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Dividende démographique : au lieu d'un demi-point, le Sénégal aurait dû gagner un point de croissance, voire davantage, selon Louise Cord


Rédigé le 20 Juin 2016 à 23:07 | 0 commentaire(s) modifié le 21 Juin 2016 - 13:57


Ecofinance.sn (Dakar) - Le dividende démographie aurait pu contribuer pour un point entier, voire davantage à la croissance économique du Sénégal, au lieu du demi-point actuellement.


Dividende démographique : au lieu d'un demi-point, le Sénégal aurait dû gagner un point de croissance, voire davantage, selon Louise Cord
Tel est le constat dressé par Louise Cord, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, la Mauritanie, le Cabo Verde, la Gambie et la Guinée-Bissau, à l’ouverture à Dakar du Symposium de haut niveau sur le dividende démographique et le développement en Afrique.
 
Mme Cord  est partie de  l’approche des comptes nationaux de transfert (Nta), utilisée récemment par le Centre de recherche en économie et finance  appliquée  de Thiès dans plusieurs pays du Sahel (avec des fonds de la Banque et notamment le projet (Swedd) pour estimer l’importance du dividende démographique actuel. 
 
Selon elle, le constat est que «plusieurs pays du Sahel, à l’exception du Niger, sont en train d’ouvrir  leur fenêtre de dividende démographique avec une baisse du taux de fertilité.  Toutefois, le dividende démographique demeure faible». 
 
Parlant du Sénégal où le taux de dépendance reste  «le plus élevé que pour les pays de la sous-région», elle a relevé que «le dividende démographique contribue seulement pour un demi-point de la croissance économique, alors qu’il devrait atteindre au moins un point entier ou plus».
 
Elle a dans le même temps noté qu’«un taux de fertilité trop élevé à 5 naissances pour chaque femme, avec un manque d’emplois de qualité pour la population active limite le dividende démographique au Sénégal». 
 
A son avis, «les priorités pour accélérer la réalisation du dividende démographique sont bien connues. […] il importe de commencer par accélérer la transition de la fécondité et d’améliorer l’accès au travail de qualité».
 
«En ce qui concerne la fertilité, normalement, une transition de cet ordre est causée par une chute de la mortalité infantile. Cependant, en Afrique sub-saharienne, la mortalité infantile a dramatiquement baissé (le déclin le plus rapide a eu lieu au Sénégal), mais les taux de fécondité n’ont pas baissé ou ont baissé très lentement», a-t-elle poursuivi. 
 
Concernant le taux de fécondité, Louise Cord affirme que «des investissements majeurs sont nécessaires, non seulement en ce qui concerne les services de santé de la reproduction mais aussi pour l’autonomisation des femmes et des jeunes filles et l’accès et la qualité de l’éducation».
 
D’après elle, «le Sénégal est dans une trajectoire marquée par un fort engagement politique qui peut engendrer des résultats rapides.  En effet, son programme de planification familiale a entraîné la hausse du taux de contraception de 12 pour cent à 20 pour cent en moins de 4 ans, ce qui constitue un exploit, même s’il faut continuer les efforts pour atteindre un taux de contraception adéquat, donc entre 50 pour cent et 60 pour cent».
 
«Je demeure convaincue que le Sénégal mettra l’accent davantage sur les populations les plus pauvres car le taux de fécondité des 20 pour cent les plus pauvres est de 7 naissances par femme contre 5 en moyenne dans le pays», a-t-elle ajouté.  
 
Et de relever les progrès dans l’accès à l’éducation : «Quant au lien entre l’éducation et la fertilité, je ne vous apprendrais rien en vous disant qu’il est bien établi.   Beaucoup de progrès a été fait au Sénégal pour améliorer l’accès à l’éducation.  Mais il faut aller au-delà et cibler les filles, surtout les filles les plus défavorisées qui achèvent rarement leur cycle primaire (20 pour cent contre 60 pour cent pour l’élève moyenne)».
 
Elle a défendu la nécessité d’«interventions critiques pour faire baisser le nombre d’abandons scolaires aux niveaux primaire et secondaire, notamment à travers les programmes de bourses et de transferts en espèces».
 
«Les investissements dans le domaine de l’autonomisation des femmes et des jeunes filles sont également cruciaux ainsi que la facilitation de l’accès à l’emploi, en particulier pour les femmes et les plus pauvres». 



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