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logements sociaux : un guichet unique …fast track


Rédigé le 4 Mai 2024 à 00:59 | 0 commentaire(s) modifié le 5 Mai 2024 - 22:32


(Equonet Energies-Dakar) - Le déficit structurel cumulé en logements atteindra bientôt 500 000 unités c'est-à-dire loin du projet ou programme des 100 000 logements.


Le Sénégal enregistre un déficit de logements estimé à 325 000 unités  déjà  2022  avec une augmentation annuelle de 12 000 unités. Nous sommes selon l’Ansd 18 275 743 habitants (taux de croissance annuelle de la population projetée à 2.6% en 2023. c'est les statistiques du Centre for affordable housing finance. 

Notre croissance démographique,  l’urbanisation rapide et incontrôlé , les fortes chaleurs dues aux changements climatiques à l’intérieur du pays , la littoralisation de notre économie  s’ajoutent aux  difficultés à mettre en œuvre des programmes de production de logements abordables et durables pour  les moyens et petits revenus dans une économie encore accentuée par l’activité informelle  avec des  revenus modestes et irréguliers pour beaucoup de nos compatriotes  , situation qui rend presque impossible la solvabilité des 2/ 3 des sénégalais éligibles aux logements sociaux.
 
Le Sénégal selon les statistiques des domaines compte moins de 100 000 détenteurs de baux et titres  emphytéotiques, en même temps nous pouvons compter plus de 1 300 0000  ménages sur le territoire - urbain et rural  . Par extrapolation nous pouvons affirmer que le déficit structurel cumulé   en logements  atteindra bientôt 500 000 unités  c'est-à-dire loin du projet ou programme des 100 000 logements.

Ce programme ne peut même plus stabiliser sur le moyen terme l’offre et la demande en logements. Et malheureusement depuis presque 15 ans notre pays n’arrive plus à dépasser la production annuelle de 10 000 logements : ni les maîtres d’œuvres publics : Sicap, Hlm et Cdc … ni les promoteurs privés n’arrivent à assurer 7 000 remises de clés per annum, depuis la covid les réalisations de logements clés en main   concentrées sur Bambilor - Rufisque  plafonnent autour des  3 500 unités  per annum pour tout le pays….

C’est le déclin partout………. Et les acteurs majeurs du secteur sont découragés même les constructeurs et promoteurs étrangers  n’arrivent plus à travailler face notre administration lente et nébuleuse et notre système financier national  peu fluide et trop peu capitalise’.
L’Etat ne parvient même plus à accompagner dans  les VRD - entre autres -  malgré la mise en place de société comme SAFRU et de DGPU et les facilités  fiscales etc...
 
Le salut du logement social et sa relance effective passeront par une mutualisation de toutes les ressources publiques  autour d’un programme présidentiel d’au moins 1 000 000 de logements sur le quinquennat  comme en Côte d’Ivoire et au Maroc avec une fusion de la sicap, de la Sn Hlm et des filiales immo de CDC en un guichet unique publique du logement social. La BHS comme instrument financier dédié sera reconfiguré dans sa mission et verra ses capitaux propres augmenter substantiellement pour financer VRD et constructions puis   garantir la  caution pour l’acquisition de logements aux senegalais ayant des revenus modestes.

La BHS est le cœur du système, il nous faut urgemment la repositionner dans la chaîne du logement et  transférer les moyens et ressources de la CDC vers la BHS. C’est le bras financier de l'écosystème habitat social public.

La CDC ne fait rien dans le logement social, d'ailleurs ses programmes - sangalkam etc.. -  mal exécutés avec des entrepreneurs douteux   ont complètement dérégulé le secteur  . Son tour de babelle  à 33 milliards aux mamelles est le plus grand scandale de l’ex régime , et son implication sur les terrains de l’aéroport ont juste servi à alimenter la spéculation  foncière dans la zone au grand détriment des acquéreurs moyens.

L’implication de la CDC, du Fonsis et du Fongip dans la promotion du logement doit être évaluée, c’est un gâchis de ressources et un détournement de mission. La CDC n’a qu’à se recentrer dans ses missions organiques autour de la consignation et du cautionnement.  A quoi mettre en place un pôle immobilier à la CDC pour y nommer des politiciens sans CV avérés l’un est le DG et l’autre le SG…. Si la CDC veut diversifier son intervention elle n’a qu'à le faire  comme en France en  appuyant  par des  prises de participation dans nos PME à fort potentiel de croissance. C’est ça qui peut aider le nouveau régime …….aider à créer des emplois et la richesse.
 
L’avantage d’un guichet unique du logement c’est de permettre d’accélérer  la chaîne de production du logement  avec les synergies qui naîtront des fusions de la Sicap , de la SN Hlm et autres  en une seule et unique entité publique,  aussi cela  permettra de mutualiser leurs ressources pour lever des fonds conséquents dans le système financier  hypothécaire en gestation en Afrique. Il y’a   15 000  milliards de FCFA  de fonds dédiés à l'immobilier en Afrique que seuls les marocains et ivoiriens – entre autres -  arrivent à capter.  Le peu que notre pays arrive à mobiliser de ce fond va vers l’immobilier de luxe à Dakar avec les immeubles d’appartements haut de gamme.
 
Avec un guichet unique public la BHS restructurée, relookée  et dotée en capitaux propres additionnels par la CDC pourra financer plus adéquatement les réalisations massives que le secteur local  du BTP peut  faire avec bien sur les entreprises étrangères en appoint.    Le Sénégal au moment des indépendances fut un modèle d’urbanisme maîtrisé avec la SICAP .  

Il faut rapidement revoir la loi d’orientation  2016 – 31 sur l’habitat social et repenser notre politique domaniale et sur ce dernier point le Président de la République   et son Premier Ministre ont donné des signaux  forts et rassurants  ce 1er Mai  à Mbour 4. Dans cette politique le logement écologique ou le logement vert auront toute leur place par rapport à nos objectifs climat et bas carbone.
 
 
                                               Moustapha DIAKHATE
                                               Ex Conseiller Spécial PM
                                        Expert infrastructures et Pol. Énergétique
Moustapha DIAKHATE



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