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Banque mondiale : un mécanisme de financement inédit contre les pandémies


Rédigé le 26 Mai 2016 à 18:17 | 0 commentaire(s) modifié le 28 Mai 2016 - 17:37


Ecofinance.sn (Dakar) – la Banque mondiale met en place un dispositif qui permet de se prémunir des pandémies mortelles.


Banque mondiale :  un mécanisme de financement inédit contre les pandémies
Le Groupe de la Banque mondiale a lancé dimanche dernier le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie (ou PEF, acronyme anglais de Pandemic Emergency Financing Facility).
 
Dans un communiqué de presse, l’institution financière précise qu’il s’agit d’«un dispositif mondial novateur conçu pour se prémunir des pandémies mortelles et reposant notamment sur la création du tout premier marché de l’assurance contre le risque de pandémie».
 
Le Japon, qui assure la présidence du G7, s’est engagé à amorcer cette nouvelle initiative avec la promesse d’un premier financement de 50 millions de dollars.
 
Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale,  affirme que «ce mécanisme marque l’avènement, pour la première fois, d’un système qui permettra d’amener des financements et des experts là où une flambée épidémique se déclare et avant qu’elle ne devienne incontrôlable»
 
«Le mécanisme permet de remédier à notre incapacité, collective et chronique, à gérer les pandémies mondiales», a-t-il estimé.
 
«La crise Ebola en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone nous a enseigné que nous devons être beaucoup plus vigilants en ce qui concerne les débuts d’épidémie et intervenir immédiatement pour sauver des vies mais aussi pour protéger la croissance économique», a-t-il relevé.
 
L’annonce du Groupe de la Banque mondiale intervient une semaine avant le prochain sommet du «Groupe des sept», qui se tiendra les 26 et 27 mai à Ise-Shima (Japon). Lors de leur précédent sommet, en mai 2015 à Schloss Elmau (Allemagne), les dirigeants du G7 avaient demandé au Groupe de la Banque mondiale de mettre au point la nouvelle initiative.
 
Grâce à des décaissements de fonds rapides, le PEF permettra d’accélérer les mesures de lutte, internationale et nationale, contre de futures flambées virales susceptibles de déclencher une pandémie.
 
Conçu et élaboré en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le secteur privé, il introduit une rigueur inédite tant sur le plan des financements que des interventions.
 
Un guichet d’assurance et un guichet de liquidités complémentaire
 
En cas d’épidémie, le PEF débloquera rapidement des fonds en faveur des pays concernés et des organismes internationaux qualifiés. Il comprendra deux «guichets» : un guichet d’assurance et un guichet de liquidités complémentaire.
 
Le premier combinera des financements provenant des marchés de la réassurance avec le produit des «obligations pandémie» émises par la Banque mondiale. Celle-ci émettait déjà des «obligations catastrophe» mais il s’agira ici de la première application de ce type d’obligation à la lutte contre les maladies infectieuses. 
 
Ce dispositif d’assurance fournira une couverture pouvant aller jusqu’à 500 millions de dollars sur une période initiale de trois ans pour les risques liés aux maladies infectieuses les plus susceptibles de déclencher des épidémies importantes.
 
Le guichet de liquidités complémentaire fonctionnera selon des modalités plus souples, afin de faire face à un ensemble plus grand d’agents pathogènes émergents qui ne rempliraient pas encore les conditions de déclenchement prévues au titre du dispositif d’assurance. 
 
Les 77 pays qui peuvent bénéficier des financements de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, seront aussi admis à bénéficier de l’assurance fournie par le PEF. Celui-ci devrait être opérationnel dans les mois qui viennent. 
 
Selon des travaux récents, le coût mondial des pandémies moyennement sévères et sévères se chiffre à environ 570 milliards de dollars par an, soit 0,7 % du PIB. Une pandémie d’une ampleur aussi grave que la grippe espagnole de 1918 pourrait coûter jusqu’à 5 % du PIB mondial, c’est-à-dire près de 4 000 milliards de dollars.
 
Ebola : des pertes de PIB estimées à 2, 8 milliards de dollars 
 
On recense trois épidémies majeures au cours des deux dernières années seulement. Celle d’Ebola, en Afrique de l’Ouest, a paralysé l’économie de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone, et provoqué des pertes de PIB estimées à 2,8 milliards de dollars  pour les trois pays (600 millions en Guinée, 300 millions au Libéria et 1,9 milliard en Sierra Leone).
 
L’épidémie de coronavirus MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) a lourdement pesé sur l’économie de la Corée du Sud. Enfin, le virus Zika, qui se propage actuellement sur le continent américain, met en danger des milliers de fœtus.
                                                                                                              
Les quatre panels d’experts internationaux qui ont été réunis au cours de l’année écoulée à la suite de la crise Ebola ont abouti à la conclusion que la communauté mondiale devait de toute urgence accroître ses capacités pour pouvoir intervenir rapidement en cas de flambée épidémique et empêcher ainsi une propagation pandémique plus meurtrière et coûteuse. 
 
 Le PEF aurait permis de contenir Ebola                                                                                                             
Le PEF s’attachera à agir sur plusieurs fronts importants pour prévenir une nouvelle crise Ebola.
 
Le Groupe de la Banque mondiale estime que si le PEF avait existé au moment où le virus Ebola se répandait rapidement en Afrique de l’Ouest, c’est-à-dire mi-2014, il aurait été en mesure de mobiliser un montant initial de 100 millions de dollars dès le mois de juillet et permis de contenir considérablement la propagation et la gravité de l’épidémie.
 
 Au lieu de cela, ces 100 millions n’ont été mis à disposition que trois mois plus tard ; pendant ces trois mois, le nombre de cas d’Ebola a été multiplié par dix
 
L’épidémie d’Ebola a tué plus de 11 300 personnes et coûté au moins 10 milliards de dollars. L’aide internationale fournie pour la contenir et soutenir le rétablissement des pays concernés s’élève à 7 milliards de dollars.
 
 



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