Le Sénégal est décidé à tirer avantage du dividende démographique. Dans cette optique, il a établi un diagnostic présenté vendredi 10 juin à Dakar au cours d’un atelier de restitution du rapport diagnostic sur le dividende démographique. A cet égard, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a partagé son  optimisme. «A ce jour, le Sénégal présente des conditions satisfaisantes pour la capture du dividende démographique», a déclaré Amadou Ba.

Le dividende démographique est présenté comme «la croissance économique accélérée résultant du changement de la structure par âge d’une population suite à une baisse de la fécondité et de la mortalité».

«Pour le matérialiser, il faut maitriser la fécondité, la qualité du capital humain, une bonne gouvernance, l’amélioration de  l’environnement  des affaires ainsi que l’accès à l’emploi décent pour les jeunes», a rappelé M Ba.

Pour le ministre, le Sénégal a un atout. «Il  se situe à la troisième phase de sa transition démographique, caractérisée par une baisse de la fécondité et une poursuite de la baisse de la mortalité entrainant d’une part, un processus de ralentissement de sa croissance démographique et d’autre part, une augmentation plus rapide de la population en âge de travailler par rapport à la population à charge», a-t-il présenté.

Il est appuyé par la représentante résidente de l’Unfpa au Sénégal, Andréa Wojnar Diagne. «Selon les études, l’Afrique subsahariennes a le potentiel de récolter un dividende de 500 milliards de dollars par an, pendant 30 ans, si elle met en œuvre des politiques publiques appropriées et des investissements avant ou pendant la transition démographique», a-t-elle avancé.

Avec le Plan Sénégal émergent (Pse), le Sénégal a adopté des orientations stratégiques allant dans le sens de la capture du dividende démographique. Le ministre a donné entre autres l’exemple du repositionnement de la planification familiale comme stratégie probante de réduction de la mortalité maternelle et infantile en vue non seulement de maitriser le rythme de croissance de la population mais aussi de réduire le nombre de personnes en charge pour un actif.

Selon de récentes estimations, le taux de dépendance est de 84 personnes à charge pour 100 personnes en âge de travailler.

Seulement, des défis restent à relever. A ce titre, il a évoqué l’élimination de la fécondité précoce chez les filles à travers la promotion de la planification familiale, la scolarisation et le maintien des filles à l’école, l’accélération de la modernisation de l’agriculture et de la pêche en vue d’augmenter les opportunités d’emplois des jeunes etc.