
Le Pr Amath NDiaye, economiste enseignant-chercheur à la FASEG UCAD, donne un exemple concret illustrant la nature mutualisée et intégrée du marché UEMOA‑Titres, ainsi qu’un cas précis pour l’État ivoirien.
Exemple : Émission de l’État ivoirien – 14 mai 2024
Montant levé : 50,78 milliards FCA (~77,3 M €)
Participations : Émission conjointe sur trois instruments :
BAT 91 jours
BAT 364 jours
OAT 3 ans
Taux de couverture : 101,57 % (toutes les souscriptions ont été retenues à 100 %)
Répartition des souscripteurs :
Banques ivoiriennes : 73,06 % des souscriptions (~37,1 milliards FCFA)
Le reste (26 %) : banques et investisseurs d’autres pays de l’UEMOA (Sénégal, Mali, Bénin, etc.)
Ce que cela démontre :
Les banques ivoiriennes ont prêté en priorité à leur propre État, mais
Les autres banques de la zone (Sénégalaises, béninoises, etc.) ont massivement participé, montrant que les financements circulent librement entre États, sans barrières nationales.
En résumé
Le marché UEMOA‑Titres est un système de financement intégré, fondé sur la coopération entre banques et États membres.
Chaque État, y compris la Côte d’Ivoire, peut se financer grâce à la confiance portée par les acteurs régionaux.
Aucune discrimination : banques nationales et étrangères prêtent aux mêmes conditions et aux mêmes États.
Précision importante :
Dans le cadre du marché UEMOA-Titres, ce sont les banques commerciales de tous les pays membres de l'Union qui prêtent aux États, sans distinction de nationalité.

Ce fonctionnement montre que le marché est intégré, mutualisé et fondé sur des critères économiques, et non politiques.
Pr Amath Ndiaye, économiste enseignant-chercheur
FASEG UCAD