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Édito – Liberté de la presse menacée : le monstre sous d’autres formats


Rédigé le 3 Mai 2021 à 13:04 | 0 commentaire(s) modifié le 4 Mai 2021 - 23:45


(Equonet-Dakar) – La presse sénégalaise descend dans la rue pour défendre sa
liberté et dénonce les atteintes et menaces dont elle fait l’objet ces derniers jours.


Le Sénégal célèbre ce 3 mai, avec l’ensemble des pays du monde, la journée
internationale de la liberté de la presse. C’est l’occasion, pour les acteurs des médias
sénégalais, réunis au sein de la Coordination des Associations de Presse (CAP), de
faire l’état des lieux en matière de liberté de la presse au Sénégal.
Malheureusement, beaucoup d’atteintes à la liberté de presse ont eu lieu au Sénégal
ces derniers temps, notamment au mois de mars 2021, lors des évènements de
l’affaire Ousmane Sonko - AdjiSarr. En quelques jours, les menaces, les attaques,
violences exacerbées et atteintes à l’endroit des journalistes, techniciens et maisons
de presse se sont enchainées et se sont présentées sous différentes formes.
Le Préfet de Dakar a donné l’ordre aux forces de défense et de sécurité de charger
les journalistes et techniciens des médias, qui couvraient le cortège du député
Ousmane Sonko, en route pour répondre à une convocation du juge d’instruction.
Cet acte de violence physique, ordonné par une autorité administrative à l’encontre
de journalistes et techniciens des médias, est une grave atteinte à la liberté de
presse, en voulant empêcher aux journalistes de faire leur travail.
De la même manière, la presse a été interdite d’accès à l’Assemblée nationale pour
la couverture de la session parlementaire sur la levée de l’immunité du député
Ousmane Sonko. C’est là aussi une violation flagrante de la liberté de la presse,
quand les débats de la représentation nationale se font à l’insu des citoyens qu’ils
sont censés représenter.
Le summum des violations de la liberté de la presse a été atteint avec la décision
illégale du CNRA de couper le signal des télévisions privées Sen-TV et Walf-TV,
alors que la procédure prévue en la matière n’a pas été respectée. L’organe de
régulation de l’audiovisuel a violé les textes qui le régissent, qui encadrent et
organisent l’exercice du métier de journalisme au Sénégal.
Ce terrible mois de mars pour la liberté de la presse a aussi vu des menaces
proférées contre des journalistes, des destructions de matériels des femmes et
hommes des médias, des saccages des maisons de presse. Le monde des médias a
vécu des jours sombres avec un monstre qui s’est démultiplié et s’est présenté sous
plusieurs pour intimider, museler tout un secteur.
Toutes ces violations de la liberté de la presse se font en toute impunité sans
qu’aucune enquête ne soit jamais diligentée, encore moins des poursuites ou la
traduction de ces fossoyeurs de la démocratie devant les tribunaux. A l’exception des
nervis qui ont attaqué et vandalisé les locaux du journal «Les Échos» le 3 août 2020
qui sont actuellement dans les liens de la détention.
Cette situation de la liberté de la presse n’honore pas notre pays et cela représente
une grave et forte menace pour notre démocratie. Elle va encore, malheureusement,
impactée fortement la position du Sénégal dans le prochain classement de Reporters

Sans Frontière (RSF). Déjà dans l’édition 2020, notre pays a perdu deux places en
chutant de la 49 e place.
Par ailleurs, c’est tout le sens du sit-in que nous organisons en guise d’alertes, en
cette journée internationale de la liberté de la presse.
L’émergence d’un État de droit au Sénégal ne saurait s’accommoder des violations
de la liberté de la presse.
Nous, acteurs des médias, nous en appelons à tous les Sénégalais, pour préserver
une presse libre et indépendante, dans le strict respect de la loi. Une presse libre et
indépendante est le garant d’une stabilité politique et sociale qui a toujours prévalu
au Sénégal. C’est cette presse libre et indépendante qui nous a valu deux
alternances politiques en 2000 et 2012.
Autant les atteintes à la liberté de la presse sont une menace pour la démocratie
sénégalaise, autant la crise économique et sociale aigüe en est une autre. C’est
pourquoi nous lançons un appel au président de la République pour l’adoption de
tous les textes d’application du Code de la presse, sans lesquels les conditions d’une
presse économiquement viable ne sont pas assurées. Plusieurs lois essentielles ne
sont toujours pas adoptées sur : la publicité ; le nouvel organe de régulation défini
par le Code de la presse, la Haute Autorité de Régulation de la Communication
audiovisuelle (HARCA) ; le financement de l’audiovisuel public ; loi sur l’accès à
l’information…
Préservons la liberté de la presse. Créons les conditions d’une presse
économiquement viable. Sauvegardons les conditions pour une presse libre et
indépendante, gage de pluralisme politique.

La presse sénégalaise.
Equonet



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