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Croissance économique : le Bénin décélère dans la foulée du Nigeria


Rédigé le 19 Juin 2016 à 11:33 | 0 commentaire(s) modifié le 20 Juin 2016 - 17:54


Ecofinance.sn (Dakar) - Le Fonds monétaire international (Fmi) annonce une poursuite du ralentissement de la croissance au Bénin au cours de l’année 2016.


Croissance économique : le Bénin décélère dans la foulée du Nigeria
Selon les estimations, «la croissance en 2015 s’est […] décélérée à environ 5 pour cent, alors que s’amorçait un ralentissement au Nigeria – le principal partenaire commercial du Bénin», affirme Christine Dieterich, chef de mission pour le Bénin. 

«Pour l’année 2016, avec la poursuite de la décélération de la croissance au Nigeria, la croissance du Bénin devrait se situer dans une fourchette de 4,5 à 5 pour cent», prédit Mme Dieterich qui a conduit une équipe du Fmi au Bénin, du 6 au 18 juin.
 
Le Fmi insiste particulièrement sur la délicatesse de la situation macro-économique dont hérite le nouveau régime.

«Le gouvernement a trouvé une situation macro-économique et de trésorerie difficile à sa prise de fonction en avril 2016. En particulier, alors que la politique budgétaire était en général saine les années antérieures, le déficit budgétaire s’est creusé à environ 8½ pour cent du Pib en 2015, avec la continuation des dépassements de dépenses au premier trimestre de l’année 2016», s’alarme Mme Dieterich. 

Elle explique que le financement de cette accentuation du déficit budgétaire a été assuré par de «fortes émissions d’obligations sur le marché financier régional, augmentant considérablement le service futur de la dette». 

«Pire, au cours du dernier trimestre 2015 et du premier trimestre 2016, des contrats ont été signés pour des projets hors budget à hauteur d’environ 24 pour cent du Pib», fustige le Fmi. 

«Ces prêts sont coûteux et ont des échéances courtes. En raison de la classification à tort de ces arrangements comme étant des partenariats publics privés (Ppp), les procédures de passation des marchés standard ont été contournées, ce qui soulève des préoccupations graves quant à leur gouvernance et à leur qualité», accuse Mme Dieterich.

Elle relève dans le même temps une accentuation de  la pauvreté  depuis 2011 au regard de l’enquête sur les ménages de 2015.

Toutefois, assure le communiqué de presse du FMmi le gouvernement affiche sa détermination à «inverser la tendance haussière du déficit budgétaire et de la dette». 

Le Fmi considère le budget rectificatif 2016 comme une étape décisive pour ramener la situation budgétaire sous contrôle.

«Bien que cette rectification de la situation budgétaire soit impressionnante, l’équipe a attiré l’attention sur le fait que la gestion prudente de la trésorerie et le contrôle des engagements seront nécessaires pour le reste de l’année, pour exécuter le budget avec succès.»

Le gouvernement a pu suspendre la majorité (20 pour cent du Pib) des projets opaques hors budget, vu que leur mise en œuvre n’avait pas encore commencé.

Une évaluation de ces projets et de leur financement est en cours, étant donné que ce niveau de dettes supplémentaires à court terme compromettrait sérieusement la viabilité budgétaire et mettrait en péril la stabilité macroéconomique dans les années à venir.

Le Fmi signale la préparation, par le gouvernement béninois, d’un plan détaillé d’investissement à moyen terme.

«Etant donné le poids du service de la dette et les vulnérabilités que présente l’économie du Bénin, en particulier, une base d’exportation étroite et volatile, le défi consistera à trouver le bon équilibre entre la préservation de la viabilité de la dette et la satisfaction des besoins d’investissement visant à éliminer les freins à la croissance.»

Le Fmi annonce également le lancement de «réformes visant à améliorer la gouvernance et le cadre réglementaire, en particulier pour le secteur de l’énergie, afin de faciliter les investissements par le secteur privé». 

Cependant, il insiste sur la nécessité de l’élaboration du cadre réglementaire approprié pour les Ppp, dans l’optique de «se prémunir contre les risques futurs pour le budget».

«Le gouvernement a également lancé des initiatives heureuses visant à améliorer la gouvernance des entreprises publiques, en appui à un plan ambitieux de privatisation

Une deuxième mission est prévue à une date ultérieure au cours de l’été, avec pour objectif de finaliser les négociations sur un programme de facilité élargie de crédit (Fec) soutenu par le Fmi.

La Fec est un instrument de prêt concessionnel pour les pays à faible revenu ayant un programme économique triennal convenu avec le FMmi



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