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Non compétitive, l’industrie sénégalaise taclée par ses compétiteurs.


Rédigé le 10 Mars 2017 à 15:40 | 0 commentaire(s) modifié le 12 Mars 2017 - 18:22


Une vue d'ensemble de la cérémonie de restitution de l'étude sur la compétitivité industrielle du Sénégal.


(Ecofinance.sn - Dakar) - Insignifiant. C’est ce que nous pouvons qualifier les exportations sénégalaises de produits manufacturés par habitant qui ont atteint 119 dollars Us en 2014 contre 37 dollars Us en 2000.

En effet, à la lecture de l’étude sur la compétitivité industrielle du Sénégal présentée aujourd’hui aux acteurs concernés, elles sont 5 fois moins élevées que celles du Maroc (570 dollars Us), 4 fois que celles de l’Indonésie (436 dollars Us) et 1000 fois que celles de l’Afrique du Sud (1 176 dollars Us).

Cette position est tellement bas qu’elle nécessite, au regard de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) qui a mené l’étude, un coup d’accélérateur afin de lui permettre d’atteindre des niveaux comparables à ceux de pays compétiteurs cités en haut.

Et cette faiblesse est constatée à tous les niveaux. Etudiant par exemple la part des produits de moyennes et hautes technologies (Mht) dans les exportations de produits manufacturés, les auteurs de l’étude notent également une faiblesse (21,4 pour cent) par rapport à celle de l’Indonésie (30 pour cent) et du Maroc (50 pour cent).

De même, ils relèvent aussi une faiblesse du poids du Sénégal dans l’offre de produits manufacturés au niveau mondial bien qu’il avait une structure similaire à celui du Nigéria jusqu’en 2003 et a gagné en part de marché dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) au détriment de la Côte d’Ivoire.

Le niveau de valeur ajoutée manufacturière par habitant (95 dollars Us en 2014) est aussi dans cette tendance de faiblesse ainsi que la part des produits de Mht dans la valeur ajoutée manufacturière (22 pour cent contre 30 pour cent pour le Maroc et 40 pour cent pour l’Indonésie).

Toutefois, l’étude note un léger écart entre la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le produit intérieur brut (12 pour cent) qui n’est pas très loin de celle du Maroc et de l’Afrique du Sud (15 pour cent). Quant à la structure des exportations manufacturières, elle fait état d’une ressemblance à celle des pays leader de l’échantillon.

«Ainsi, pour renforcer la compétitivité de l’industrie et partant celle des entreprises, un accent particulier doit être mis sur les infrastructures, développer et renforcer le partenariat publique privé, assurer la stabilité macroéconomique, renforcer le système financier et développer les marchés intérieurs sans perdre de vue la recherche et le développement», indique l’étude.

Pour ses auteurs, ces constats appellent l’instauration d’une politique efficace pour donner un coup d’accélérateur à la composante commerce de la compétitivité industrielle du Sénégal avec plus de diversification pour les produits et les marchés pour passer des secteurs basés sur les ressources naturelles aux secteurs à forte intensité technologique et profiter de l’impact de la Chine et de l’Inde dans la demande mondiale.

Mais, pour les industriels du secteur privé, le doigt être mis dans la concurrence déloyale qui plombe le tissu industriel sénégalais et à laquelle le gouvernement doit apporter une réponse urgente.

Et ils manifestent leur empressement pour une application rapide de la lettre de politique industrielle. 
Yaye Rokhaya NDIAYE



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