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Agroalimentaire Afrique : les mis en garde du Dg de la Fao contre le sous-financement du secteur


Rédigé le 11 Mai 2021 à 13:15 | 0 commentaire(s) modifié le 12 Mai 2021 - 22:56


(Equonet-Dakar) - Le directeur général de la FAO préconise des mesures de lutte contre le sous-financement de l’agriculture.


Le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, a mis en garde contre le grave sous-financement du secteur agroalimentaire qui empêche l'Afrique d'exploiter ses atouts. Il s'est exprimé à l'occasion du lancement du dernier rapport de la FAO sur les dépenses publiques consacrées à l'alimentation et à l'agriculture en Afrique subsaharienne,  qui met en évidence l'écart entre les engagements politiques pris de longue date et la réalité financière dans 13 pays d'Afrique subsaharienne.

 

Le rapport était fondé sur «une analyse rigoureuse effectuée au long des quinze dernières années, grâce à une étroite collaboration avec nos membres dans la région» a-t-il souligné.

 

Réunis à Maputo en 2003 (et à nouveau à Malabo en 2014), les États membres de l'Union africaine se sont engagés à consacrer 10 pour cent de leurs budgets nationaux à l'alimentation et à l'agriculture, dans le but de stimuler la croissance sociale et économique. Pourtant, près de deux décennies plus tard, cette promesse n'a toujours pas été tenue.

 

«C'est en renforçant la coordination et en améliorant les capacités humaines dans les pays africains que nous pourrons éliminer les obstacles qui freinent la mise en valeur des atouts», a déclaré le directeur général de la FAO. «Nous devons également débloquer des fonds et rationaliser les systèmes financiers publics, afin que les rares ressources dont nous disposons soient pleinement exploitées».

 

Dépenser plus, dépenser mieux

 

Parmi les pays étudiés dans le cadre du Programme de suivi et d'analyse des politiques alimentaires et agricoles, initiative de la FAO qui concerne également les dépenses publiques en Afrique, le Malawi est le seul à avoir toujours atteint l'objectif de 10 pour cent; le Mali l'a fait certaines années; les 11 autres (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Éthiopie, Ghana, Kenya, Mozambique, Ouganda, Rwanda, Sénégal et Tanzanie) n'y sont pas parvenus. Dans certains cas, seulement 3 pour cent, ou à peine plus, du budget national sont alloués à l'alimentation et à l'agriculture. En outre, il ressort du rapport que, en moyenne, plus d'un cinquième des maigres ressources consacrées au développement alimentaire et agricole n'est pas dépensé en raison des capacités d'exécution insuffisantes. Selon le rapport, l'agriculture est implicitement pénalisée.

 

Dans sa présentation des conclusions du rapport, le directeur adjoint de la division de l'Economie agroalimentaire de la FAO, Marco V. Sánchez s'est appuyé sur des travaux de recherche pour souligner que l'efficacité technique dans l'agriculture augmente considérablement lorsque les dépenses avoisinent les 80 USD par habitant, après quoi elle commence à diminuer. Cependant, la plupart des pays africains sont loin d'atteindre ce montant. Il a admis qu'il existait une «marge de manœuvre budgétaire étroite» pour accroître les investissements publics en Afrique, à plus forte raison dans le contexte de la pandémie de covid-19, mais il a fait valoir que, même lorsqu'il était impossible de dépenser plus, on pouvait toujours dépenser mieux et générer des gains d'efficience.

 

Selon le rapport, la majeure partie des dépenses nationales consacrées à l'alimentation et à l'agriculture en Afrique sert à subventionner les intrants (engrais, outils, etc.), dont le rendement tend à diminuer avec le temps selon M. Sanchez, tandis que la recherche-développement, qui recèle un plus grand potentiel de développement, a été négligée. «Les fonds doivent être redirigés vers les domaines les plus rentables», a conclu M. Sánchez, à savoir la recherche-développement, mais aussi les infrastructures et les services de vulgarisation (ou de formation des agriculteurs).

 

D'autres intervenants (des représentants de gouvernements nationaux ou d'organismes internationaux, ainsi que des experts) ont salué les efforts déployés dans le rapport de la FAO pour examiner en profondeur la répartition réelle des dépenses au sein des budgets agroalimentaires en Afrique, contrairement à d'autres rapports qui se concentrent plus simplement sur les niveaux consolidés de dépenses.

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