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Cedeao : les règles d’origine en deçà des attentes


Rédigé le 7 Décembre 2016 à 16:55 | 0 commentaire(s) modifié le 8 Décembre 2016 - 21:29


ecofinance.sn (Dakar) - Les objectifs assignés aux règles d'origine sont loin d'être atteints ainsi que le montre la faiblesse des échanges dans l'espace Cedeao.


Elaborées pour, entre autres, renforcer le commerce intra régional de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), les règles d'origine (Ro) sont loin d’atteindre les objectifs sui lui sont assignés.
 
Avec 9 pour cent du total des exportations des pays membres et 10,5 pour cent du total des importations à l’échelle régionale, le commerce est jugé «relativement faible», ainsi l’a admis, Pierre Ndiaye, directeur général de la Planification et des politiques économiques du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp).
 
«…Nous devons admettre que les objectifs assignés aux Ro sont loin d’être atteints. A l’échelle régionale, le commerce est relativement limité. Le commerce au sein de la Cedeao porte seulement sur 9 pour cent du total des exportations des pays membres et 10,5 pour du total des importations», a-t-il reconnu. M. Ndiaye s’exprimait mardi lors d’un atelier consacré à la problématique des Ro. 
 
«La part des échanges intra-communautaires dans le total du commerce des Etats ne dépasse guère 12 pour cent. Le niveau de participation des Etats membres dans le commerce régional est également relativement faible. A titre de comparaison, plus de 60 pour cent des exportations au sein de l’Union européenne sont à destination d’un Etat-membre», a-t-il souligné. 
 
Malgré cette faiblesse, il a relevé que la Cedeao est la première destination des exportations sénégalaises avec 33, 6 pour cent en 2014 contre seulement 11,7 pour cent pour les importations. Selon lui, ces exportations ont connu une tendance haussière sur la période 2010-2014 passant de 290 milliards à 405 milliards de FCFA soit une hausse de 39,8 pour cent.
 
«Les exportations de produits agréés au schéma de libéralisation des échanges et à la taxe préférentielle communautaire ont aussi progressé de 28,5 pour cent sur la même période. On note en outre, depuis l’entrée en vigueur du tarif extérieur commun (Tec) Cedeao, une diversification de nos partenaires dans la sous-région avec la conquête de nouvelles parts de marché au Ghana, Libéria, Sierra Léone», s’est-il réjouit. 
 
Cependant, M. Ndiaye mesure l’ampleur des difficultés auxquelles les entreprises sénégalaises sont confrontées au quotidien dans leurs échanges avec les autres Etats membres. Il en veut pour preuve, les résultats médiocres obtenus en quarante ans d’intégration.

Les facteurs explicatifs sont nombreux. Sans être exhaustif, il a relevé entre autres causes le seuil de valeur ajoutée de 30 pour cent jugé assez restrictif par certains, l’exclusion des marchandises fabriquées en régimes suspensifs, les procédures liées au certificat d’origine qui sont autant de données qui peuvent ralentir le processus et limiter les échanges intracommunautaires.
 
A cela, il y ajoute les réflexes de protection des intérêts nationaux, le manque ou la faiblesse des mécanismes de suivi de la mise en œuvre des politiques commerciales, la faiblesse des directions en charge de la politique commerciale à l’Uemoa et à la Cedeao, le manque de volonté politique pour appliquer les mesures réglementaires, etc.
 
Organisé par la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), la cellule de suivi de l’Intégration, l’atelier devrait permettre, d’une part, de créer un espace d’échanges et de partage entre tous les acteurs sur les enjeux, les défis, les règles et procédures relatives à l’origine communautaire des marchandises, d’autre part, de définir une stratégie nationale d’accompagnement et de suivi des entreprises à l’exportation.
 
 
Papa Souleymane SECK



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