Connectez-vous S'inscrire
https://www.equonet.net/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Veiller sur le respect des obligations du secteur extractif sénégalais.



AfricaRice met en garde contre les importations de riz


Rédigé le 11 Juin 2016 à 23:43 | 0 commentaire(s) modifié le 12 Juin 2016 - 20:38


Ecofinance.sn (Dakar) - Le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice), une institution panafricaine de lutte pour la sécurité alimentaire et la rentabilité du secteur rizicole en Afrique, a mis en garde ses pays membres contre les importations de riz de mauvaise qualité.


AfricaRice met en garde contre les importations de riz
«AfricaRice voudrait avertir ses États membres qu’il a récemment reçu des informations crédibles sur les plans" d'un pays asiatique "d’exporter en mai et juin courant 11,4 millions de tonnes de riz des stocks du gouvernement», est-il écrit dans un communiqué.
 
Pour AfricaRice, il semble certes «irréaliste d’exporter 11,4 millions de tonnes pendant deux mois seulement». Mais l’organisation n’en estime pas qu’«il s’agit là d’une véritable épée de Damoclès au-dessus du secteur rizicole en Afrique». Selon elle, «l’Afrique pourrait être utilisée encore comme un dépotoir si l’on n’y prend pas garde».

Africarice rappelle à cet égard les importations de riz de qualité inférieure en provenance notamment d’Asie dont ont fait récemment état les journaux les pays d’Afrique de l’Ouest. Les marchés africains étant «considérés comme “pas trop exigeants’’ en ce qui concerne les aspects de qualité.»
 
«Du riz importé de piètre qualité a été suivi de près dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, en particulier, la Police nationale a saisi récemment 22 690 tonnes correspondant à une valeur de six milliards de FCFA (10,3 millions USD) de brisure de riz indien impropre à la consommation humaine», observe encore AfricaRice. 

De fait, il attire l’attention des décideurs, notamment le Conseil des ministres d’AfricaRice et ses partenaires au développement, «sur les implications de telles exportations massives de riz dans une courte période de temps en direction de l’Afrique dans les trois principaux canaux du secteur rizicole en Afrique indiqués ci-dessous».
 
Il prévient en particulier contre les effets de prix qui «pourraient saper les efforts qui sont en cours pour supporter la production accrue et durable du riz local en quantité et en  qualité».
 

«Une partie du riz stocké prévue à l’exportation pourrait avoir été stocké pendant longtemps en utilisant des produits chimiques, qui pourraient avoir des effets néfastes sur les consommateurs. Bien que les consommateurs aient tendance à économiser sur le prix bas du riz importé, ils auront besoin de dépenser plus d’argent pour soigner leur santé», avertit encore Africarice.
 
Il s’inquiète par ailleurs des possibles conséquences sur les ambitions d’autosuffisance en riz des gouvernements africains. «Le dumping de ces quantités massives de riz sur le marché du riz en Afrique va décourager la production et la vente du riz local. Il sera, à coup sûr, contreproductif à l’objectif d’autosuffisance en riz des pays africains.»

Suivre de près les mouvements de riz en Afrique

AfricaRice estime que, «pour des raisons de santé publique, il urge d’assurer que le riz importé réponde aux normes de qualité requises». Il conseille aux gouvernements africains de prendre des «mesures non-tarifaires basées sur la norme de qualité du riz importé à partir de n’importe quel pays, et veiller au contrôle effectif de la qualité aux frontières».
 

«Les agences gouvernementales, les importateurs et les producteurs de riz doivent suivre de près les mouvements du riz importé dans les marchés de riz en Afrique. De plus, si les gouvernements africains peuvent certifier la qualité physique et nutritionnelle du riz importé, il serait alors temps qu’ils mettent en œuvre maintenant les programmes d’achat en vrac et de stockage du riz […]»
 
Il préconise également des mesures politiques qui améliorent la compétitivité de la chaîne de valeur du riz.
 
«Le riz produit localement est en effet compétitif en termes de qualité et de prix, donc attrayant pour les consommateurs locaux. Le travail pilote d’AfricaRice sur le “consentement à payer ” (CP) pour le riz est la preuve que le riz local est préféré au riz importé de même qualité. La mise en œuvre par les gouvernements des politiques qui encouragent la compétitivité du marché des denrées doit être intensifiée.»



Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies