Connectez-vous S'inscrire
https://www.equonet.net/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Veiller sur le respect des obligations du secteur extractif sénégalais.



Lutte contre le blanchiment d’argent : Le Ren-Lac veut s’attaquer à la grande corruption


Rédigé le 29 Juin 2016 à 11:03 | 0 commentaire(s) modifié le 29 Juin 2016 - 15:49


Ecofinance.sn ( Dakar) - Le Ren-Lac forme renforcement les capacités de ses membres sur la détection des situations de blanchiment des produits du crime.


Lutte contre le blanchiment d’argent : Le Ren-Lac veut s’attaquer à la grande corruption

Le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac) veut passer de la dénonciation de la petite corruption à celle de la grande corruption. Et, il se donne les moyens d’y parvenir avec efficacité. C’est pourquoi, le réseau organise, du 28 au 29 juin 2016 à Ouagadougou, un atelier de formation sur « lalutte contre le blanchiment des capitaux au Burkina». Objectif : renforcer les capacités de ses membres ainsi que d’autres acteurs de la société civile sur la législation nationale et internationale, les typologies et circuits, la détection des situations de blanchiment de produits du crime, le rôle des différents acteurs dans la lutte contre le blanchiment d’argent.

Selon la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) du Burkina, le montant estimatif des soupçons de blanchiment d’argent est de l’ordre de 86 milliards de francs CFA entre 2009 et fin 2015. Une information dont s’était saisi le conseil des ministres, il y a quelques semaines. Sans être calqué sur cet événement, le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac) ne peut tout de même être indifférent à une telle situation. C’est pourquoi, il compte s’investir davantage dans la lutte contre la grande corruption qui se manifeste par l’accumulation de biens mal acquis, le blanchiment de produits du crime…

«Ça fait maintenant quelques temps que nous pensons aller plus loin que la dénonciation de la petite corruption. Il faut qu’on passe à la dénonciation de la grande corruption et si on veut passer à la dénonciation de la grande corruption, nous devons regarder les grands projets de l’Etat, mais également au niveau des banques et établissements financiers qu’est-ce qui se passe», explique Dr Claude Wetta, le directeur exécutif du Ren-Lac.

Car, poursuit-il : «l’un des problèmes que nous avons au Burkina, c’est effectivement la question du blanchiment d’argent. Il y a des personnes qui, connaissant bien les techniques bancaires, connaissant bien toutes les ficelles qu’il y a au niveau du monde de la finance, utilisent ces techniques pour blanchir l’argent afin de pouvoir le rendre propre».

Comprendre les techniques et méthodes de blanchiment d’argent

Au cours des deux jours, membres du REN-LAC et d’autres organisations de la société civile, mais aussi des journalistes vont se familiariser avec les notions de blanchiment de capitaux et les techniques et méthodes pour détecter le phénomène.« On va définir le blanchiment d’argent, montrer les acteurs qui effectivement s’adonnent à ces pratiques et voir quelles sont les actions à mener pour pouvoir contrer le blanchiment d’argent au Burkina Faso », a précisé Dr Wetta.

Concrètement, il s’agira de renforcer les capacités des participants sur :
- la législation nationale et internationale en matière de lutte contre le blanchiment d’argent ;
- les typologies et circuits de blanchiments d’argent en Afrique ;
- la détection des situations de blanchiment de produits du crime ;
- le rôle des différents acteurs dans la lutte contre le blanchiment d’argent (CENTIF, Trésor, Expert-comptable, banque, avocat)

La formation est assurée par des experts nationaux notamment des représentants de la CENTIF, du trésor, des experts comptables et d’un avocat en qualité de modérateur. L’Association des banques et établissements financiers du Burkina qui a été sollicitée pour donner une communication sur le rôle des banques dans la lutte contre le blanchiment d’argent n’a pas pu honorer l’invitation.

Empêcher les délinquants de jouir de leur avoir illicite

Aussi, parmi les formateurs, il y a un expert international qui va assurer deux modules. Il s’agit de : « typologies et circuits de blanchiment d’argent en Afrique » et « la détection des situations de blanchiment de capitaux : méthodes de collecte d’information et enquêtes ». « Le blanchiment d’argent, c’est l’ensemble des techniques qui consistent à réintroduire dans le circuit formel des biens, de l’argent, des avoirs qui proviennent en réalité d’infractions à la loi ou d’activités illicites. L’objectif principal de la lutte contre le blanchiment, c’est d’empêcher les délinquants de jouir pleinement de leur avoir afin d’éviter que, de par la puissance de l’argent, l’on puisse remettre en cause la sécurité et la stabilité des institutions de la république », a confié Cheikh Mohamadou Bamba, magistrat et expert international en lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

La question du blanchiment de produits du crime est aujourd’hui une problématique majeure dans le contexte burkinabè. Et le REN-LAC veut contribuer au renforcement du dispositif de la lutte contre le blanchiment d’argent dans notre pays, en s’investissant davantage dans la détection et la dénonciation du phénomène. Et, cette formation devrait permettre d’avoir un pôle de compétences en vue des actions de sensibilisations et des actions d’enquêtes sur le blanchiment d’argent au Burkina.

Moussa Diallo /Lefaso.net



Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies