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Croissance durable : ce que la Banque mondiale recommande


Rédigé le 20 Juillet 2016 à 19:29 | 0 commentaire(s) modifié le 22 Juillet 2016 - 17:39


Ecofinance.sn (Dakar) - Pour favoriser l'essor des entreprises et améliorer les conditions de vie des populations, le système financier ivoirien se doit d'être plus inclusif.


Croissance durable : ce que la Banque mondiale recommande
La Banque mondiale vient de sortir son troisième rapport sur la situation économique de la Côte d'Ivoire. Intitulé "La course vers l'émergence : pourquoi la Côte d'Ivoire doit ajuster son système financier", le rapport a été rédigé par Jacques Morisset. "Les Ivoiriens hésitent encore à placer leurs économies dans les établissements financiers. Les pauvres préfèrent garder leur argent sous leurs matelas ou dans des épargnes communautaires (tontines). Les personnes les plus aisées investissent directement dans l'immobilier ou possèdent des comptes à l'étranger", mentionne l'économiste en chef à la Banque mondiale. On comprend alors que Jacques Morisset rappelle que le défi de l'émergence requiert un système financier performant et inclusif, ce qui, actuellement, n'est qu'embryonnaire en Côte d'Ivoire. 
Des crédits réduits préjudiciables au PIB
Sur le terrain, le montant des crédits y est si réduit que près du tiers des opérateurs privés se plaignent du manque d'accès au financement externe, ce qui est plus élevé que dans la plupart des autres pays de la sous-région et loin des standards des pays à revenus intermédiaires. Le système financier est aussi insuffisamment diversifié puisque les banques commerciales comptent pour environ 80 % de la totalité des actifs. Selon l'agence de presse Panapress, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d'Ivoire, Pierre Laporte, prédit que l'économie ivoirienne devrait conserver un rythme de croissance autour de 8 % dans les prochaines années. "L'un des défis majeurs sera de mieux répartir les fruits de la croissance. Ceci requiert un système financier performant et inclusif", note-t-il. À titre d'illustration, le rapport projette que si la Côte d'Ivoire parvenait à un niveau de développement financier similaire à celui atteint en Namibie ou au Cap-Vert aujourd'hui, son taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) pourrait connaître un accroissement supplémentaire de 2 %. S'il rejoignait le niveau de l'Afrique du Sud, l'impact serait alors d'environ 5 %. L'enjeu est donc de taille pour la Côte d'Ivoire.
Des signes de non-inclusivité financière
Le rapport note que le manque de profondeur du système financier ivoirien transparaît dans la faiblesse des crédits octroyés, mais aussi par son manque d'inclusion. En effet, il n'y a qu'un Ivoirien sur huit qui détient un compte bancaire. "Ce ratio est en partie compensé par l'essor des comptes mobiles puisque environ 20 % des Ivoiriens en possèdent aujourd'hui", indique la Banque mondiale, citée par l'agence Panapress. Même en incluant ces derniers, le manque d'inclusion financière est visible car la proportion d'adultes avec des comptes bancaires et mobiles dépassent 70 % et 59 %, respectivement, en Afrique du Sud et en Namibie.
Un premier remède : se rapprocher des populations 
Pour inciter les Ivoiriens à faire confiance aux banques, le rapport encourage les institutions financières, y compris les établissements de microcrédits, à se rapprocher de leur clientèle à travers des innovations et des partenariats. Le succès rencontré par des pays comme le Kenya, la Tanzanie ou le Brésil a montré que les banques pouvaient réduire leurs coûts de transaction en diversifiant leur réseau de distribution, en exploitant mieux les outils de communication et en introduisant des instruments financiers mieux adaptés aux besoins de leurs clients potentiels tels que le crédit-bail et l'affacturage.
Deuxième remède : densifier l'information et réguler le marché financier
Le rapport préconise également la mise en place d'instruments collectifs d'information visant à mieux cerner la qualité des demandeurs de crédit pour réduire les risques. En parallèle à ces actions menées par et autour des banques commerciales, les compagnies de téléphonie mobile pourraient octroyer des crédits et les établissements de microfinance pourraient être autorisés à émettre des cartes bancaires de débit et de crédit. Le rapport souligne enfin l'importance d'un cadre de régulation du marché financier pouvant de surcroît s'adapter aux innovations futures. La surveillance et les sanctions des autorités sont nécessaires pour éviter les dérapages et les prises de risques excessives. Dernier point : bien que les évolutions soient positives, le secteur bancaire et les autorités doivent œuvrer ensemble pour renforcer le système financier et en élargir l'accès, conclut le rapport.
JAMES BARMA/ POIINTAFRIQUE



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