligner que les nouveaux gisements découverts ne feraient pas augmenter la demande, car elle n’augmente pas lorsque l’exploration s’avère fructueuse, pas plus qu’elle ne diminue dans le cas contraire. Ce que l’on peut dire, c’est qu’une exploration fructueuse a pour effet de réduire l’intensité carbone, diminuer le coût du pétrole et du gaz pour les consommateurs et apporter plus de valeur, tant pour les détenteurs de ressources que pour les explorateurs. Compte tenu de la résilience avérée de la demande, il est nécessaire d’investir dans de nouvelles sources d’approvisionnement afin de remplacer les alternatives plus polluantes. »

Réduction des émissions de carbone

Selon le rapport, la réduction des émissions de catégorie 1 et 2, ou de celles qui sont générées lors du processus d’extraction et de raffinage, est mieux assurée par la découverte de nouveaux gisements que par l’entretien des gisements plus anciens. Grâce aux technologies modernes de décarbonation et aux meilleures capacités de production des installations, les nouveaux gisements sont plus propres.

L’étude « Lens Upstream » de Wood Mackenzie révèle que les nouveaux gisements qui s’apprêtent à démarrer leur production dans les prochaines années présenteront une intensité moyenne d’émissions de catégorie 1 et 2 de l’ordre de 17 kgCO2e/bep sur la période 2025-2030. En comparaison, l’offre actuelle des gisements matures atteint en moyenne 28 kgCO2e/bep.

« Les gains potentiels ne sont pas négligeables », précise Monsieur Latham. « L’exploration réalisée au cours de la décennie en cours est en bonne voie pour fournir 12 % de l’approvisionnement mondial en pétrole et en gaz. En partant du principe que ces nouveaux gisements viennent à remplacer les options d’approvisionnement actuelles, caractérisées par une intensité d’émissions typique des gisements plus anciens, les émissions mondiales de catégorie 1 et 2 se trouveraient réduites d’environ 6 % en 2030, soit 100 Mtpa de CO2e. »

Des performances à forte valeur ajoutée

L’économie a également stimulé l’activité. Depuis la réinitialisation des coûts en amont il y a dix ans, les performances du secteur en matière d’exploration se sont avérées attrayantes.

« L’exploration est le moyen le plus économique de redynamiser un portefeuille avec de nouveaux gisements, en particulier pour les entreprises en quête de ressources avantageuses ou à faible émission de carbone et à forte valeur ajoutée », poursuit Monsieur Latham. « Ces précieuses ressources sont difficiles à acheter à un bon prix ; il est nettement préférable de les extraire. »

Selon le rapport, les rendements du cycle complet ont régulièrement atteint des résultats à deux chiffres chaque année depuis 2015, soit une moyenne de 15 %. Les découvertes de nouveaux gisements sont valorisées à un prix bien supérieur à leur coût de recherche, avec une création de valeur nette de plus de 160 milliards de dollars depuis 2015, en se basant sur un prix de planification de l’ordre de 65 dollars par baril de Brent à long terme pour le secteur (soit quasiment le double de la valeur marchande actuelle de la supermajor BP).

Au cours des cinq dernières années, Wood Mackenzie a calculé que les prix d’équilibre moyens du secteur pour l’exploration se situaient aux alentours de 45 dollars par bep (Brent, VAN à 10 %), contre 65 dollars par bep pour les fusions et acquisitions. Du fait de la pénurie de tels actifs sur le marché, l’écart se creuse encore plus pour les ressources avantageuses.

L’efficacité supérieure des explorations frontalières et en eaux profondes

Les zones frontalières, définies comme des zones n’ayant aucune production provenant de réservoirs similaires dans le même bassin, se distinguent par l’ampleur des ressources disponibles, d’autant plus que l’exploration en eaux profondes dans les bassins frontaliers peut offrir les gisements les plus efficaces. Le forage frontalier a contribué à plus de 80 millions de bep par puits, soit un chiffre sept fois supérieur à celui des puits des gisements matures, la plupart étant situés en haute mer. Les projets situés en eaux profondes bénéficient d’une récupération élevée par puits et ont tendance à présenter une intensité d’émissions inférieure (<15 tCO2e/kbep) à celle des projets situés sur le plateau continental et à terre.

Selon le rapport, la plupart des nouvelles opportunités d’exploration résideront en eaux profondes, car avec des profondeurs comprises entre 400 mètres et plus de 3 000 mètres, la majeure partie des bassins en eaux profondes du monde a fait l’objet d’un faible nombre de forages.

Détermination des ressources par puits d’exploration suivant la profondeur des bassins


« Impatientes de franchir la prochaine frontière, les majors ont sauté dans le train de l’exploration en eaux profondes » ajoute Monsieur Latham. « Elles détiennent désormais près de 70 % de leur superficie nette en eaux profondes et consacrent une proportion similaire de leurs dépenses d’exploration et d’évaluation à ce seul secteur. Un nombre croissant de compagnies pétrolières nationales suivent le mouvement, car les gouvernements accordent désormais la priorité à l’augmentation de la production pour pérenniser la sécurité énergétique nationale. »

Parmi ces ressources inexploitées, il reste encore beaucoup de pétrole et de gaz à découvrir. Si le secteur a trouvé moins de pétrole ces dernières années que les décennies précédentes, c’est qu’un nombre inférieur de puits a été foré.

La courbe d’écrémage mondiale révèle une trajectoire presque rectiligne avec un gradient constant d’environ 30 millions de bep découverts par puits, y compris les puits de pétrole à rendement faible. Cette tendance est restée inchangée au cours des quarante dernières années pour plus de 50 000 puits. Un déclin brutal d’une tendance aussi ancienne semble peu probable.


« Il existe encore d’immenses possibilités d’exploration, mais le domaine souffre d’un problème majeur d’image », souligne Monsieur Latham. « L’idée répandue selon laquelle l’exploration est mauvaise pour le climat menace tous les aspects de l’activité, de l’accès aux opportunités au permis social d’exploitation et jusqu’à l’attraction et la rétention de personnel qualifié. Les idées fausses abondent à cet égard et il ne sera pas simple de les surmonter. L’exploration a un rôle à jouer dans la décarbonation de l’approvisionnement en pétrole et en gaz. »

Equonet Energies



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